Coups de coeur

Les ruines de l’abbaye de Vauclair

Probablement l’un des lieux les plus magiques et fréquentés du Laonnois !
L’ancienne abbaye cistercienne de Vauclair est nichée au cœur de la forêt domaniale du même nom, à l’est du lac de l’Ailette. Ses ruines se dressent comme un témoignage majestueux du passé mouvementé de la région. Érigée il y a des siècles, cette abbaye a été le théâtre de guerres et de bouleversements historiques tout en abritant jadis des moines qui ont façonné son histoire. Aujourd’hui, ses ruines imposantes se mêlent harmonieusement à la nature environnante.

La visite de ce site chargé d’histoire m’a offert une plongée captivante dans le passé, révélant les vestiges imposants de cette abbaye autrefois florissante… Passionnée d’archéologie et d’architecture, j’aurais adoré pouvoir admirer des bâtiments plutôt que des ruines. Mais le lieu, bucolique et paisible, invite à la promenade, au temps suspendu, à la pause (pique-nique) et à l’imagination.

À l’origine, le lieu était envahi de marécages. À la demande de l’évêque de Laon, Saint Bernard de Clairvaux y installa un premier groupe de moines en 1134 afin qu’ils défrichent l’endroit et y construisent une abbaye. Les moines utilisèrent à cette fin leurs propres carrières de pierre : celle de la Caverne du Dragon et celle de Chermizy.

Saint Bernard lui donna le nom de Vauclair (Vallis clara), nom inversé de l’abbaye mère (Clara vallis) Clairvaux. Aidée par les dons de riches familles, l’abbaye prospéra rapidement en se dotant de nombreuses terres et fermes.

Comme nombre d’autres abbayes, elle subit des dommages durant la guerre de Cent Ans, puis, au 16ᵉ siècle, pendant les Guerres de religion. Et, lors de la Révolution, elle fut fermée, abandonnée, vendue comme “bien national” et utilisée comme carrière de pierres et exploitation agricole. Nombre de bâtiments échappèrent toutefois au pillage : bâtiment des convers, chapelle, sacristie, chapelle de l’abbé, salle des moines, porterie et colombier.

Et pourtant, de nos jours, il ne reste que des vestiges de la grande abbaye de Vauclair. Située non loin du Chemin des Dames, elle a subi de très lourds dommages lors de l’offensive Nivelle en 1917. Ce qui restait de l’abbaye a été ravagé par les feux de l’artillerie.

On peut trouver (notamment sur le site de la bibliothèque nationale) des photographies du site de l’abbaye datant d’avant la Grande Guerre. Elles permettent de s’imaginer la superficie impressionnante du domaine et la taille des bâtiments.

Ces anciennes photos font penser à l’abbaye de Vaucelles et à ses superbes salles au plafond en ogives. Il est vraiment dommage que la guerre ait détruit ce bijou…

Classées en “Zone Rouge” après 1918, les ruines de l’abbaye, laissées à l’abandon, servirent de carrières de pierre pour la réparation des chemins environnants.

À la suite de fouilles commencées en 1966 par une association locale conduites par un jeune jésuite belge, le père Courtois, le site fut classé monument historique en 1970. À partir des années 1970, grâce à l’action du père Anselme Dimier (un moine trappiste français spécialiste de l’histoire cistercienne) et du père Courtois, 200 jeunes étudiants européens firent renaître l’abbaye de ses cendres. 

Ils aménagèrent successivement un jardin de plantes médicinales (plus de 400 plantes) avec un plan en damiers inspirés des anciens jardins monastiques (en 1976), puis un verger conservatoire (en 1990), possédant d’anciennes variétés de poiriers et de pommiers du nord de la France.

Si vous voulez voir à quoi ressemblait le site cistercien de l’abbaye de Vauclair du temps de sa splendeur, faites un tour sur le site de “héritage virtuel”, qui a recréé les lieux en 3D à la demande du Conseil Général de l’Aisne.

Vous pouvez aussi visiter le site avec un audioguide gratuit, réalisé par la Fédération Française des Audioguides Historiques, avec le concours de l’Office du tourisme de pays de Laon. Cet audioguide au ton léger retrace l’histoire mouvementée de l’abbaye.

Vous pouvez continuer votre promenade dans le parc naturel tout proche. Car, en dépit des affres de l’Histoire, ce site est aujourd’hui l’un des plus bucoliques du Laonnois. L’abbaye de Vauclair est située en face du lac de l’Ailette, au sein de la forêt domaniale.

C’est l’occasion de faire une belle randonnée dans les bois, à pied ou à vélo, car la Station Verte de l’Ailette offre des sites de loisirs, de sports et de visite ouverts à tous.

Vous pouvez simplement faire le tour du lac, le long d’un chemin aménagé facilement praticable.

Ou vous pouvez vous enfoncer dans la forêt domaniale pour prendre un bain de nature au milieu des 1050 hectares de chênes, de frênes et de hêtres, sur l’un des multiples sentiers balisés.

photo provenant du site de l’OT du Pays de Laon

Bref, un endroit fort reposant à ne manquer sous aucun prétexte !

Puisque vous êtes dans le coin, passez un beau week-end dans la vieille ville médiévale de Laon ou poussez un peu plus au sud pour visiter la Caverne du Dragon et les Chemin des Dames.

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