Je me suis rendue à Saint-Quentin pour y admirer ses bijoux d’architecture Art Déco, mais j’ai découvert une ville surprenante, belle, accueillante et variée. Entre sa singulière basilique, son espace naturel et ses musées originaux, Saint-Quentin a de quoi vous faire passer un très bon week-end ! J’y suis d’ailleurs resté 4 jours et je n’ai pas eu le temps de terminer mon programme…
Si je vous dis “Saint-Quentin”, je parie que ça ne vous fait pas rêver ;) Mais la sous-préfecture de l’Aisne, en Picardie, vous réserve bien des surprises.
Suivez-moi, nous allons les découvrir.
Saint-Quentin, ville de l’Art Déco
Si, comme moi, vous appréciez l’Art Déco, Saint-Quentin va vous faire perdre la tête !
C’est simple : Saint-Quentin est LA ville de France qui possède le plus de bâtiments de style Art Déco en France. 3000 dont 300 sont classés aux Monuments Historiques.
Pourquoi un tel foisonnement ? D’abord parce que, durant la Première Guerre Mondiale, la ville était directement sur la ligne de front. Elle a été détruite à plus de 80% par les bombardements français et allemands. Il fallait reconstruire quasiment tous les édifices et les propriétaires ont fait le choix d’un certain éclectisme où l’Art Déco a trouvé toute sa place.
L’Art Déco est à la fois un style géométrique et décoratif, mais aussi un style un peu fou, original, décalé, lumineux, marqué, très reconnaissable. Les gens avaient souffert durant les quatre années du conflit mondial, ils avaient envie de vivre, de s’amuser, de célébrer les beautés de la nature… Chacun faisait un peu ce qui lui plaisait : des décors floraux stylisés, des visages géométriques, des animaux, des palmes, des arrondis, des pans coupés… jusqu’aux années 1930, où l’Art Déco est devenu nettement plus sobre.
À Saint-Quentin, les architectes travaillaient pour la reconstruction des demeures de clients aisés, de commerces et d’édifices publics. Ils ont donc utilisé des matériaux nobles, des bois de qualité, du marbre, des vitraux, du fer forgé et de la mosaïque.
L’Art Déco a tellement marqué la ville que la municipalité (qui a pris conscience de la richesse de son patrimoine) a décidé de créer, il y a une dizaine d’années, du mobilier urbain dans ce style !
L’office du Tourisme, elle-même logée dans un bâtiment art déco tinté de régionalisme, propose des visites guidées ainsi qu’une visite autonome sur le thème de l’Art Déco dans le centre-ville. Pour cette dernière, on vous confit un plan plastifié et un audioguide, puis vous vous lancez à la chasse au trésor :)
Et des trésors Art Déco, il y en a à Saint-Quentin. Cela se ressent dès le départ de la balade. On se promène le nez en l’air, à la recherche des bâtiments soulignés, d’une façade sculptée de motifs géométriques ou floraux, d’une frise en triangle, d’une lampe en fer forgé…
Il est rare que les édifices de Saint-Quentin aient été créés dans un style purement et totalement “Art Déco” : les constructions ont des styles très variés, éclectiques et/ou régionalistes.
Ainsi, au 32 rue Voltaire, l’architecte André Finot a dessiné lui-même tous les ornements de cette façade, qui elle-même est nettement plus classique. Les propriétaires actuels ont rénové et mis en valeur ces décorations avec de jolies couleurs pastels.
Les locaux du conservatoire de musique (51 rue d’Isle) possèdent une forme unique, avec ses trois bow-windows (fenêtre en saillie) sur deux étages, chacun surplombé d’un pignon décoratif original. Le bâtiment a été construit en 1929.
La gare de Saint-Quentin, dans l’Aisne, a été mise en service en 1850, mais a été détruite par un incendie en 1921. La version que nous connaissons aujourd’hui date de 1926.
Lorsque l’on parle de la gare de Saint-Quentin, on pense inévitablement au superbe “buffet de la gare”, à gauche de l’entrée principale. Celui-ci possède du mobilier, des vitraux et des mosaïques Art Déco : menuiserie en érable gris encadré d’armante verni au tampon, sols en céramique répondant en écho aux vitraux, murs recouverts de mosaïques… c’est superbe !
Visitez le buffet de la gare de Saint-Quentin.
Le maître verrier et mosaïste Auguste Labouret a utilisé sur la magnifique cloison de verre qui sépare ce hall de la salle du buffet un motif qu’il avait créé pour les vitraux de l’escalier de l’hôtel Lutetia à Paris.
La superbe marquise en fer forgé, tout à fait moderne pour l’époque, exploite le motif spirale.
Rue de la Sellerie, on peut voir un très bel immeuble de style éclectique, à la fois Art Déco, classique et régionaliste. Les éléments en saillie sont en pierre et béton : bow-windows, corniche, balcons, tout comme les redents (forme d’escalier) à l’intérieur du pignon, coiffé d’un fronton. Le commerce est symbolisé par le médaillon (haut dessus de la porte) sur lequel on devine un échange entre deux femmes.
La ville compte deux anciennes salles de spectacle et de cinémas Art Déco, le Carillon et le Casino, qui possèdent tous deux de superbes motifs floraux en bas-relief.
Construit en 1920, Le Carillon a été transformé en 1931 par Adolphe Grisel, l’architecte de toutes les salles de spectacle saint-quentinoises de l’entre-deux-guerres. Ses motifs en béton ont été peints de couleurs chaudes et ocres pour attirer l’œil vers les lettres.
Inauguré le 29 juin 1929, Le Casino, a également été réalisé par l’architecte Adolphe Grisel. La fameuse rose stylisée, caractéristique de l’Art Déco, est omniprésente sur sa façade en ciment moulé.
Certaines habitations sont simplement magnifiques, avec des balcons en fer forgés à chaque étage et des motifs végétaux moulés et peints sur la façade.
La spirale, motif typique de l’Art Déco, est réellement LA marque de fabrique de Saint-Quentin : on la retrouve partout ! Même sur la sous-préfecture.
Au 26 rue de Baudreuil, face aux “Champs Élysées”, la façade de cette maison de 1930 attire l’attention. L’asymétrie du garage est typique de l’Art Déco. Le pan coupé est présent au niveau des encadrements des fenêtres. Les balconnets proposent des motifs simples et géométriques. La partie centrale et celle située sous le toit sont recouvertes d’une mosaïque orangée tout à fait unique.
Au 74, rue de Baudreuil, cette maison-ci a certainement été bâtie pour une famille aux revenus conséquents. L’Art Déco est présent dans les ferronneries des portes et des balcons, dans l’utilisation commune de la pierre et de la brique, dans l’asymétrie de la partie droite qui est plus avancée, dans les différents motifs ajoutés à la façade, dans les céramiques du dernier étage…
L’Art Déco a choisi comme fleur symbolique la rose, car elle marque le début du Printemps, donc du renouveau.
La poste de Saint-Quentin possède toutes les caractéristiques de l’Art Déco. On la doit à l’architecte René Delannoy. Elle a été construite en 1929 à l’emplacement de la maison natale de Maurice Quentin La Tour (pastelliste auquel la ville a consacré un musée, voir plus bas).
Sa façade de brique impressionne par son fronton qui laisse apparaître quelques éléments de béton (décoratifs et non structurels). Autre caractéristique Art Déco : la brique est présentée en chevrons, en saillie, en damier, avec un effet tressé…
Les ferronneries des portes massives sont tout à fait remarquables, avec des motifs géométriques, des spirales et des chevrons.
Le panier de fruits et de fleurs en bas-relief ainsi que la typographie “Bar de Lyon” sont typiques de l’Art Déco, au point que – pour coller à l’époque – le propriétaire actuel a écrit le nom de son restaurant “Chez Jean” dans le style Art Déco. La façade du “Bar de Lyon” a été dessinée par Victor et Roger Brun en 1924.
Aujourd’hui Monoprix, ce commerce est un des plus jolis bâtiments Art Déco de la ville, dans une rue commerçante entièrement reconstruite. L’intérieur est incroyable (voir plus bas), mais sa façade est déjà saisissante, avec ses balconnets, sa large frise ornée de motifs floraux et ses deux “édicules” (des phares du commerce).
Accolées à l’Espace Saint-Jacques, les anciennes “Nouvelles Galeries” ont été construites en 1922.
Le bâtiment en béton des “Nouvelles Galeries” est malheureusement en piètre état. Sans doute parce qu’il coute très (trop ?) cher à rénover et que cela prend du temps… Il présente en tout cas de très jolis balcons en fer forgés et des modénatures de briques sous ses fenêtres.
La géométrie et le style élancé de l’édifice sont, en eux-mêmes, typiques de l’Art Déco.
Un autre bâtiment commercial a, lui, été totalement rénové. Les “feuilles de palmiers” que l’on aperçoit en haut des colonnes sont typiques d’un style “égyptien” en vogue dans les années 1930 : l’Art Déco alliait la modernité dans sa conception (le béton armé) et les références au passé dans sa décoration.
Aux pieds des galeries se dresse une belle maison qui ne semble pas appartenir à l’Art Déco si l’on ne remarque pas certains détails (asymétrie, bow windows, mélange de pierre et de brique) et ses magnifiques spirales en fer forgées sur les deux portes. La “clé de voute” de chacune des portes figure un casque et une lampe de mineur. Peut-être les anciens locaux d’un syndicat ?
Les pompes funèbres générales étaient auparavant la « Maison du carillonneur, 1851 – 1930 ». Elle a en effet hébergé le carillonneur officiel de la ville à partir de 1924, ainsi que son magasin de musique. Sur le toit : une cloche, surplombée d’une lyre.
Sur la place de Saint-Quentin, à côté de l’hôtel de ville, se dresse l’ancienne “Maison des corporations”. Les bas-reliefs de sa façade sont tous sur le thème du travail : couture, agriculture, artisanat… et notamment, par des femmes au rouet et au métier à tisser, évoquant le passé textile de la ville.
Saint-Quentin est l’une des villes partenaires du “Printemps de l’Art Déco” qui a lieu chaque année d’avril à mai. N’hésitez pas à vous inscrire pour profiter de promenades guidées, de visites insolites et d’ateliers variés.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse de l’Office du Tourisme : 3, rue Emile Zola 02100 Saint-Quentin
Tarif : 2€ pour la visite autonome, 4.50€ / 2.50€ pour la visite guidée
Renseignements : 03 23 67 05 00 et tourisme@saint-quentin.fr
Le “Palais de l’Art Déco” et ses expositions
Le bâtiment des anciennes “Nouvelles Galeries”, situé à deux pas de la Grand’ Place, est devenu le Palais de l’Art Déco, qui accueille depuis peu des expositions consacrées à la mode, l’art de vivre et l’architecture des années folles.
Le bâtiment des “Nouvelles Galeries” a été reconstruit dans un pur style Art Déco par l’architecte parisien Sylvère Laville entre 1922 et 1927.
Le bâtiment était fermé au grand public depuis 60 ans. Les “Nouvelles Galeries” ont été rénovées et l’on peut à nouveau admirer leur structure en béton et leur décor en stuc peint aux motifs de volutes “néo-égyptiennes”, leurs garde-corps et rampes d’escaliers en fer forgé en spirale.
Il reste encore des travaux à entreprendre pour redonner à l’édifice tout son lustre, mais c’est sans aucun doute l’un des plus beaux du patrimoine Art Déco français.
Lorsque je me suis rendue à Saint-Quentin, le thème de l’exposition était “Les Grands Magasins des Années 1920-1930”. Les “grands magasins” étaient des temples du commerce s’élevant sur plusieurs étages et qui vendaient de tout, contrairement aux petits commerces de l’époque. Et pour vendre, le grand magasin devait faire rêver ! Il impressionnait par son architecture, on pouvait y entrer sans rien acheter, les prix étaient fixes et affichés, on y trouvait des objets que l’on ne voyait pas ailleurs…
L’exposition proposait une véritable immersion dans les pratiques de consommation de l’époque. On découvrait les loisirs des adultes et les jouets des enfants (dont un uniforme d’enfant de La Samaritaine), mais surtout la mode : robes souples, voilettes, chapeaux cloches, nécessaire de maquillage en nacre, sacs à main, bouteilles de parfums et éventails…
L’exposition au palais de l’Art déco présentait également les autres produits proposés dans les Grands Magasins : la décoration des foyers, le quotidien, la vaisselle, les objets décoratifs ou l’ameublement.
C’était aussi passionnant que superbe !
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 14, rue de la Sellerie 02100 Saint-Quentin
Horaires : selon les expositions
Tarif : 6,50€ par adulte, tarif réduit 4,50€
L’hôtel de ville néo-gothique et sa salle du Conseil
Ce magnifique édifice se dresse fièrement sur la Grand’ Place de la ville.
Magnifique exemple d’architecture civile du Moyen Âge picard, sa construction a débuté en 1331 et a été terminée en 1509. Le monument a été remanié à la fin du 19e siècle puis, après le premier conflit mondial, en 1926, il a été restauré dans le style Art déco par l’architecte municipal Louis Guindez.
Au premier étage, les fenêtres à meneau sont surmontées de décorations sculptées. Le troisième étage est formé de trois pignons triangulaires avec, de chaque côté, des écussons représentent les emblèmes des familles nobles de la région.
La façade est typique du style gothique flamboyant, avec son décor végétal de feuilles de chêne, de vigne et de chou frisé, et ses personnages sculptés. Marquée par des influences flamandes, elle s’élève sur trois niveaux.
L’intérieur du bâtiment ancien (une annexe moderne a été construite sur la gauche) est lui aussi marqué par le style gothique.
Mais lorsque l’on monte à l’étage, vers la salle du conseil et la salle des mariages, on change de siècle ! Les splendides luminaires en opaline et les escaliers en fer forgé sont typiquement de style Art Déco, tout en géométrie élégante.
La superbe salle du Conseil municipal et le hall ont été réaménagés en 1925 par Louis Guindez, un architecte qui a contribué à la reconstruction de nombreux bâtiments de Saint-Quentin. Véritable artiste du style Art déco, Guindez a conçu tous les éléments du décor et le mobilier : les tables, les chaises et fauteuils, les magnifiques luminaires en verre et fer forgés, la galerie haute et son garde-corps, les lambris et la frise sculptée surmontant l’estrade du maire…
Cette surprenante frise sculptée, à la gloire des ouvriers anonymes ayant reconstruit la ville après la guerre, est surmontée d’une Marianne signée d’Alphonse Émile Fivet (qui a notamment participé à la reconstruction de l’église Saint-Jean-Baptiste de Péronne).
La galerie haute (ancienne tribune de presse) impressionne par son élégance, mais surtout par son magnifique garde-corps en fer forgé, réalisé par une société saint-quentinoise. Très représentative de l’Art Déco, cette œuvre d’art allie les spirales, les lignes droites et les formes géométriques “en panier de fruits”.
La salle est ornée de 41 panneaux en palissandre et chêne de Hongrie, réalisés par un ébéniste saint-quentinois. Les panneaux rendent hommage aux différents corps de métiers qui ont participé à la reconstruction de l’Hôtel de Ville de Saint-Quentin.
Lorsqu’on lève la tête, on découvre toutefois que le plafond gothique en “coque de bateau” est toujours présent, clin d’œil de l’architecte au passé du bâtiment.
En admirant l’extérieur gothique de l’Hôtel de Ville de Saint-Quentin, on ne penserait jamais que l’édifice abrite la seule salle de Conseil Municipal de style Art déco en France.
L’ancienne salle du Conseil municipal, devenue salle des mariages lors du réaménagement des années 1920, a gardé son style d’origine. Elle possède une impressionnante cheminée dont le “manteau” (le bas) est gothique alors que le “couronnement” (le haut) est Renaissance. Cette salle présente également un très joli plafond en “coque de bateau”, typique de l’architecture gothique.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 1, place de l’Hôtel de ville 02100 Saint-Quentin
Horaires : La visite de la salle du conseil et des mariages n’est possible qu’en visite guidée ou en visite autonome avec l’audioguide.
Renseignements : Office du Tourisme, juste à côté de l’Hôtel de ville, et tourisme@saint-quentin.fr
Le Village des métiers d’antan et musée motobécane
Continuons notre voyage dans le siècle dernier avec ce formidable musée des anciens métiers, implanté dans l’ancienne usine Motobécane de Saint-Quentin (qui fut construite dans les années 1960 pour produire des vélos et des mobylettes).
Le village reconstitue une rue de magasins et de métiers du passé : un tonnelier, un boucher, un horloger, un quincailler, un photographe, un cordonnier, une blanchisserie, un marchand de jouets… On passe ensuite à une place de village et son estaminet, aux jeux de fêtes foraines, à une salle de classe et un bouquiniste, puis on nous présente tous les anciens métiers agricoles… Rien n’est laissé de côté !
Pour en savoir plus sur chaque métier, vous pouvez flasher des QR codes qui vous offrent des textes explicatifs en version texte et audio.
Tout est reconstitué : les devantures, les objets mis en scène, les produits “en vente”, les mannequins vêtus comme à l’époque… Tous les objets présentés datent de 1860 à 1960 et ont jadis partagé notre quotidien.
Le musée Motobécane, dans l’ancienne usine de fabrication, présente des cycles, des mobylettes et des motos. Même si, comme moi, vous n’êtes pas intéressée par les belles mécaniques, vous trouverez toujours une bonne vieille mobylette qui vous rappellera votre enfance ou un étrange vélo avec son amusant “levier de vitesse”.
De nombreuses animations donnent vie à ce passionnant village. Jetez un œil au site internet du musée pour découvrir son agenda.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 5 rue de la Fère à Saint-Quentin 02100 Saint-Quentin
Horaires : Du 1er février au 30 avril et du 1er octobre au 31 décembre, tous les jours de 14h à 18h. Du 2 mai au 30 septembre, de 9h à 12h et de 14h à 18h. Sauf le lundi.
Tarifs : 10 euros par adulte (plus de 16 ans), 6.70 euros pour les étudiants et les enfants (6 à 16 ans), gratuit pour les moins de 6 ans. Possibilité de passe Famille (par exemple, 2 adultes + 3 enfants = 27 euros)
Le musée des Papillons
Le Musée des Papillons est situé au premier étage de “l’Espace Saint-Jacques”, un bâtiment néogothique qui abritait jusqu’en 1989 l’ancienne chambre de commerce (et qui donne également accès au Palais de l’Art Déco).
Le Musée a été créé grâce à Jules Passet, un riche entomologiste originaire de Saint-Quentin, qui céda à la ville en 1912 sa large collection de papillon et d’insectes.
Inauguré à l’origine au Palais de Fervaques, le Musée des papillons a été abîmé et en partie détruit durant les deux conflits mondiaux. Le legs de Jules Passet comptait une magnifique collection d’oiseaux exotiques, de splendides coquillages et des chenilles soufflées. Elles ont toutes disparu.
Les collections du Musée des papillons sont constituées d’environ 1500 boîtes pour 600 000 spécimens ! Mais seuls 11 000 sont actuellement visibles dans l’exposition permanente… ce qui est déjà énorme.
Quelques-uns des meubles originaux de Jules Passet sont visibles dans l’exposition permanente. Typique de l’esprit “cabinet de curiosités” du 19e siècle, ce mobilier en chêne à 10 ou 15 tiroirs vitrés permettait une manipulation aisée et une vision immédiate des insectes.
En visitant ce joli musée, vous faites un véritable voyage autour des cinq continents pour découvrir les beautés multicolores des différents spécimens d’insectes…
Outre les innombrables et magnifiques papillons, des coléoptères, des arachnides et des reptiles n’attendent que vous.
Si vous avez visité le Musée des Papillons il y a quelques années, revenez y faire un tour. Le musée est joli, ludique, pédagogique : lors de travaux récents, il a complètement revu sa scénographie : écoute, observations à la loupe, puzzles, maquettes, table numérique et écrans vidéos.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : espace Saint Jacques, 14 rue de la Sellerie 02100 Saint-Quentin
Horaires : du mardi au dimanche de 14h à 18h, les mercredis et samedis matin de 10h30 à 12h30. Fermé le 1er janvier, 1er mai, dimanche de Pentecôte, 1er novembre, 11 novembre, 25 décembre.
Tarifs : 3€ adultes, 2€ tarif réduit
Le monument aux morts de Saint Quentin
Inauguré en 1927, situé entre le pont de Saint Quentin et l’étang d’Isle, le monument est massif et impressionnant.
Unique en son genre, il est formé de dix colonnes de béton et granite sur lesquelles repose un énorme linteau décoré de trois bas-reliefs. Sur le fronton, on peut lire : « La ville de Saint-Quentin à ses fils morts pour la France ».
L’ensemble fait penser à un temple antique.
Sur les colonnes sont gravés les noms des 1361 victimes de la Grande Guerre, soldats et civils. Avec les années se sont ajoutés 440 noms de la Seconde Guerre mondiale (militaires, FFI, déportés et civiles), 15 noms de la Guerre d’Algérie et 36 des “Théâtres d’Opérations Extérieures”.
Les bas-reliefs représentent le travail des femmes et des personnes âgées, une scène de guerre avec lancer de grenades, la relève, les morts, les masques à gaz et enfin, des femmes et des personnes âgées en exode, bagages en main.
Les bas-reliefs sont l’œuvre de deux célèbres sculpteurs : Henri Bouchard qui participa à la décoration du paquebot “Normandie”, et Paul Landowski qui est l’auteur du “Christ rédempteur” de la baie de Rio de Janeiro.
Avec les années, les abords du monument aux morts sont devenus un lieu de souvenir de toutes les guerres et barbaries humaines.
Une colonne rend hommage au soulèvement des juifs du ghetto de Varsovie, avec une rare inscription reconnaissant la responsabilité de l’état français dans les “persécutions racistes et antisémites” de la Seconde Guerre mondiale.
Derrière le monument aux morts s’étend le joli plan d’eau du parc donnant sur la réserve naturelle du Marais d’Isle.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Place du Monument aux morts 02100 Saint-Quentin
Horaires : tous les jours
Tarif : gratuit
Le Parc et le Marais d’Isle
Une pause nature après toutes ces visites ? ;) Dans ce cas, ne ratez pas le formidable parc d’Isle !
Sur une centaine d’hectares, le parc d’Isle est à la fois la Réserve Naturelle des Marais d’Isle (une zone protégée, car classée Natura 2000) et un parc urbain proposant un parcours d’accrobranche, une ferme, un zoo et une belle promenade nature… On y pratique la course à pied et le vélo, on y trouve un espace de remise en forme avec des équipements de fitness, un parcours santé, deux aires de jeux pour les enfants et des espaces pique-nique.
Le parc d’Isle est un paradis de verdure à deux pas de la ville, en bord de Somme, à quelques centaines de mètres de la gare.
Avant de pénétrer dans le parc par l’entrée principale, faites un petit tour dans la Maison du parc, un passionnant pavillon d’accueil pédagogique et interactif. La Maison du Parc propose des évènements tout au long de l’année : manifestations, conférences, ateliers ludiques pour les petits comme pour les grands, etc.
Dès l’entrée du site, vous êtes assaillis par les rires et les cris des enfants, les couleurs des fleurs, le piaillement des oiseaux…
Dans le parc urbain, les enfants s’éclatent à jouer sur les pelouses, à descendre des tyroliennes entre les arbres ou à admirer les animaux dans l’Isle Sauvage (NB : je ne suis pas fan des zoos, mais à la maison du parc, on m’a expliqué que les animaux présents au parc d’Isle sont tous nés en captivité et seraient incapables de survivre en pleine nature. Ils proviennent d’échanges avec d’autres zoos).
Une vingtaine d’espèces, plutôt issues des zones humides, se disputent ce nouvel espace ouvert en 2021.
La Ferme des 5 continents (qui, elle, est ouverte depuis 1975) compte une vingtaine de races domestiques du monde entier.
La réserve naturelle, non accessible au public, s’étend sur 42 hectares. Tout autour, les 50 hectares du parc urbain offrent des points de vue sur la faune et la flore exceptionnelles du site. Suivez le bout de votre nez à travers les sentiers, vous découvrirez des petits coins de bonheur.
Il est possible de visiter les marais jusqu’au parc Natura 2000 en bacôve : réservations auprès de l’Office de Tourisme du Saint-Quentinois au 03 23 67 05 00 et la Maison du Parc au 03 23 05 06 50.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Avenue Léo Lagrange 02100 Saint Quentin
Horaires : Le Parc est ouvert tous les jours de l’année, même les jours fériés, d’avril à septembre de 8h à 20h et d’octobre à mars de 8h à 18h. L’Isle Sauvage et la Maison du parc ouvrent à 10h.
Tarif : accès gratuit.
Pour connaître les animations, rendez-vous sur la page Facebook du parc d’Isle.
La Basilique de Saint Quentin
La basilique est le bijou de la ville de Saint-Quentin ! On peut y passer des heures…
Cette basilique gothique réunit toutes les évolutions de ce style, car sa construction s’est étalée sur plusieurs siècles. Elle est contemporaine de celle de Notre-Dame de Paris et de la Cathédrale de Soissons. Elle débuta vers 1170… et fut achevée trois siècles plus tard. Comme nombre d’églises à l’époque, les travaux furent ralentis ou arrêtés à cause des guerres, des épidémies et de difficultés financières.
Et, comme la cathédrale de Beauvais, l’édifice montra assez rapidement des signes de faiblesse structurelle, au point qu’il fallut construire un mur de clôture, terminé en 1342, reprendre les voûtes du chœur puis reconstruire le transept de chœur menaçant de s’effondrer entre 1477 et 1487… Ensuite, la collégiale fut incendiée à deux reprises (en 1545 et 1669), nécessitant à nouveau des reconstructions.
L’édifice fut classé monument historique dès la première liste de 1840. Mais pendant la Première Guerre mondiale, la basilique de Saint-Quentin fut durement touchée par des tirs d’artillerie qui détruisirent la charpente, les toitures et une grande partie des voûtes. Les dégâts étaient tels que l’édifice ne fut rendu au culte qu’en 1956, après des décennies de travaux !
L’édifice reste d’ailleurs inachevé, la façade n’ayant jamais été construite. À la place se dresse une “tour-porche” commencée au 12e siècle, terminée au 13e et reconstruite en style classique après l’incendie de 1669.
Si la construction de la basilique de Saint-Quentin a connu les mêmes vicissitudes que ses contemporaines, elle est toutefois originale, voire unique pour plusieurs raisons :
- Le plan de la basilique est celui d’une croix de Lorraine (à deux transepts), ce qui est rare.
- Les dimensions des deux transepts sont exceptionnelles
- Un rare labyrinthe ancien de 260 mètres est inscrit dans le pavage de la nef
- La nef est pourvue de deux bas-côtés, et un déambulatoire entoure le chœur (qui est d’une longueur inhabituelle)
- C’est la seule église gothique où l’abside est formée de chapelles “rayonnantes” (qui ont été construites sur un plan concentrique).
La basilique de Saint-Quentin possède également deux magnifiques vitraux de style Art Déco aux couleurs fauves, placés dans deux chapelles en vis-à-vis.
Ils ont tous les deux été créés en 1931 et 1932 par Georges Bourgeot, un peintre verrier et céramiste parisien.
Le premier, situé dans une chapelle de droite, représente un garçon, Jacques, qui fait sa communion. L’histoire de ce vitrail est particulièrement triste, car ce garçon est décédé d’un cancer quelques mois après la cérémonie. Sa famille, des industriels du textile, a offert le vitrail à la basilique en sa mémoire. L’ancre marine est un symbole de la présence de Dieu. Et le curé d’Ars, Jean-Marie Vianney, est représenté à côté de Jacques. Ce curé, canonisé en 1925 et très populaire à l’époque, a été nommé saint patron de tous les curés par le pape Pie XI en 1929.
Le second vitrail représente Sainte Thérèse. Tout ce qui l’entoure est symbolique : elle est sainte patronne des missionnaires, elle est née à Alençon, elle est décédée à Lisieux, elle a été canonisée à Rome en 1925, le poilu représente le souvenir, le marin représente le voyage et « l’évangélisation des Africains » avec Saint François de la Salle, saint patron des évangélisateurs. Et les nombreuses roses stylisées sont le symbole de Sainte Thérèse.
La basilique de Saint-Quentin est le plus vaste édifice gothique de Picardie après la cathédrale d’Amiens : 123 mètres de longueur, 47 mètres de largeur, et 34 mètres de hauteur sous les voutes.
Le croisillon sud est décoré par des colonnettes et percé de dix niches abritant depuis 1876 les statues en terre cuite des saints patrons des anciennes paroisses de la ville.
La clôture de chœur est décorée de onze saynètes en reliefs, de style néogothique, racontant le martyre de saint Quentin, sa vie, sa décapitation, la découverte de sa tête puis de ses reliques…
Sur les murs de clôture du chœur figure une partition musicale datant de la fin du 15e siècle qui, jusqu’en 1917, fut cachée par des boiseries. Elle était destinée aux religieux qui prenaient place dans les sièges, comme “aide-mémoire”.
Malgré les incendies et les ravages de la Grande Guerre, des vitraux du 13e siècle et de la Renaissance ont été épargnés.
L’une des chapelles du chœur renferme le “trésor” de la basilique, visible derrière une grille : la main supposée de Saint Quentin ainsi qu’une partie de son crâne. La dentelle que l’on voit sur le mur, longue de 3 mètres, a été réalisée par une paroissienne entre 1886 et 1888 pour raconter la légende de saint Quentin.
L’office du tourisme de Saint Quentin organise des visites guidées de la basilique, de jour ou à la tombée de la nuit, de ses vitraux, de sa tour-porche, de sa crypte…
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : place de la Basilique 02100 Saint-Quentin
Horaires : de 8h à 17h, tous les jours, jusqu’à 19h30 le mercredi, jusque 18h le samedi et le dimanche
Tarif : l’entrée dans la basilique est gratuite
Le cimetière Nord et ses chapelles
Si vous avez déjà lu plusieurs articles sur ce site, vous connaissez mon intérêt pour les cimetières ;) Non seulement on y apprend beaucoup sur l’histoire d’une ville, mais les cimetières anciens possèdent souvent des monuments et des œuvres d’art admirables.
Celui de Saint-Quentin ne déroge pas à la règle avec ses magnifiques chapelles, mais il a également un côté mémorial particulièrement soutenu.
Trônant au centre du cimetière, le monument du souvenir aux soldats morts durant la guerre franco-prussienne de 1870 impressionne par sa taille. Les monuments de cette guerre sont généralement assez discrets, ou un peu perdus dans les cimetières. Ici, c’est tout le contraire. Et c’est logique, car la bataille de Saint-Quentin, qui eut lieu le 19 janvier 1871, se termina par une terrible défaite française.
Le monument précise d’ailleurs que des soldats reposent sous la pierre.
Le cimetière Nord ayant été créé en 1802, on croise beaucoup de tombes anciennes datant du début ou du milieu du 19e siècle.
La sépulture “Comtesse Caron” m’a laissé penser qu’une dame de noblesse était enterrée là… Puis j’ai remarqué le symbole franc-maçon à son sommet (équerre et compas entrelacés, et le G de “Géométrie”). On a du mal à lire le texte gravé sous la colonne, mais il s’agit de la sépulture d’Alexis Joseph Comtesse, décédé en 1879, qui repose “sous la sauvegarde du Grand Architecte du monde”.
L’industriel François Hugues (1848-1907), administrateur des hospices, maire de Saint-Quentin et député de l’Aisne, repose dans la chapelle familiale, où il est représenté, ainsi que son père, le manufacturier Hugues-Cauvin.
La tombe Pluchart, très ornée, réalisée par l’architecte H. Lemaitre.
Les chapelles de “grandes familles” Saint-Quentinoises sont nombreuses et de styles variés, plus ou moins simples ou grandiloquentes.
Je pensais avoir trouvé une deuxième tombe de franc-maçon, mais les Hachet étaient tout simplement des entrepreneurs et architectes.
Plusieurs des chapelles sont décorées de très jolis vitraux, dont certains de style Art Déco.
Dans le cimetière de Saint-Quentin, vous croiserez également un cimetière militaire ainsi que plusieurs tombes individuelles, familiales ou entretenues par le Souvenir Français, de soldats ou de résistants morts pour la France.
La longue épitaphe du soldat napoléonien Antoine Lamouret (1779-1839) retranscrit l’ensemble de sa carrière militaire.
Conseillère générale et municipale de 1944 à 1968, résistante durant la Seconde Guerre mondiale, Henriette Cabot se dévoua toute sa vie à l’aide sociale. Elle était infirmière et beaucoup de Saint Quentinois dans le besoin venaient la voir pour se faire soigner.
“Dans les rangs des FFI, elle accomplit maintes missions délicates au péril de sa vie. Ainsi début 1941, elle participe au réseau d’évasion de prisonniers, puis au réseau « Picardie-Thiérache ». À partir de septembre 1942, elle se dévoue à soulager la souffrance des résistants et détenus politiques à la maison d’arrêt de Saint-Quentin. Elle transporte les colis envoyés par les familles, veille à la santé et au moral des prisonniers. Elle leur fait passer discrètement des vêtements et des cigarettes. Elle est arrêtée par la Gestapo le 1er janvier 1944, puis relâchée.” (encyclopedie.picardie.fr)
Décédé à 32 ans durant les tout premiers jours de la Grande Guerre, Julien Duval était soldat dans l’Infanterie.
Henri Klinovski est, quant à lui, décédé durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le 27 août 1944, dix-neuf résistants de Saint-Quentin furent exécutés à Fontaine-Notre-Dame alors qu’ils venaient récupérer de l’équipement suite à un parachutage. Attendus par les Allemands, tombés dans un piège, ils furent tous arrêtés et fusillés sur place. L’instituteur Eugène Corrette était l’un d’eux.
Henri Grésant était plombier et FFI, il fut tué le 2 septembre 1944 dans le parc des Champs-Élysées à Saint-Quentin, lors des combats pour la libération de la ville.
L’association du Souvenir Français entretient également les tombes des différents soldats enterrés dans le cimetière. Robert Proix est décédé à l’âge de 31 ans en Moselle durant l’invasion de la France, et Armand Bernoville à 22 ans, en novembre 1944, durant la bataille d’Alsace.
Au début de son histoire, le cimetière possédait des carrés confessionnels : on devine encore des divisions protestante (la section 11) ou juive (la 26). Dans cette dernière, un mémorial a été érigé en souvenir des nombreux juifs de Saint-Quentin morts en déportation.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 110 bis, rue de Pompidou 02100 Saint-Quentin
Horaires : 8h30 – 18h de mars à octobre, 8h30 – 17h de novembre à février
Le Musée Antoine Lecuyer
Le musée porte le nom d’Antoine Lécuyer (1793-1878), un banquier de Saint-Quentin qui, en 1876, légua son hôtel particulier pour y présenter l’exceptionnelle collection de portraits exécutés par Maurice-Quentin De La Tour, provenant du fonds d’atelier de l’artiste.
Ce petit Musée des Beaux Arts est mondialement connu pour ses superbes pastels de Maurice-Quentin de Latour (né et mort à Saint-Quentin, 1704-1788), mais il propose aussi des porcelaines chinoises et japonaises, des faïences françaises et européennes du 18e siècle, des peintures françaises, flamandes et italiennes du 17e au 20e siècle, des sculptures des mêmes époques, des peintures des années 1920-1930 d’artistes locaux, une importante collection d’ivoires et quelques très jolies pièces de mobilier.
Le musée propose périodiquement des expositions temporaires sur les divers aspects de ses collections. Lors de ma venue, elle était ainsi consacrée “Armes de la séduction, accessoires de mode et de beauté au siècle des Lumières”. Des accessoires de mode et de parfum mettaient en valeur le talent des artisans français de l’époque.
Maurice-Quentin de Latour était le pastelliste officiel du roi Louis XV. Les portraits qu’il a créés sont saisissants de vérité et de modernité, on croirait des photographies. Les plus anciens reconnaîtront notamment l’autoportrait qui ornait avant 2001 les billets de 50 francs (tout à gauche sur la photo).
La collection de portraits au pastel par Maurice-Quentin De La Tour offre un panorama de la brillante société française du 18e siècle : le roi Louis XV et la marquise de Pompadour, des membres de la famille royale, des fermiers généraux, des philosophes, des musiciens, des hommes d’Église, des artistes…
Faites un tour sans ce musée, ne serait-ce que pour les sublimes pastels de Maurice-Quentin de la Tour, ils valent le détour !
Malheureusement, les salles du 1er étage et du sous-sol (peintures du 19e siècle, sculptures, peintures du 20e siècle et objets d’art) ne sont pas accessibles aux personnes en fauteuil roulant.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 28 rue Antoine Lecuyer 02100 Saint-Quentin
Horaires : Du mardi au dimanche : de 14h à 18h. Le mercredi et le samedi : de 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h. Fermé le lundi et le dimanche de Pâques.
Tarifs : 2,5€ tarif plein, 1,5€ tarif réduit. Gratuit le 1er dimanche du mois.
Pass 2 musée : 3,50€ (valable la journée pour le musée des Papillons et le musée Antoine Lécuyer)
Le parc des “champs Élysées”
Après toutes ces visites, nous avons mérité une pause dans le joli parc arboré et fleuri.
Situé sur l’emplacement des anciennes fortifications de la ville, ce parc de 12 hectares créé dans les années 1830 présente un “arboretum” où vous pouvez suivre un parcours pour découvrir différentes essences d’arbres : tilleuls, érables, acacias, marronniers d’Inde, ormes, séquoias, Gingkos Bilobas, Tulipiers de Virginie, chênes, peupliers d’Italie, hêtres pourpres… Le parc compte aujourd’hui près de 700 arbres.
Depuis quelques années, chacune des grandes allées porte le nom d’un déporté de la Seconde Guerre mondiale, une belle manière de leur rendre hommage. Ainsi, Marcel Frankinet est entré dans la Résistance dès l’âge de 16 ans en 1940 avant de rejoindre le groupe de Résistance O.R.A. Il a été arrêté et déporté au camp de Buchenwald. À l’évacuation du camp, il était l’un des rares survivants.
Vous pourrez également flâner dans un jardin d’horticulture orné d’éléments provenant de l’église de Douchy et de l’ancien jardin du Palais de Fervaques.
Dénommés « Champs Élysées » dès le milieu des années 1850, le parc n’a cessé d’être aménagé et transformé tout au long de son histoire. Le joli kiosque à musique a été ajouté en 1877.
Le parc est aménagé avec notamment des courts de tennis en plein air, un espace pour jouer à la pétanque, un jardin d’enfants pour les plus petits et un espace bien-être avec tables de jeux, tables de pique-nique, tables de ping-pong et un espace détente.
Une balade Street Art
Terminons avec une balade un peu décalée… L’art de rue ne saute pas aux yeux à Saint-Quentin, alors que les œuvres sont finalement nombreuses et variées. Vous en trouverez en centre-ville, mais également en vous éloignant un peu de la grand’ place. Quand je vous dis qu’à Saint-Quentin, on se promène toujours le nez en l’air… ;)
Le site “randonner.fr” vous propose une balade découverte de la ville au travers de ses principaux points d’intérêt, au départ de l’Hôtel de Ville.
J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Saint-Quentin pour une journée ou un week-end.
Puisque vous êtes dans le coin, ne passez pas à côté du Musée du touage de Riqueval, à 12km au nord de Saint-Quentin, un musée unique au monde.
Et visitez l’incroyable familistère de Guise, la cité modèle de Jean-Baptiste Godin.
Au sud de Saint-Quentin, vous pouvez aussi voyager dans le passer au sein de la maison de Marie-Jeanne.
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Waou !! quel article, merci pour tout ce partage et les heures d’écriture ! tu m’as donné envie d’un week end à St Quentin, je vais programmer une visite pour le printemps prochain :)
Il y a tellement de choses à voir à Saint-Quentin ! Et si on est passionné d’art déco, c’est un incontournable.
Bonjour, je découvre votre site en préparant un court séjour (4 jours) Art Déco à St Quentin. Et bien un grand grand merci à vous pour ces excellents articles 👍 Vos photos sont superbes… Articles très complets. Bref, tout ce qu’il faut pour passer de bons moments !!!! MERCI 👌
Merci beaucoup :) Heureuse d’avoir pu vous inspirer. Vous allez adorer Saint-Quentin !
Superbe reportage sur Saint-Quentin!!!
Bravo…
J’y suis né en 1958 et l’ai quittée depuis 1994 pour d’autres cieux…Réunion et Montpellier où je vis maintenant…
J’y retourne régulièrement pour rendre visite à ma famille et en apprécie seulement depuis quelques années toutes ses richesses notamment en ce qui concerne l’Art Déco….En fait c’est un aspect de la Ville qui n’était absolument pas mis en valeur dans mon enfance et dont je n’avais jamais entendu parler à l’époque!!!
Quel dommage d’être passé à côté de tout cela!
Je réalise seulement maintenant la richesse de tout ce Patrimoine que votre reportage met superbement en valeur….je vous adresse toutes les félicitations!
Merci beaucoup pour votre message !
J’ai vraiment eu un coup de coeur pour la ville de Saint-Quentin et notamment pour son superbe patrimoine Art Déco. Je suis persuadée de ne pas avoir encore tout vu tant il est riche…