Méconnu, inconnue, peu connue… Douai n’est pas la ville à laquelle on pense en premier lorsque l’on cite de grandes villes du Nord. Et c’est bien dommage, car elle recèle de nombreux trésors, plus ou moins cachés.
Si vous êtes amoureux du patrimoine, si vous appréciez les visites qui sortent de l’ordinaire ou les traditions bien ancrées, si vous craquez pour les maisons anciennes et les styles architecturaux variés, vous allez adorer Douai.
Ne ratez pas cette ville. Douai est belle, Douai vaut le détour !
Le beffroi et son carillon
C’est LA visite incontournable de la ville.
Depuis 2005, le beffroi de Douai (comme 22 autres des Hauts-de-France) est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Victor Hugo a affirmé que le beffroi de Douai était le plus beau qu’il ait jamais vu. Il a sans doute raison car, de l’extérieur, le beffroi est superbe avec son toit en ardoise, ses pointes dorées et ses quatre tourelles.
« Il y a là le plus joli beffroi que j’aie encore vu. Figure-toi une tour gothique coiffée d’un toit d’ardoises, qui se compose d’une multitude de petites fenêtres coniques superposées; sur chaque fenêtre une girouette, aux quatre coins, une tourelle; sur la pointe du beffroi, un lion qui tourne avec un drapeau entre les pattes; et de tout cet ensemble si amusant, si fou, si vivant, il sort un carillon. Dans chaque petite lucarne, on voit se démener une petite cloche qui fait rage comme une langue dans une gueule. J’ai dessiné cette tour, et quand je regarde mon dessin, il me semble encore entendre ce joyeux carillon qui s’en échappait comme la vapeur naturelle de cet amas de clochetons. »
Haut de 54 mètres, le beffroi de Douai cache en son clocher un impressionnant carillon de 62 cloches, grandes et petites. La plus grosse, « Joyeuse », pèse plus de 5 tonnes !
Pour information, le Titulaire du carillon de Douai joue dans le campanile le samedi entre 10h45 et 11h30.
Je vous recommande chaudement la visite guidée du beffroi et de son carillon. Vous apprendrez tous de l’histoire et des particularités du beffroi de Douai, vous pourrez admirer la superbe vue depuis le chemin de ronde, et vous pourrez tenter de jouer (de frapper, en fait) quelques notes, voire de faire tinter « Joyeuse ».
Pour parvenir jusqu’au carillon, il faut monter 196 marches. Ne vous inquiétez pas, cette montée se fait par palier. Les marches sont étroites, mais on parvient sans trop d’effort jusqu’au sommet.
Après votre visite du beffroi et de son carillon, ne ratez pas la splendide cour d’honneur de l’Hôtel de ville, située juste derrière (passez sous les arches).
Et puisque vous êtes là, passez la grille et jetez un œil dans la rue : les façades des maisons sur la droite de la cour d’honneur sont particulièrement jolies.
INFORMATIONS PRATIQUES
Horaires : De septembre à juin, tous les jours à 10h30, 11h30, 15h et 16h30 (sauf le lundi matin). En juillet et août : Tous les jours à 10h30, 11h30, 15h, 16h30 et 17h30.
Pour acheter votre billet : rendez-vous à l’office du tourisme :
70, place d’Armes à Douai.
Tarif : 6€ – Tarif réduit : 4€
Vous pouvez également réserver et payer d’avance sur le site internet Douai tourisme, mais il faudra tout de même passer à l’Office du Tourisme avant de vous rendre au beffroi, pour imprimer votre billet.
Une visite guidée
Choisissez celle qui vous fait envie !
J’ai eu la chance de participer à plusieurs visites guidées :
– le « cimetière principal » de Douai et son carré militaire,
– l’Homme de Fer (magasin de style Art Déco)
– les ruelles méconnues de Douai
– les édifices Art Déco de Douai (en bus vintage)
– l’Art Déco dans le Douaisis en vélo électrique
– etc.
Les guides sont passionnant(e)s ! Ces visites sont vivantes et instructives, bourrées d’anecdotes et de « petites histoires », on ne s’ennuie pas une minute.
Visite du cimetière principal de Douai
« Visiter un cimetière, quelle drôle d’idée », me direz-vous ? Hé bien, pas tant que ça, car la visite se concentrait sur le symbolisme funéraire, les tombes originales et les célébrités de la ville.
Le cimetière de Douai, créé en 1817, a été agrandi deux fois, en 1834 et 1862. Il accueille de nos jours près de 20 000 tombes, dont beaucoup sont anciennes.
La guide nous a appris que les croix ne sont apparues sur les tombes des chrétiens qu’à partir du seizième siècle et que le cercueil est devenu obligatoire pour tout le monde en France au 18ᵉ siècle (auparavant, les pauvres étaient enterrés dans un linceul).
Pour ce qui est de la symbolique, les pierres tombales douaisiennes en sont riches !
– Des couronnes de fleurs sculptées (une « bouée » pour passer de la vie et à la mort), ces fleurs étant souvent des immortelles ou des pensées.
– Le flambeau inversé et les ailes de chauve-souris, symbolisant la mort, alors que les ailes d’anges figurent l’âme qui s’envole.
– Une colonne brisée indique la tombe d’un enfant ou d’un adolescent.
Un cimetière militaire jouxte le cimetière civil. Au sein de celui-ci, des soldats français, des Russes et des Anglo-Saxons de la Première Guerre mondiale, des travailleurs indochinois, ainsi que des Français décédés entre 1939 et 1945 et durant la guerre d’Indochine.
La liste des visites est disponible sur le site Douai Tourisme.
Le musée de la Chartreuse
L’autre bijou de Douai ! Vous ne pouvez pas rater ce Musée des Beaux-Arts dont les collections comprennent des peintures, sculptures, meubles et objets d’art allant de la fin du moyen-âge à nos jours.
Installé depuis 1958 dans l’ancien couvent des moines Chartreux, le musée de Douai est composé de plusieurs bâtiments : ceux de style Renaissance flamande alliant la pierre et la brique, mais aussi le cloître et la grande chapelle de style classique. Les Chartreux ont quitté les lieux après la Révolution et les bâtiments ont accueilli un dépôt de munitions et de matériel de guerre jusqu’en 1940. La villa a racheté le couvent en 1951 pour commencer à la restaurer, jusqu’en 2001.
Le sculpteur Théophile Bra a donné en 1852 de nombreuses statues, qui représentent la majorité des œuvres du 19ᵉ siècle présentées dans la chapelle.
Le musée présente des tableaux de Véronèse, Sisley, Delacroix, Courbet, Jacques-Louis David, Jean-Baptiste Corot, Raoul Dufy, Renoir, Pissaro… mais surtout une magnifique collection de peintures flamandes plus flamboyantes les unes que les autres.
Ne ratez pas la magnifique salle numéro 2, consacrée à la peinture religieuse du 16ᵉ siècle aux Pays-Bas, dont les détails et les couleurs vous émerveilleront.
Le second étage est consacré à la peinture flamande et hollandaise, la peinture classique (Véronèse, Rubens, Courbet, Corot…) et les impressionnistes (Sisley, Pissaro, Renoir).
Depuis peu, le musée de la Chartreuse de Douai accueille également de jolies expositions temporaires de photographies provenant de la photothèque Augustin Boutique-Grard.
Vous pouvez également faire le tour du cloître pour admirer les expositions temporaires et des pierres tombales datant du Moyen Âge.
Les jardins monastiques de la Chartreuse ont été inaugurés en 2015. Ils bordent l’ancienne chapelle et accueillent de nombreuses plantes et fleurs, ainsi que des expositions temporaires. L’accès aux jardins est libre et totalement gratuit, durant les jours et heures d’ouverture du musée.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 130, rue des Chartreux.
Horaires : Tous les jours – sauf le mardi – de 10h à 12h et de 14h à 18h. Visites guidées le 1er et le 3ᵉ dimanche de chaque mois à 16h.
Tarifs : 4,70 €. Réduit : 2,35 € (étudiants, +60ans). Gratuit (-18ans, demandeurs d’emploi, RSA)
Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque mois.
La collégiale Saint-Pierre
La collégiale Saint-Pierre est la plus grande église du Nord-Pas-de-Calais avec ses 112 mètres de longueur et une hauteur des voûtes à 25 mètres. L’édifice en impose avant tout par ses dimensions.
La collégiale a été construite sur les ruines de l’ancienne église (qui datait du 12ᵉ siècle), entre 1735 et 1750. La collégiale est résolument de style « classique » du 18ᵉ siècle, même si les transepts et la chapelle sont assez rococo et un peu kitch.
La collégiale a récupéré des œuvres de plusieurs abbayes. L’autel de marbre et les chandeliers proviennent de l’Abbaye de Marchiennes et les deux tableaux de chaque côté de l’Abbaye d’Anchin.
La tribune supporte l’orgue monumental provenant de l’abbaye d’Anchin (classé aux Monuments Historiques depuis 2002). Et cet orgue est absolument énorme ! Avec ses 4400 tuyaux, c’est l’un des plus grands et des plus beaux de la région. Trois statues sont dressées sur le buffet d’orgue : le roi David (en harpiste), le Christ, et Sainte-Cécile (patronne des musiciens).
La chapelle de Notre-Dame des miracles est elle aussi impressionnante par ses dimensions, ses six tableaux et ses sculptures.
Les portes
Les portes ? Ah oui, mais pas n’importe quelles portes. Celles des anciens remparts de la ville (créés par Vauban) et derniers vestiges des fortifications démantelées au 19ᵉ siècle dans le but d’agrandir la cité.
La porte d’Arras
La porte de Valenciennes
Le monument aux morts
Visiter un monument aux morts ? Oui.
Non seulement il n’est jamais absurde de rendre hommage aux soldats morts pour nos libertés, mais le monument de Douai a une particularité qui le rend d’autant plus intéressant.
Inauguré en 1927, il est composé de trois éléments, deux « classiques » et un plus original : au centre, un bas-relief qui représente la victoire ailée avec le lion des Flandres et, de chaque côté, une statue de soldat. Si celui de droite est un poilu, coiffé de son casque et tenant une mitrailleuse, l’autre est un arbalétrier du moyen-âge. Il évoque un épisode dramatique de l’histoire douaisienne : la bataille de Mons-en-Pévelle, en 1324, où périrent 600 natifs de la ville.
Le sculpteur, Alexandre Descatoire, était originaire de Douai. Il a voulu rendre hommage à ses compatriotes, proches et lointains.
Le parc Charles Bertin
Envie d’une petite pause ? Un peu de fraicheur s’il fait trop chaud ? Les enfants ont envie de voir des canards ou de jouer au foot ? Le parc Bertin est l’endroit idéal pour se dégourdir les jambes ou s’asseoir sur un banc.
Une promenade pour admirer l’architecture
Un peu d’Art Nouveau et beaucoup d’Art Déco, du gothique aussi, du Renaissance, des ruelles étroites et cachées…
L’homme de Fer
Ce magasin, petit bijou Art Déco néo flamand, est ouvert en semaine (et peut être exploré en visite guidée durant le Printemps de l’Art Déco).
Le Furet du Nord de Douai
L’un des plus beaux de France selon… hé bien, tout le monde 😉
Logé dans l’ancienne galerie de la Madeleine, qui abritait autrefois la quincaillerie Treca, cette grande librairie vaut le coup d’œil pour son magnifique escalier et ses jolies ferronneries. Il a de la gueule, le Furet !
Via l’application « Douai is mine » (sur Android), vous pouvez choisir entre plusieurs visites thématiques audioguidées : Douai ville Flamande, Douai ville Française, Et au milieu coule la Scarpe, Cœur de cité, 19ᵉ et 20ᵉ siècle.
En savoir plus sur ces circuits.
Le musée parc Arkeos
J’adore cet endroit ! Le site du musée-parc archéologique Arkéos vous fait littéralement voyager dans le temps, entre la préhistoire et le moyen-âge dans le Douaisis. En plus d’un passionnant musée, le site vous plonge physiquement dans des siècles d’histoire et vous invite à en déguster tous les ingrédients.
Situé juste à la limite entre Douai et Râches, Arkéos a pour but de faire découvrir tous les objets mis à jour lors des fouilles archéologiques menées dans le Douaisis depuis près de 40 ans.
Arkéos est divisé en deux parties : d’abord un musée, ensuite un parc de reconstitutions archéologiques. Et une taverne où vous pouvez déguster des plats réalisés d’après des recettes issues de différents ouvrages culinaires du moyen-âge.
En savoir plus sur l’épatant musée-parc Arkeos.
Le patrimoine minier
Ce serait dommage de passer à côté, car le musée et les terrils ne sont situés qu’à quelques kilomètres de Douai.
Le centre historique minier de Lewarde
Plusieurs terrils, anciennes mines et cités ont été classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le centre historique minier de Lewarde est un endroit incontournable pour comprendre l’univers de la mine. Le site s’étend sur 8 hectares, dans les bâtiments industriels de l’ancienne fosse Delloye dont l’activité a cessé en 1971.
Dans ce musée, les visites peuvent être menées par d’anciens mineurs (les week-ends et durant les vacances) qui, à travers leur vécu et leurs anecdotes, vous feront vivre ce qu’était une mine de charbon.
Vous ne pourrez oublier la célèbre « salle des pendus » (où pendent simplement des vêtements…), mais visiterez également les bureaux de l’ingénieur, du géomètre et du comptable, la lampisterie et les énormes machineries qui permettaient l’extraction du charbon.
En compagnie d’un guide, vous descendrez dans les profondeurs de la terre jusqu’à une galerie de mine reconstituée, où les bruits assourdissants des machines et des projections d’images de mineurs vous saisiront.
En savoir plus sur le Centre historique minier de Lewarde
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Rue d’Erchin 59287 Lewarde
Horaires : Ouvert tous les jours sauf en janvier, les 1er mai et 25 décembre.
Du 15 novembre au 28 février : Lundi au samedi : 13h à 19h / Dimanche, jours fériés, et vacances scolaires : 10h à 19h (Fermeture de la billetterie à 17h).
Du 1er mars au 14 novembre : Tous les jours de 9h à 19h30 (Fermeture de la billetterie à 17h30).
Tarif : Visite complète (Accès au site et aux expositions + visite guidée + rencontre-témoignage) : 14,30€ / réduit 8,50 €.
Visite découverte (Accès au site et aux expositions + visite guidée) : 12,50€ / réduit 6,70 €.
Contact : 03 27 95 82 82 et contact@chm-lewarde.com
Site internet : www.chm-lewarde.com
Les terrils
Le terril des Argales à Rieulay
Un site minier reconverti en espace naturel. Le terril est entouré d’un étang, il offre un lieu de balade surprenant par sa taille, sa faune et sa flore.
Stationnez sur le parking de la zone de loisirs des Argales. Possibilité de balade à pied, à vélo ou à cheval.
Vous trouverez également sur le site la « Maison du Terril », un écomusée dans lequel vous pourrez découvrir l’histoire du charbon et de la géologie. Si vous avez des enfants, n’hésitez pas à faire un tour à la chèvrerie « Les Chevrettes du Terril ».
En savoir plus sur le parc des Argales.
Le terril plat Sainte-Marie d’Auberchicourt
Classée « zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique », cette très belle réserve naturelle où résident plusieurs espèces animales et végétales protégées s’étend sur 67 hectares.
Téléchargez une carte de randonnée.
Les terrils de l’Escarpelle à Roost-Varendin
Ils offrent un plateau culminant à 65 m avec quatre belvédères pour une vue imprenable sur le Douaisis.
C’est un écrin de nature où la faune et la flore sont riches.
Le chemin des galibots
Boucle de randonnée de 36 km, il emprunte l’ancienne voie de chemin de fer de la Compagnie des mines d’Aniche, qui reliait autrefois l’ensemble des carreaux de fosses et terrils du Douaisis : le Terril des Argales à Rieulay, le Terril Sainte-Marie à Auberchicourt, le Bois de Montigny-en-Ostrevent, le Parc des Renouelles de Dechy, le Vivier de Sin-le-Noble, le Grand Marais de Guesnain…
Vous découvrirez de magnifiques paysages, mais aussi d’anciennes cités minières.
Téléchargez le circuit.
Le top 5 à ne pas manquer
- Le beffroi et l’hôtel de ville
- Le musée de la chartreuse
- La collégiale Saint Pierre
- Une visite guidée
- L’architecture Art Déco
J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Douai pour une journée ou un week-end.
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L’ Escaillon, cours d’ eau qui traverse Écaillon et lui a donné son nom, prend sa source d’ une nappe phréatique située sous le terril de l’ ancienne fosse Sainte Marie à Auberchicourt. L’ Escaillon (petit Escaut) sage ruisseau, formera l’ îlot sur lequel l’ abbaye bénédictine d’ Anchin fut fondée au XIè siècle, laissant à l’ histoire et à nos mémoires, sa prestigieuse image et la richesse de son histoire. L’ abbaye d’ Anchin fondera, en 1568, le plus grand collège de l’ Université de Douai, le collège d’ Anchin qu’ elle fournira en professeurs. Si la magnifique et rayonnante abbaye d’ Anchin a disparu sous la révolution, le collège de l’ ancienne abbaye de Douai dresse toujours ses hauts murs aux jours d’ hui pour nous rappeler la riche histoire de la « Venise » du Nord.
Max Régnier Aniche
Max Régnier Douai