Cap sur Soissons, la cité où l’histoire a plus d’un tour dans son vase ! Dressée au cœur de l’Aisne, cette ville au charme discret, mais au passé éclatant, vous invite à un voyage entre légendes mérovingiennes, trésors d’architecture et douceurs de terroir. Entre son abbaye majestueuse, ses berges bucoliques et ses clins d’œil malicieux à Clovis, Soissons mêle culture, nature et convivialité avec brio. Parfait pour une escapade à taille humaine, pleine de surprises et de sourires.
Ancienne capitale des Francs, la ville garde en mémoire l’épisode célèbre du vase de Clovis. En flânant dans ses rues, vous découvrirez un riche patrimoine entre châteaux, façades art déco et vestiges d’abbayes. Ne manquez pas les flèches majestueuses de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, ni les œuvres du street-artist C215, qui font revivre les figures historiques de façon originale.
- Une ville chargée d’histoire… et de légendes
- La cathédrale de Soissons
- Un patrimoine architectural remarquable
- Une balade street art à Soissons
- Le parc Saint Crépin
- Le musée d'Art et d'Histoire de l'abbaye Saint-Léger
- L'hôtel de ville de Soissons et son jardin
- La majestueuse abbaye Saint-Jean-des-Vignes
- Promenade le long des berges de l'Aisne
Une ville chargée d’histoire… et de légendes
Soissons est l’une des plus anciennes villes de France. Son histoire commence il y a 2000 ans avec les Suessions, un peuple gaulois. Ils ont établi un « oppidum », un village qui est devenu plus tard la ville romaine d’Augusta Suessionum, fondée vers 20 av. J.-C.
La ville est ensuite devenue la première capitale des Francs. Elle est restée un centre politique et religieux jusqu’à la Révolution française, qui a fait disparaître plusieurs des six abbayes que comptait Soissons. À la fin du 19e siècle, les fortifications des années 1550 ont disparu et cédé la place aux boulevards de circulation.
Durant les deux guerres mondiales, Soissons a été durement touchée. Près de 80 % de la ville a été détruite. Pourtant, des vestiges visibles aujourd’hui rappellent son riche passé. La légende du Vase de Soissons continue d’y vivre.
Comment vous parler de Soissons sans évoquer l’incontournable épisode de Clovis et du vase brisé ? Mais qu’est-ce réellement que cette histoire de vase ?

En 486, Clovis, roi des Francs, a vaincu à Soissons le chef des milices gallo-romaines rebelles à son autorité. Par tradition, le butin de ces expéditions devait être partagé entre les hommes de l’armée franque. Au lendemain de la bataille de Soissons, Clovis a cependant accepté de rendre à saint Remi, évêque de Reims, un vase très précieux pillé dans une église. Un soldat s’est alors approché, mécontent que Clovis ne respecte pas la tradition, et a frappé le vase d’un coup de hache. Un moyen d’exprimer son mécontentement, mais surtout un affront pour Clovis, devant ses hommes.
L’année suivante, alors que Clovis passait en revue ses guerriers, il a reconnu le soldat insolent. Il lui a alors reproché d’avoir mal entretenu ses armes et les a jetées à terre. Lorsque le soldat franc s’est baissé pour les ramasser, Clovis lui a fendu le crâne d’un coup de hache en déclarant « Ainsi tu as traité le vase de Soissons ! »
Mythe ou réalité ? Toujours est-il que, depuis, Soisson est surnommée la Cité du Vase, vase que l’on peut voir dans de nombreux endroits de la cité.
La cathédrale de Soissons
Visitons pour commencer l’une des sept cathédrales de Picardie, la cathédrale Saint-Gervais Saint-Protais de Soissons, joyau de l’art gothique.
La construction de la cathédrale actuelle a commencé en 1176, sous l’évêque Nivelon de Quierzy. Les travaux ont duré près de 300 ans et la dédicace a eu lieu en 1479. À l’époque, l’économie était florissante et la cité ressemblait à un immense chantier.
Sa façade, marquée par le temps (et par une tour nord jamais construite !), intrigue autant qu’elle impressionne.

La cathédrale, comme les anciennes abbayes du Soissonnais, a été construite en « calcaire lutétien » datant d’environ 45 millions d’années ! Cette pierre a l’avantage d’être facile à travailler tout en étant solide et plus ou moins résistante aux injures du temps.

Les sculpteurs du Moyen Âge et les restaurateurs des 19e et 20e siècle ont donc sculpté de nombreux visages, animaux et motifs végétaux sur la façade, comme il était d’usage dans l’art gothique.

Chargée d’histoire, témoin des sacres royaux et des grands conflits du passé, la cathédrale a été pillée et restaurée du 15e au 19e siècle. Elle a été très abîmée par la Première Guerre mondiale : la partie supérieure de la tour de façade et les trois premières travées de la nef ont quasiment été anéanties. La longue restauration qui a suivi, confiée à l’architecte Émile Brunet, (qui a aussi restauré la basilique de Saint-Quentin) ne s’est terminée qu’en 1937.

La plus grande partie de la cathédrale est couverte d’ardoises. Mais le croisillon nord, la grande chapelle ronde qui flanque le croisillon sud et le déambulatoire de ce croisillon sud, sont couverts de tuiles polychromes vernissées.

Une fois passé le portail d’entrée principal, vous êtes accueilli par les statues de deux abbesses de l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Soissons, Gabrielle-Marie de la Rochefoucauld et Henriette de Lorraine d’Elboeuf.


La cathédrale Saint-Gervais Saint-Protais est l’un des trésors incontournables de Soissons. Contemporaine de Notre-Dame de Chartres, elle illustre magnifiquement le passage du gothique primitif (le bras sud du transept) à l’art du 13e siècle, le gothique classique (le chœur et la nef).



À l’intérieur, laissez-vous surprendre par la nef vertigineuse de plus de 30 mètres de haut, baignée de lumière. Avancez jusqu’au chœur vieux de 800 ans, admirez l’élégance des voûtes et découvrez le bras sud du transept, témoin des tout débuts du style gothique.

Le bras sud du transept, commencé dès 1176, est la partie la plus ancienne. Il se termine par une abside arrondie et comporte quatre niveaux. C’est un chef-d’œuvre du style gothique primitif.


L’édifice abrite en son sein plusieurs peintures exceptionnelles parmi lesquelles « L’adoration des Bergers » du maître de la peinture flamande, Rubens, datant des années 1618-1620.

Le tableau est arrivé à Soissons peu de temps après sa réalisation, sous l’épiscopat de Simon Le Gras (1624-1656), dont les armoiries ont été ajoutés au bas du tableau. Le tableau a été évacué durant les deux guerres mondiales, pour sa protection, puis restauré en 1949 et 1993.

Des panneaux informatifs disséminés dans la cathédrale comparent les sept cathédrales picardes sous toutes les coutures (histoire, architecture, particularité, hommes célèbres…). J’ai ainsi appris que les travaux ont été financés en partie par les dons des fidèles venus vénérer des reliques ramenées de Constantinople après la quatrième croisade.


Le très joli chemin de croix, dû à la générosité des fidèles, a été installé dans la cathédrale en 1902. Les quatorze émaux d’art posés sur des colonnettes ont été exécutés par la maison Biais de Paris.

Dans la galerie ouest se trouve un accès vers un cloître et une salle capitulaire.


Le « reliquaire-monstrance » (reliquaire de procession) de saint Crépin et saint Crépinien, de style Art déco, peut être admiré dans l’une des chapelles de la nef. Ce reliquaire moderne en bronze doré a été créé en 1931 par la maison d’orfèvrerie parisienne Poussielgue-Rusand, qui a aussi réalisé le chef de Jean le baptiste de la Cathédrale Notre-Dame d’Amiens.

Les chapelles sud de la nef ont été réalisées entre 1736 et 1742. Elles sont couvertes de lambris en chêne. Dans la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus, le confessionnal est encastré dans l’épaisseur du mur !

Le tableau de droite, Saint-Michel terrassant le dragon, a été offert à la cathédrale en 1740. Non signé, c’est une copie réduite du « Grand saint Michel » de Raphaël (qu’on peut voir au Louvre), peint en 1518 et célèbre dès son arrivée en France.

La cathédrale possède aussi deux tableaux de grande taille, représentant La Cène et Le Lavement des pieds, qui proviennent sûrement du réfectoire de l’une des abbayes de Soissons. La Cène est une copie du tableau de Frans Pourbus le Jeune, peint en 1618 et conservé actuellement au Louvre.

Le Christ au tombeau, qui orne l’autel de la chapelle de la Résurrection, a été commandé par les Sœurs de Saint-Vincent de Paul à Paris au sculpteur Michel Dagand vers 1851. Les religieuses ayant renoncé à acquérir ce Christ à cause de son prix élevé, la statue a finalement été acquise par l’État. Elle a été installée dans la cathédrale en 1881.

Une très ancienne sculpture, réalisée dans une seule et unique pièce de chêne, peut être admirée dans le transept sud. Son style permet de la dater du 12e siècle, mais on ne sait rien d’elle. Il est possible qu’elle soit arrivée pendant la Seconde Guerre mondiale, apportée de Belgique ou de la région Nord-Pas-de-Calais par des civils fuyant devant l’avance des Allemands…

L’autel en marbre de Saint-Sébastien date du 18e siècle. Le tableau a été peint vers 1923 par Henri de Maistre, membre des Ateliers d’Art sacré, pour remplacer un tableau détruit durant la Grande Guerre. De Maistre a été influencé à la fois par les maîtres du 15e siècle (plusieurs épisodes de la vie de saint Sébastien sont représentés sur un même plan) et celle des peintres nabis (les aplats de couleurs).

En 1763, l’évêque de Soissons a commandé un nouveau décor pour le chœur. À partir de 1767, on a installé un nouveau jubé, un sol en marbre, des stalles restaurées et des grilles. Le maître-autel en marbre a été posé en 1771 et, en 1807, des artisans locaux ont créé de nouveaux ornements en bois doré.

Lors du réaménagement du chœur, il a été décidé de poser des grilles en fer forgé autour du sanctuaire. Elles sont l’œuvre du serrurier Alexandre Langlois et ont été fabriquées sous la direction de Christophe Bernardet, maître-serrurier à Soissons.

La porte qui mène à la « Grande sacristie » est encadrée d’un chambranle mouluré et de deux imposantes colonnes en marbre noir. L’inscription signifie que cette grande sacristie a été édifiée en 1769.


La plupart des chapelles du déambulatoire de la cathédrale ont été modifiées entre 1764 et 1771.

Les statues de saints qui dominent aujourd’hui les autels de six des chapelles entourant le chœur de la cathédrale représentent des duos de saints : saint Pierre et saint Paul, les deux jumeaux Gervais et Protais, saints patrons de la cathédrale, et saint Rufin et saint Valère, évangélisateurs du Soissonnais vers la fin du 3e siècle.

Les vitraux de la cathédrale sont magnifiques. Si la plupart ont été restaurés ou recréés au 19 siècle, les fenêtres hautes du chœur présentent des vitraux datant pour certains du 13e siècle.



La première chapelle nord du chœur (créée en 1775) accueille un tableau d’autel commandé vers 1935 au peintre saint-quentinois Gabriel Girodon, Premier Grand Prix de Rome. Le tableau représente le martyr des deux frères saints Crépin et Crépinien à Soissons.

Le tableau commémoratif des morts de la paroisse pendant la guerre de 1914-1918, réalisé en 1926, est de style Art déco. Particularité intéressante, il présente un char d’assaut sur la gauche et la ville de Soissons en ruines sur la droite. Un grand Christ en croix domine un entrelacs de fil de fer barbelé et plusieurs croix ornées de cocardes, allusion aux tranchées et aux tombes militaires.

L’autel du Rosaire a été réalisé sur les plans de l’architecte Adolphe Lance de 1866 à 1868. La sculpture de ce monumental ensemble a été confiée au sculpteur parisien Louis Villeminot (qui œuvra aussi sur l’opéra Garnier et l’hôtel de ville de Paris).

Les deux chapelles du collatéral nord ont été très endommagées par les bombardements de la Première Guerre mondiale. Elles n’ont été restaurées qu’en 1937-1938. L’artiste saint-quentinois Gabriel Girodon a composé trois toiles commémorant le 3e Congrès marial national (du 18 au 22 juillet 1934) coïncidant avec la consécration du diocèse de Soissons à Notre-Dame de Liesse.

En 1212, la nef, les deux bras du transept et la croisée étaient en place. Le bras nord a été reconstruit plus tard, au 13e siècle, avec une grande verrière en rosace.

INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 23, Rue des Déportés et Fusillés 02200 Soissons
Horaires : du lundi au dimanche, de 9h à 12h et de 14h à 16h.

Après cette visite, vous pouvez flâner dans le petit parc situé à l’est de la cathédrale.

Des panneaux informatifs, fixés sur les grilles reliant la cathédrale à l’ancien presbytère, présente l’histoire du fameux haricots de Soissons (les faits, les légendes) ainsi que la parcours d’Anne Morgan, riche héritière qui a aidé les sinistrés en France durant les deux guerres mondiales.


Un patrimoine architectural remarquable
Durant la Première Guerre mondiale, la ville – à portée des canons allemands – a été détruite à 80 %. Après le conflit, la Reconstruction commerciale du centre-ville a percé de grandes rues aérées et a adopté les lignes de l’Art déco (particulièrement autour de la rue Saint-Martin).

L’architecte Paul Devauchelle a porté un ambitieux projet d’aménagement et de reconstruction de la ville. De nombreuses rues ont été élargies, certains quartier ont été totalement redessinés.
L’Art déco à Soissons est multiples et éclectique, influencé à la fois par le passé et par les arts décoratifs, par l’ancrage local et l’envie d’universalité.

Les architectes ont utilisés de nouveaux matériaux, tels que le ciment armé, permettant l’apparition de bâtiments plus hauts, avec de grandes baies vitrées.

Promenez-vous en levant les yeux, à la recherches de détails typiques : guirlandes aux décors géométriques, boutons de roses stylisés, verrières et ferronneries d’art en forme de spirale ou de panier de fruits… L’art déco imprègne une grande partie du centre-ville.



Arrêtonsnous sur la place Fernand Marquigny pour observer le monument aux morts. L’originalité de ce dernier est… qu’il ne devait pas du tout être un monument aux morts ! Une riche Soissonnaise avait voulu offrir à sa ville un monument célébrant les grands événements de son histoire locale. La construction de cet ouvrage en forme de pyramide a commencé en 1914, mais la guerre – qui a débuté en août – en a décidé autrement. Il n’a été achevé qu’en 1926 et il a été décidé d’y célébrer la mémoire des soldats morts « pour la Patrie ».

Les statues ont été réalisées par le célèbre Albert Bartholomé, elles représentent deux soldats francs et deux poilus.

Les bas-reliefs ont été sculptés par Raoul Lamourdedieu. Sur les quatre faces du monument, des listes de noms de soldats alternent avec les bas-reliefs qui représent le célèbre épisode du vase de Soissons de 486, Jeanne d’Arc entrant dans la ville, les Soissonnais fuyant les bombardements et la commémoration des morts de la Grande Guerre.


En face du monument aux morts se dresse non pas une soucoupe volante, mais un marché couvert ! Construit entre 1909 et 1911 sur une architecture à la Eiffel, il possède une structure métallique complexe composée de seize poutres reliées entre elles par des tiges d’acier. L’édifice, qui a miraculeusement échappé à la Première Guerre mondiale, présente une esthétique singulière.



L’église Saint-Pierre est un vestige de l’ancienne abbaye Notre-Dame, et aurait été réservée aux hommes, dans un couvent surtout féminin. Aujourd’hui, elle rend hommage aux victimes déportées pendant la Seconde Guerre mondiale : une urne contenant des cendres prélevées à Auschwitz y est conservée.

L’abbaye Notre-Dame était l’un des plus grands couvents de femmes du nord de la France. Elle a été en grande partie détruite à la Révolution. Il n’en reste que deux arcs romans près de l’église.


Un peu plus loin, rue de la Bannière, le « monument des Anglais » a été inauguré en 1928 en souvenir des soldats tombés durant la Grande Guerre.
Les tambours et les noms gravés ont été taillés par le sculpteur londonien Herbet Hart, Major durant la guerre. Le jeune Eric Henry Kennington, originaire de Liverpool, a créé les statues des trois soldats britanniques qui se tiennent debout au centre du monument. Ils précèdent un mur de pierres blanches sur lesquelles sont gravés les noms de 3987 officiers et soldats tombés dans le Soissonnais et dont les corps n’ont jamais été retrouvés.

Sur la place Saint-Christophe, un large monument de béton sculpté intrigue les passants. C’est à la fois la plus imposante œuvre des frères Jean et Joël Martel et le seul monument français dédié à l’œuvre des sociétés coopératives de reconstruction.

À la fin de la Première Guerre mondiale, Soissons était un champ de ruines et autour de la ville, les terres n’étaient plus cultivables. La ville a été reconstruite avec l’aide de l’État et les coopératives ont fourni un travail de titan. Cet arc de triomphe en béton sculpté de 20 mètres de long a été inauguré en 1935.
Huit colonnes portent des bas-reliefs. À gauche, les désastre de la guerre. À droite, la paix retrouvée et la reconstruction. Au centre, une figure ailée symbolise l’espoir.

Au 22, rue du Collège, ne ratez pas la fameuse « maison égyptienne », étonnante réalisation au décor unique, conçue en 1925.

L’architecte André Perrin a choisi de mettre en valeur la mode égyptisante alors en vogue depuis la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922 : décors de mosaïques ou de pierre reconstituée, scènes et motifs de l’Égypte ancienne, fleurs de lotus, papyrus, portraits de pharaons, disques solaires.

Le commanditaire, M. Cousin, a choisi de faire décorer ainsi l’enseigne de sa nouvelle boutique spécialisée dans l’herboristerie et l’orthopédie, car l’Égypte pharaonique était réputé pour sa médecine…


Rue du beffroi, le cinéma le Clovis, ancien casino – théâtre, possède une façade Art déco bien particulière, créée en 1931.

Vous croiserez de nombreux édifices de style Art déco (plus ou moins marqué) dans les rue Saint-Christophe, rue du collège, rue Saint Martin, rue du commerce et rue Georges Muzart…

























Une balade street art à Soissons
Grâce à une commande de la Ville de Soissons, Christian Guémy, alias C215, a réalisé 29 portraits disséminés dans la ville. Ils représentent de grandes figures de l’Histoire de France liées à Soissons et les richesses du patrimoine de la Ville. Voici un plan si vous voulez découvrir toutes les œuvres.
Soissons a été le point de départ du voyage officiel de Charles de Gaulle en Picardie en juin 1964. Clothaire 1er, plus jeune fils de Clovis, est devenu roi des Francs en 558 et a gardé Soissons comme capitale.

Le portrait de Gisèle Halimi, avocate et militante qui lutta toute sa vie pour les droits des femmes, figure sur la Maison de l’égalité et des droits des femmes. La « dame de Soissons », portrait réalisé à partir d’une carte postale ancienne, est la première œuvre réalisée à Soissons par C215.

Louis-Antoine de Saint Just, inflexible homme politique de la Révolution, a grandi dans l’Aisne, entre Blérancourt et Soissons. Henri Barbusse, écrivain et ancien combattant de la Grande Guerre, a écrit un incroyable roman (« Le Feu ») qui relate ses combats dans le Soissonnais.

Le portrait de la jeune enseignante Louise Michel, figure anarchiste et féministe, a été réalisé en face de l’école qui porte son nom. L’Américaine Ann Morgan, amoureuse de la France, est venue en aide des populations de l’Aisne durement touchées par la Grande Guerre.

Le parc Saint Crépin
Créé au lendemain de la Grande Guerre, entre 1921 et 1923, le parc Saint-Crépin est aujourd’hui un véritable espace de vie pour les Soissonnais.
Il regroupe aujourd’hui diverses installations sportives et de détente (cours de tennis, salle de sports, parcours de santé…).

À l’ombre des arbres centenaires, vous pouvez profiter d’une promenade, d’un pique-nique ou d’une partie de pétanque.



L’arche du vieux pont est, comme son nom l’indique, le seul vestige d’un pont érigé vers 1265. C’était à l’époque un bel ouvrage à six arches défendu par une tour fortifiée à l’entrée de la ville. Mais la tour s’est écroulée en même temps que les deux premières arches lors d’une crue en 1658 et le reste a été dynamité durant la Première Guerre mondiale.


Pour les sportifs, le parcours santé fitness sera le point de départ idéal pour votre footing. Des appareils de fitness sont à votre disposition.



Le parc accueille plusieurs arbres monumentaux, dont un magnifique Séquoia géant.

INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Boulevard Henri Martin / Avenue du Mail 02200 Soissons
Horaires : ouvert 24h/24 et 7j/7
Le musée d’Art et d’Histoire de l’abbaye Saint-Léger
En 1847, la Société Historique de Soissons a décidé de créer un musée. Les collections ont malheureusement souffert de la guerre 1914-1918. Le nouveau musée s’est installé dans l’ancienne Abbaye Saint-Léger en 1933. Il continue depuis à s’enrichir des découvertes des fouilles archéologiques de la vallée de l’Aisne.



Le musée Saint-Léger de Soissons vous invite à découvrir son nouveau parcours de visite, entièrement repensé. Organisé en deux grandes périodes – de 1200 à 1800, puis de 1800 à 1945 – il présente des œuvres remarquables sur tout le premier étage du musée.


Dans la première section, plongez dans l’univers médiéval avec des sculptures anciennes venues du Soissonnais.


La seconde partie met à l’honneur des œuvres du 19e et du 20e siècles, dont de superbes bustes signés par les artistes locaux Hiolin et Doublemard.



Ce nouveau parcours valorise aussi les talents locaux, notamment grâce à l’École de dessin de Soissons, fondée en 1782. Cette école a formé de jeunes artistes qui ont ensuite brillé à Paris ou à l’étranger.

Les visiteurs pourront aussi explorer des thèmes qui ont marqué la région : les saints Crépin et Crépinien, les rois Clovis et Clotaire, ou encore les grandes abbayes comme Saint-Jean-des-Vignes. Objets rares, faïences de Sinceny, orfèvrerie de Soissons, mobilier d’art… autant de trésors qui racontent le savoir-faire local.


Le plan en relief de Soissons est un superbe reliquaire en bois et cuivre doré. Il abrite des fragments de saints, sauvés en 1567-1568 du pillage de la cathédrale par les protestants. Il été fabriqué à la fin du 16e ou au début du 17e siècle et montre une version idéalisée de la ville, avec des églises parfois reconstruites ou embellies (la cathédrale a deux tours !). C’est le seul vestige du Trésor de la cathédrale encore visible.

Enfin, des œuvres venues du Louvre ou du musée d’Orsay enrichissent encore cette visite, qui mêle mythes, récits historiques, nature et vie quotidienne. Le tout est accompagné de supports numériques modernes pour une expérience encore plus vivante.
Le musée propose aussi des expositions temporaires et des collections archéologiques.
L’accès au musée se fait par le cloître de l’ancienne abbaye Saint-Léger (accès non adapté au public à mobilité réduite).

Ne manquez pas le cloître dans le plus pur style gothique, doté de riches décorations, ainsi que la crypte et sa chapelle.




L’ancienne abbaye Saint-Léger tire son nom de Léger d’Autun, un saint du 7e siècle. Elle a été fondée en 1139 pour accueillir des chanoines. Plus tard, elle est devenue une brasserie, puis un petit séminaire… avant d’accueillir le musée.




INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 2, rue de la Congrégation 02200 Soissons
Horaires : Du 1er octobre au 31 mars : du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h. Les samedi et dimanche de 14h à 18h. Du 1er avril au 30 septembre : du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h. Les samedi et dimanche de 14h à 19h. Le musée est fermé les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier.
Tarifs : 5 € (plein tarif) et 3 € (tarif réduit) pour visiter le musée et l’abbaye. 3€ pour visiter soit l’abbaye soit le musée. Gratuité pour tout le monde le 1er dimanche du mois
L’hôtel de ville de Soissons et son jardin
L’Intendant Louis Le Pelletier de Mortefontaine a fait construire son château entre 1772 et 1775, à l’emplacement de l’ancien château fort des comtes de Soissons. Représentant du roi dans la province, il ne pouvait dignement pas loger dans de vieilles pierres…

Le « palais de l’intendance » est un très bel hôtel entre cour et jardin de style néo-classique. Il abrite l’hôtel de ville et les services municipaux de Soissons depuis 1833.

Le charmant jardin de l’hôtel de ville est accessible librement, tous les jours.

INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : le jardin est accessible par le portail de la rue Ernest Ringuier
Horaires : du lundi au dimanche, de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30.
La majestueuse abbaye Saint-Jean-des-Vignes
Avec ses flèches qui tutoient les nuages à plus de 75 mètres, on la confond parfois avec la cathédrale ! Construite sur une colline, la magnifique abbaye Saint-Jean-des-Vignes surplombe Soissons. Fondée au 11e siècle, reconstruite à la même époque que la cathédrale, elle a été l’une des plus puissantes abbayes du Moyen Âge.

C’est sur les bases de premières constructions romanes qu’a été édifiée l’abbaye gothique, qui a prospéré jusqu’au 16ème siècle (saccage des huguenots). Après le déclin de l’abbaye et la Révolution, le site a été attribué au ministère de la Guerre au 19ème jusqu’au début du 20ème siècle. Cette occupation militaire a préservé une partie des constructions monacales et de nouveaux bâtiments ont été aménagés pour répondre aux besoins de l’armée.

Des campagnes de démolitions volontaires ont été menées jusqu’en 1830, car l’église abbatiale a servi de carrière pour les travaux de restauration de la cathédrale.
Puis, le site a été la cible des bombardements prussiens pendant la guerre de 1870 et des tirs d’artillerie allemands durant la Grande Guerre. Aujourd’hui, il reste une façade spectaculaire, un cloître paisible, un réfectoire impressionnant et plusieurs dépendances parfaitement conservées.

Les tours s’élèvent à 80 mètres de hauteur. Quinze statues ont été sculptées sur la tour sud, illustrant la vie du Christ. La représentation du christ en croix sur le meneau de la fenêtre est unique en son genre.


Des panneaux explicatifs et des bornes sont disséminées sur le site, pour vous présenter chacun des éléments et son utilisation par les moines, ainsi que les travaux de rénovations.





Le réfectoire mesure 36 m de long sur 10 m de large. Créé au 11e siècle, sa taille reflète l’importance de la communauté fixée à 90 chanoines.


Le réfectoire de Saint-Jean-des-Vignes peut être considéré comme l’un des plus remarquables du nord de la France du Moyen Âge.


En se promenant sur le site, on se rend compte de la taille impressionnante et de la majesté de l’abbaye, qui devait être superbe.
Centre de la vie monastique, le cloître formait ainsi un carré de 30 mètres de côté. En parti démoli vers 1830, il a gardé ses galeries ouest et sud.

Le décor sculpté du cloître est particulièrement riche : chapiteaux et corniches sont ornés de motifs végétaux datant du 14e siècle. On peut reconnaître l’armoise, la chélidoine, le géranium, le lierre, le fraisier, le houblon, des plantes courantes dans le Soissonnais.





Le petit cloître a été édifié entre 1541 et 1557, par l’abbé Jean de la Fontaine (rien à voir avec le poète ;)). Chaque colonne présentait un décor composé à la fois de formes figurées et végétales, inspirées directement de la Renaissance.


Sous le réfectoire, le cellier servait à garder les denrées à l’abri de la lumière et de la chaleur.

On pouvait y accéder directement par la grande cour des communs, par les cuisines ou par le bâtiment des convers aujourd’hui disparu.


En remontant les marches , observez plus attentivement la pierre dans laquelle elles ont été taillées. On y aperçoit des coquillages qui ont 45 millions d’années ! La pierre calcaire avec laquelle des bâtiments anciens et modernes de Soissons ont été édifiés provient en grande partie de carrières locales.

Vous pouvez terminer votre visite en jetant un œil dans le « Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine », situé dans l’ancien logis de l’abbé.


Entre maquette lumineuse et panneaux explicatifs, c’est l’endroit parfait pour mieux comprendre Soissons et son histoire.


INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Rue Saint-Jean / Place de l’abbé Henri Breuil 02200 Soissons
Horaires : Du 2 janvier au 28 février, du lundi au vendredi, de 9h à 17h, les samedi et dimanche de 10h à 17h. Du 1er mars au 31 octobre, du lundi au vendredi, de 9h à 18h, les samedi et dimanche de 10h à 19h.
Tarifs : gratuit. Visite guidée le samedi 16h (5€). Paiement uniquement en espèce.
Tous les week-ends, vous pouvez profiter des visites guidées de la ville organisées par le service de l’Architecture et du Patrimoine de la ville. N’hésitez pas à réserver.
Vous pouvez aussi découvrir la ville de façon ludique avec vos enfants au travers de 5 chasses au trésor (Les vases perdus, les monuments, les statues, Street-Art, l’Art-déco / Accessibles aux 6-12 ans sur inscription à l’Office de Tourisme / 2,50€ par enfant).
Promenade le long des berges de l’Aisne
Au cœur de Soissons, les berges de l’Aisne offrent une belle promenade. De la ville jusqu’à l’écluse, on peut marcher, observer les oiseaux, les arbres, et parfois voir passer une péniche.


Depuis des siècles, la rivière Aisne joue un rôle important dans l’histoire de la ville. Des fouilles ont révélé des traces d’activités humaines anciennes dans toute la vallée.

Le pont de Cuffies offre une vue sur la rivière et son écluse. Avec un peu de chance, vous verrez son mécanisme en action. Les enfants adorent !



Depuis le parc Saint-Crépin, vous pouvez marcher jusqu’à Pommiers. En chemin, admirez la cathédrale et l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes.



En partant du pont des Anglais (ou Pont du Diable), suivez la rivière jusqu’au Mail. Vous accédez alors au chemin de halage, parfait pour une balade à l’ombre.




Sur le quai Saint-Waast, les nouveaux aménagements rendent la promenade agréable. Le calme de la rivière vous accompagne tout du long.




Amateurs de vieilles pierres et de légendes, Soissons est fait pour vous ! La ville est une destination pleine de caractère, qui vous offre patrimoine, nature et convivialité. Venez “casser la routine” pour un week-end dans cette ville au charme historique indéniable.
PS : Ne repartez pas chez vous sans avoir acheté les fameux haricots de Soissons ! Décliné sous de multiples formes, la plus originale étant la confiture de haricots de Soissons aux noix, mais aussi sous forme de tapas pour l’apéritif ou de bonbons pour les plus gourmands.
Puisque vous êtes à Soissons, voici d’autres idées d’escapades locales :
Vous pouvez visiter la caverne du Dragon et parcourir le Chemin des Dames, et, juste à côté, les ruines de l’abbaye de Vauclair. Vous pouvez vous promener en forêt de Retz ou découvrir les impressionnantes ruines du château de Coucy. Et, à égale distance de Soissons, vous pouvez passer un week-end à Laon (à l’est) ou un week-end à Compiègne (à l’ouest).
J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Soissons pour une journée ou un week-end.
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