Compiègne est souvent surnommée “la Cité Impériale”, car elle a été étroitement liée au Second Empire, celui de Napoléon III, qui était tombé amoureux de la ville. Et on le comprend ! L’Empereur y séjourna fréquemment de 1856 à 1869 afin de profiter de la forêt de Compiègne, qui borde le sud de la ville. Il fit rénover le superbe palais que Napoléon Ier avait remis en état, et fit reconstruire le sublime château de Pierrefonds.
Cette ville à l’histoire riche et ancienne qui remonte au début du Moyen Âge a également été marquée par la Première et la Seconde Guerre mondiale.
Compiègne, c’est son Hôtel de ville de style gothique flamboyant, ses nombreux musées, son château impérial, ses lieux historiques, ses parcs et de multiples manifestations annuelles, telles que les Fêtes du 1er mai, les Fêtes Jeanne d’Arc, le départ du Paris-Roubaix.
En un week-end, nous n’aurons pas le temps de visiter tout le patrimoine compiégnois et alentour, mais nous allons découvrir les principaux points d’intérêts de la région.
- L'Hôtel de Ville de Compiègne
- L'église Saint-Jacques
- Le Château de Compiègne
- L'église Saint Antoine
- Les musées de Compiègne
- La forêt de Compiègne
- Le château de Pierrefonds
- Le village de Pierrefonds
- Saint-Jean-aux-Bois
- Le mémorial de l'internement et de la déportation de Royallieu, à Compiègne
- Le mémorial de l'Armistice à Rethondes
- Le top 5 à ne pas manquer
L’Hôtel de Ville de Compiègne
Cet imposant édifice est un excellent exemple de l’architecture civile flamboyante du début du 16e siècle… même si, en réalité, il date du 19e siècle !
Compiègne, au milieu du 15e siècle, était en grande partie en ruines après la guerre de Cent Ans. Par contre, l’administration communale avait pris une importance jusqu’alors jamais atteinte. Lorsque la reprise économique arriva, on voulut montrer la nouvelle puissance acquise par les édiles en construisant un superbe hôtel de ville. De grands noms de l’époque construisirent un vaste édifice richement décoré et sculpté, orné d’un beffroi puis d’une horloge, qui fut enrichi au fil des siècles suivant.
Malheureusement, tout fut anéanti durant la Révolution, aussi bien les statues de la façade que les tableaux et tapisseries ornant les intérieurs.
Quand Napoléon III “redécouvrit” Compiègne au 19ème siècle, il en tomba amoureux. Aymar Verdier (attaché à la commission des monuments historiques) et le célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc furent chargés de rénover entièrement l’hôtel de ville, classé monument historique. Verdier commença sa restauration en 1854. La façade et les charpentes furent entièrement refaites.
Henri Jacquemart, sculpteur spécialisé dans les figures et les groupes d’animaux, réalisa le bas-relief équestre représentant Louis XII.
Auguste Laffolye, élève de Viollet-le-Duc, termina le chantier en recréant un escalier à vis en 1878, puis les dernières statues en 1882.
Dans le beffroi, les heures sont sonnées par “les Picantins”. Au-dessus de l’horloge, ces trois personnages symboliques de la ville s’appellent Langlois (en rouge), Flandrin (en bleu) et Lansquenet (en vert). Ils représentent les trois ennemis traditionnels de la cité : l’Anglais, le Flamand et l’Allemand…
L’intérieur de l’édifice n’est visible que lors de visites organisées et des Journées du patrimoine. On peut ainsi découvrir la très belle salle du conseil municipal, ornée de neuf tableaux retraçant l’histoire de la ville.
Juste à côté, la porte de l’Arsenal, qui datait de la Renaissance, a été entièrement reconstruite en 1876.
La place a, elle aussi, été recréée après la Seconde Guerre mondiale, en gardant la statue de Jeanne d’Arc qui y avait été installée en 1880.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Place de l’hôtel de ville à Compiègne
Horaires : uniquement lors de visites guidées, se renseigner à l’Office du Tourisme.
Tarif : entrée gratuite
L’église Saint-Jacques
L’église Saint-Jacques est une église de style gothique, située non loin du Château de Compiègne (voir plus bas). Elle est inscrite depuis 1998 sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO au titre “des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France” (l’itinéraire qui va de Bruxelles à Paris).
Elle a été construite à deux époques différentes : une grande partie entre 1235 et 1270, puis le clocher et les chapelles en 1476 et au milieu du 16ème siècle.
L’intérieur de l’église a, lui, été modifié au 18ème siècle : le chœur a été revêtu de marbre et les piliers de boiseries.
L’église a longtemps été en travaux, et certaines parties n’ont jamais été terminées ! Ainsi, il était prévu de construire une nouvelle façade occidentale, des pierres ont été montées sur la tour… mais cette façade n’a jamais vu le jour. On a préféré se concentrer (financièrement) sur les chapelles.
Dans la nef, on remarque plus facilement les boiseries de 1767 ainsi que l’orgue et la chaire de la même époque, que l’architecture gothique.
Le jour de sa capture, en 1430, Jeanne d’Arc est venue communier dans l’église Saint-Jacques de Compiègne. Plusieurs plaques commémorent son passage et elle apparaît sur plusieurs des très beaux vitraux de l’église.
L’église Saint-Jacques a conservé un riche mobilier : de nombreuses peintures et sculptures des 17ème et 18ème siècles, un superbe banc d’œuvre de la Renaissance, une balustrade de chœur provenant de la chambre de Louis XVI, un très beau buffet d’orgue…
La cuve de bénitier d’époque romane représente trois démons grimaçants.
Dans une des chapelles sud de la nef, un “trésor” regroupe les nombreuses reliques provenant des églises et couvents de Compiègne, sauvées du pillage révolutionnaire.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 9 place de Saint Jacques à Compiègne
Horaires :
Tarif : entrée gratuite
Le Château de Compiègne
Ce serez vraiment dommage de venir à Compiègne sans visiter son château ! Il vous faudra une journée entière pour parcourir les trois superbes musées de cette résidence impériale.
Le parc arboré de 700 hectares, traversé par l’allée des Beaux-Monts, vaut lui aussi le détour.
Qu’on l’appelle Château ou Palais de Compiègne, cet édifice est d’une grande élégance. Vu de l’extérieur, il n’a rien de particulièrement impressionnant, si ce n’est sa taille. Comparé à Chambord, Versailles ou Pierrefonds, le château de Compiègne est classique, simple, presque rigoureux. Mais il a été habité par Napoléon Ier et, surtout, Napoléon III, qui y a organisé des fêtes somptueuses et l’a magnifiquement meublé. Une fois à l’intérieur, chaque pièce vous émerveille par ses décors et son mobilier somptueux.
En savoir plus sur le Palais de Compiègne
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : place du général de Gaulle 60200 Compiègne
Tarif : 7,50€ – Tarif réduit : 5,50€ – Moins de 26 ans, PMR et le premier dimanche du mois : Gratuit.
Accès libre et gratuit pour tous au parc.
Horaires : Le château est ouvert tous les jours (sauf le mardi et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre).
Appartements de l’Empereur et de l’Impératrice : de 10h à 18h
Musée du Second Empire : de 10h à 12h les mercredis, jeudis, samedis et dimanches
Musée national de la voiture : de 14h à 18h les mercredis, jeudis, samedis et dimanches
Les parcs et jardins : de 8h à 18h
Renseignement : www.chateaudecompiegne.fr
L’église Saint Antoine
Les premières pierres de l’église Saint-Antoine ont été posées à partir de 1230, mais elle a été principalement construite durant la première moitié du 16ème siècle, dans le style gothique flamboyant.
Contrairement à l’église Saint Jacques, celle de Saint Antoine est quasiment vide de mobilier et de décoration. Il reste uniquement la cuve baptismale du 12ème siècle en pierre noire de Tournai, des morceaux de vitraux du 16ème siècle réemployés sur des vitraux plus modernes, et une Vierge à l’Enfant de Jean-Jacques Caffieri, célèbre sculpteur de la moitié du 18ème siècle.
Les chapelles et le chœur (avec son très beau maître autel) ont été recréés au 19ème siècle.
Toutefois, l’église Saint Antoine m’a surtout marquée par ses superbes vitraux consacrés à Jeanne d’Arc et réalisés par le maître verrier Tournel dans les années 1920. Ils sont très élégants et colorés, mais celui qui représente son bûcher est impressionnant !
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 10 rue Saint Antoine
Horaires :
Tarif : entrée gratuite
Les musées de Compiègne
La ville de Compiègne possède de très beaux musées où vous pouvez découvrir des trésors de collectionneurs, voyager au cœur du Moyen-Age et plonger dans les plus grandes périodes de l’Histoire.
Le musée d’art et d’histoire Antoine Vivenel
Fondé en 1839, ce musée d’art et d’archéologie présente les œuvres qui ont été offertes à la ville par Antoine Vivenel, entrepreneur-architecte et grand collectionneur qui avait fait fortune à Paris.
Depuis 1952, il est installé dans l’hôtel de Songeons-Bicquilley, un hôtel particulier 18e siècle qui a été construit sur les ruines d’un ancien monastère dominicain. D’ailleurs, dans le parc qui entoure le musée, vous pouvez admirer les vestiges de l’ancienne abbaye, d’architecture gothique.
On peut encore voir une arcade de fenêtre, une porte, des arcs du cloître et la statue de saint Dominique.
Promenez-vous dans le jardin de senteurs, qui s’étend en contrebas des anciens remparts médiévaux.
Le parc de Songeons accueille régulièrement des expositions de sculptures, des concerts et autres manifestations.
Les collections du musée se sont enrichies depuis le don de départ d’Antoine Vivenel : des dépôts de la Société historique de Compiègne, les armes découvertes durant les fouilles du sanctuaire gaulois de Gournay-sur-Aronde entre 1975 et 1984, des legs de particuliers, etc.
Le musée possède ainsi l’une des plus importantes collections de céramiques grecques de France après le Musée du Louvre.
Le musée Vivenel a créé un nouvel espace dédié à la Préhistoire et à la paléontologie. Il met en valeur les gisements de fossiles du site de Rivecourt (-54 millions d’années), les outils du campement de chasseurs de rennes de Verberie (-12500 ans) et les armes de fer du sanctuaire gaulois de Gournay-sur-Aronde.
On peut également observer des blocs sculptés provenant du temple gallo-romain de Champlieu, situé non loin de Compiègne.
Le musée présente aussi du mobilier funéraire égyptien (dont une saisissante momie d’enfant) et des pièces étrusques.
J’ai été particulièrement surprise (et enchantée) par la superbe collection d’arts asiatiques du musée Vivenel, constituée de nombreuses œuvres originaires du Japon, de Chine, d’Inde et d’Iran, datant du 17ème au 19ème siècle.
Des statuettes indiennes et chinoises en bronze, un chasse-mouche indien en ivoire du 18e siècle, des objets décoratifs de toute l’Asie, des céramiques de Chine et du Japon, de nombreuses boîtes en laque du Japon. Tout est magnifique !
La majorité des peintures du musée date du 18ème au milieu du 19ème siècle, mais Antoine Vivenel a acquis des peintures de la Renaissance et du 17ème siècle.
Plusieurs vitrines présentent également de très belles pièces d’arts décoratifs des 16ème et 17ème siècles.
Des faïences, des grès rhénans, des œuvres de l’atelier de Bernard Palissy (céramiste de la Renaissance), des émaux de Limoges, des verres de Venise et des cristaux de Bohème ainsi que des sculptures en albâtre, bronze et ivoire.
Antoine Vivenel a rassemblé de nombreux exemples des différentes techniques des arts décoratifs européens des 16ème et 17ème siècles.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 2 bis Rue d’Austerlitz, 60200 Compiègne
Horaires : Mardi, samedi et dimanche : 10h–13h, 14h–18h et mercredi, jeudi, vendredi : 14h-18h. Fermé le lundi.
Tarifs : 4 €, Réduit : 3 €. Gratuit le 1er dimanche du mois et pour les -26 ans.
Le billet d’entrée au musée Vivenel permet l’accès (le même jour) au musée de la Figurine historique et au Musée du Cloître Saint Corneille.
Le musée de la Figurine historique
Retrouvez votre âme d’enfant pour “jouer aux petits soldats”… Même en tant qu’adulte, on ne peut être qu’impressionné par la minutie et la patience des passionnés qui ont créé ces maquettes et reconstitutions historiques peuplées de milliers de “soldats”.
Le musée en lui-même a été créé en 1949 avec l’appui de la Société des Collectionneurs de Figurines historiques, et a été transféré dans l’ancien hôtel de la Cloche en 1984.
Au début du 20e siècle, Alfred Ternisien et Arthur de Marsy ont légué une collection de 30000 figurines à l’Hôtel de Ville de Compiègne.
La première partie de cette collection était alors composée de soldats en bois peints, datant du 18e siècle, la seconde partie regroupait des milliers de figurines des années 1900, représentant toutes les armées de l’Histoire.
En 1931, l’immense diorama de la bataille de Waterloo créé par Charles Laurent a rejoint cette collection.
Une collection exceptionnelle présente l’évolution des chars d’assaut, de leur création à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
N’hésitez pas à passer la majestueuse porte de l’arsenal pour visiter ce musée.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 28, place de l’Hôtel de Ville, 60200 Compiègne
Horaires : Mardi, samedi et dimanche : 10h–13h, 14h–18h et mercredi, jeudi, vendredi : 14h-18h. Fermé le lundi.
Tarifs : 4 €, Réduit : 3 €. Gratuit le 1er dimanche du mois et pour les -26 ans.
Le musée du Cloître Saint Corneille
Cet ancien sanctuaire abritait les reliques de Saint Corneille, mais il ne reste que le cloître datant du 14ème siècle. De nombreuses statues et œuvres religieuses médiévales et Renaissance, issues des collections du musée Antoine Vivenel, y sont exposées.
Certaines de ces sculptures sont directement liées à l’histoire du lieu, comme la Vierge au pied d’argent (vers 1270) que le roi Louis IX aurait offert à l’abbaye et la dalle funéraire d’un religieux de Saint-Corneille, Jacques Pescheur, du 16ème siècle.
Les dalles funéraires et les gisants témoignent d’ailleurs de l’évolution des pratiques funéraires du Moyen Âge à la Renaissance (chez les princes et les religieux).
Quelques œuvres illustrent différents personnages ou épisodes de la Bible, comme l’élégant retable à la Vierge du 16ème siècle ou un remarquable Saint Joseph d’Arimathie (vers 1500), acquis par Antoine Vivenel.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 9 Rue Saint-Corneille, 60200 Compiègne
Horaires : Mardi, samedi et dimanche : 10h–13h, 14h–18h et mercredi, jeudi, vendredi : 14h-18h. Fermé le lundi.
Tarifs : 4 €, Réduit : 3 €. Gratuit le 1er dimanche du mois et pour les -26 ans.
Après toutes ces visites, que diriez-vous d’une belle et longue promenade dans la nature ?
La forêt de Compiègne
La forêt de Compiègne est un véritable océan végétal qui s’étend sur près de 15.000 hectares.
Réputée pour ses futaies, la forêt est parcourue de nombreux ruisseaux, parsemée d’étangs, mares, prés et landes.
Création royale, la forêt de Compiègne fut, depuis le 6e siècle, le terrain de chasse favori des souverains français, qui y tracèrent de nombreuses routes.
La forêt de Compiègne est à la fois vivante et sonore, mais aussi ordonnée et accessible : elle est striée d’allées forestières avec un réseau de poteaux-repères blancs typiques qui indiquent aux promeneurs le nom des voies et toujours, la direction du château impérial.
Vous y croiserez peut-être des cerfs ou des biches, mais plus sûrement de nombreux oiseaux et des libellules rouges. Je ne sais pas à quoi ressemblent les libellules chez vous, mais je n’en avais jamais vu d’une autre couleur que le bleu ou le vert. Internet m’a appris que ce sont des “sympétrum rouge sang”, une espèce commune en Europe qui apprécie les eaux stagnantes et les lisières de forêts.
Le chêne Saint Jean
Ce vénérable et massif chêne dépasse les 800 ans ! Il a connu les deux guerres mondiales et tous les rois après Louis IX.
Garez-vous sur le parking situé rue des meuniers à Saint Jean aux Bois (voir plus bas) puis suivez les panneaux indicateurs qui vous mèneront au chêne.
Situé à 15km au sud-est de Compiègne (20mn en voiture, en traversant la forêt), le château de Pierrefonds est une visite incontournable de la région.
Le château de Pierrefonds
Le majestueux château de Pierrefonds nous fait voyager dans l’esprit de son architecte épris de Moyen Âge, Eugène Viollet-le-Duc.
D’abord château fort médiéval, à moitié détruit au 17e siècle, il fut redessiné pour devenir un des plus beaux châteaux de France.
Avec son donjon, son pont-levis, ses meurtrières, son chemin de ronde, son escalier, Pierrefonds représente le château fort parfait du Moyen Âge… idéalisé par le 19e siècle.
Et si l’intérieur est majestueux, l’intérieur est tout simplement magnifique. Une visite à ne pas rater !
En savoir plus sur le château de Pierrefonds.
Le village de Pierrefonds
Après la découverte de sources sulfureuses à Pierrefonds en 1846, et la reconnaissance des vertus de ces eaux pour soulager diverses maladies, un établissement thermal vit le jour. Bientôt furent ajoutés un casino, des salles de jeux, de repos et de lecture. L’essor de la “station thermale” s’accéléra avec l’inauguration de la voie ferrée en 1884. Malheureusement, la Première Guerre mondiale interrompit brusquement ce développement.
Faites un tour dans le charmant village pour y admirer ses ruelles anciennes, son église Saint-Sulpice et quelques jolies villas du 19e siècle.
Vous pouvez également faire le tour du lac autour duquel se sont installés plusieurs restaurants… dont un qui loue des pédalos 😉 Vue sur le château assurée.
L’église Saint Sulpice
L’église Saint-Sulpice est de style gothique : elle a été construite du 13ème siècle à la fin du Moyen Âge, sur les bases d’un édifice des années 1060.
La façade, le portail et la décoration des fenêtres en pierre ont été très soignés. On est donc surpris que l’intérieur ne soit pas vouté et ne présente presque aucune ornementation. Le chœur, toutefois, offre de très jolis vitraux.
Le monument aux infirmières
Autre rareté que l’on peut découvrir à Pierrefonds, un petit monument aux infirmières, situé place de l’Hôtel-de-Ville. Il est dédié aux infirmières mortes sur les champs de bataille pendant la Première Guerre mondiale et plus particulièrement à Élisabeth Jalaguier, arrivée à Pierrefonds en 1918 et tuée à 28 ans par un obus, peu de temps avant l’Armistice. Le monument a été créé en 1933 grâce à une souscription publique.
Saint-Jean-aux-Bois
Situé à la lisière de la forêt de Compiègne, ce joli petit village, qui fut longtemps un simple hameau de bûcherons, se construisit autour d’un monastère au 12ème siècle puis d’une abbatiale au 13ème siècle.
Plusieurs édifices, toujours existants, témoignent d’ailleurs d’un passé moyenâgeux animé.
L’église de l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois est classée monument historique. Construite entre la fin du 12ème siècle et le début du 13ème siècle, elle est d’une architecture gothique primitive, d’une ligne encore simple.
Le cimetière situé derrière l’église présente quelques belles tombes du 19ème siècle et une grande croix centrale couverte de sculptures.
Un petit pont de pierre du 18ème siècle ouvre l’accès à une porte fortifiée du 16ème siècle et ses deux tours.
Ce village est adorable, il mérite un petit détour pour s’y promener au travers de ses rues pittoresques.
Si vous êtes passionné(e) d’Histoire, vous devez visiter le très émouvant Mémorial de la déportation à Compiègne, puis pousser jusqu’à Rethondes pour parcourir le mémorial de l’Armistice (celui de 1918, mais aussi de 1940).
Le mémorial de l’internement et de la déportation de Royallieu, à Compiègne
On connaît les camps d’internement de Drancy et de Pithiviers, tristement célèbres, mais l’on sait moins que la ville de Compiègne a été une véritable “plaque tournante” de la déportation durant la Seconde Guerre mondiale.
L’armée française avait créé une caserne à Royallieu en 1913 sur un vaste terrain, avec des baraquements en briques que nombre des régiments occupèrent jusqu’en 1995.
Les Allemands y installèrent dès juin 1940 un camp de prisonniers de guerre qui, en juin 1941, devint un camp d’internement pour 45000 militants communistes, résistants, civils juifs, russes ou américains.
C’était un camp de transit avant la déportation par convois ferroviaires.
En 2008 a été inauguré à Compiègne le Mémorial de l’internement et de la déportation sur le site même de l’ancien camp de Royallieu.
De l’ancien camp ont été conservés trois bâtiments qui proposent un parcours historique et thématique.
Pour mettre en scène le site, une frise retrace son histoire durant la Seconde Guerre mondiale.
Des écrans vidéos, des films d’époques, une bande-son, des documents originaux, des peintures, des lettres et d’émouvants témoignages nous permettent de découvrir ce que fut ce camp, dont la moitié des prisonniers moururent en déportation ou durant leur transport.
C’est un endroit poignant, émouvant et important, qu’il faut visiter.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 2 bis, avenue des Martyrs de la Liberté
60200 Compiègne
Horaires : Les mardi, samedi et dimanche de 10h à 18h, les mercredi, jeudi et vendredi de 14h à 18h.
Fermé le lundi et le 1er janvier, le 1er mai, le 14 juillet, le 1er novembre et le 25 décembre.
Tarifs : 5 euros plein tarif, 3 euros tarif réduit, gratuit pour les moins de 26 ans.
Le mémorial de l’Armistice à Rethondes
C’est en forêt de Compiègne que fut signé l’Armistice qui mit fin à la Grande Guerre en 1918.
Le général Weygand, chef d’état-major du maréchal Foch, choisit un endroit discret, une petite gare portant le nom du village voisin, Rethondes, pour que les wagons du maréchal et des plénipotentiaires allemands stationnent sur les voies, face à face.
On inaugura la clairière du souvenir le 11 novembre 1922 avec une immense dalle qui portait la fameuse inscription vengeresse “Ici succomba le criminel orgueil de l’empire allemand vaincu par les peuples libres qu’il prétendait asservir” et les deux dalles marquant l’emplacement des wagons. En 1927, on ajouta la «voiture-salon» de Foch et, en 1937, la statue du maréchal.
En 2018, pour le centenaire, le président français et la chancelière allemande ont affirmé “la valeur de la réconciliation franco-allemande au service de l’Europe et de la paix” avec une nouvelle plaque aux pieds de la dalle.
En 2014 a également été inaugurée l’Alliance de la Paix, un anneau en bronze de 3,5 m de haut sur lequel le mot “Paix” est inscrit en 52 langues.
Un Jardin de la mémoire a également été créé afin de commémorer les conflits plus récents. Il porte le nom du dernier soldat mort lors de la Grande Guerre, Augustin Trébuchon.
La clairière en elle-même est impressionnante, mais il faut admettre que l’on vient surtout pour visiter le Musée de l’Armistice. Il a profité du centième anniversaire de la signature de l’Armistice de la Grande Guerre pour se rénover totalement.
Il vous présente dès l’entrée la réplique exacte du wagon où a été signé l’Armistice et vous plonge dans la journée du 11 novembre 1918 comme si vous y étiez.
Une bande-son raconte les événements, heure par heure, les jours précédents le 11 novembre : les préparations, les discussions, les refus, les menaces, le temps qu’il faisait, l’attente, les attitudes des uns et des autres. On sent la tension et l’ambiance bien particulière qui régnait dans le wagon.
Si le wagon originel a été détruit et que celui-ci n’est qu’une réplique, on a cependant retrouvé des meubles d’origine, les encriers, les lampes de bureau, le téléphone de campagne… Tous les détails vous plongent au cœur de cet instant historique.
Le nouveau parcours du musée se veut pédagogique, avec des textes clairs, des cartes, d’innombrables photos, des maquettes, des objets d’époque et des vidéos qui replacent chaque événement dans son contexte.
À plusieurs reprises, vous pouvez visionner des photographies stéréoscopiques (en relief) inédites montrant des civils et des militaires, des instants de vie et des moments historiques de la Première Guerre mondiale.
Le musée n’oublie pas le rôle des femmes durant la guerre, qu’elles fussent anonymes (conductrices de Tram, infirmières, ouvrières des usines d’armement) ou célèbres (Marie Curie et sa fille Irène, et leurs voitures radiologiques).
Une maquette du wagon et des lieux, ainsi que des photographies, des pages de journaux et des cartes du 11 novembre 1918, nous replacent directement dans les événements.
Le musée raconte ensuite l’après 1918, les deuils, les monuments aux morts, le pacifisme, la vie dans les années 1920…
On passe ensuite au deuxième espace, « D’une guerre à l’autre » qui explique pourquoi une autre guerre, la Seconde Guerre mondiale, arriva 21 ans après la première.
Après la signature de l’armistice le 22 juin 1940, Hitler voulut effacer la défaite de 1918 et se venger. Il fit détruire et raser la clairière, excepté la statue du maréchal Foch (non par respect, mais pour que le maréchal constate “à jamais” que la clairière du souvenir n’existait plus).
Après la Seconde Guerre mondiale, les souvenirs furent rapidement remis en place. Seul le « wagon » authentique, détruit en 1945, dut être remplacé.
Vous pouvez feuilleter le livre d’or (disponible en format numérique à l’arrière du wagon), la série des grands noms internationaux est impressionnante !
On repasse à côté du wagon pour ressortir du musée et des panneaux détaillent tous les pays ayant participé à la Grande Guerre.
Accès possible pour les personnes à mobilité réduite. Le parking, situé à quelques centaines de mètres de la clairière, est gratuit.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Clairière de l’Armistice – Route d’Aumont 60200 Compiègne
Horaires : Du 1er avril au 30 septembre tous les jours de 10h à 18h. Du 1er octobre au 31 mars : tous les jours de 10h à 17h30. Fermé en janvier et le mardi.
Tarifs : Adultes 7 €. Enfants de 7 à 18 ans : 5 €.
Le top 5 à ne pas manquer
- Le château de Pierrefonds
- Le château de Compiègne
- La forêt de Compiègne
- Le musée d’art et d’histoire Antoine Vivenel
- Saint Jean aux Bois
J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Compiègne et à Pierrefonds pour une journée ou un week-end.
Cet article vous a plu ? Gardez-le ou partagez-le.