Nous avons déjà passé un week-end dans la jolie ville de Douai, mais les activités possibles y sont si nombreuses qu’un second article était nécessaire.
Suivez-moi pour de nouvelles découvertes, des promenades et des visites inédites !
Patrimoine
Atelier beaux livres et estampes
Gros coup de coeur pour cette visite ! ♥️
Un lieu inédit pour une visite inédite ! C’est l’occasion de découvrir cette partie de l’activité de l’Imprimerie Nationale, dont l’existence remonte à 1640, son histoire, sa particularité et son fonctionnement.
Grâce aux explications d’une guide, mais aussi en discutant avec les professionnels, vous allez tout comprendre de la gravure et la frappe des poinçons, la fonderie de caractères, la composition et l’impression typographique…
La visite commence par une exposition commentée retraçant l’histoire de l’imprimerie et les débuts de la typographie.
J’ai été fascinée par la beauté et la finesse des caractères mobiles qui représentent toutes les lettres de toutes les langues du monde, même les langues mortes et rares. Ce sont de véritables oeuvres d’art !
L’atelier possède une collection unique au monde de 500 000 poinçons, classée au titre des monuments historiques.
L’atelier du Livre d’art et de l’Estampe constitue un patrimoine vivant que l’Imprimerie nationale a souhaité maintenir en activité. Une décision formidable !
Lors de la visite, vous découvrez comment sont fabriqués les poinçons, qui serviront ensuite à former des matrices afin de couler les plombs lors de la fonte de caractères. Tout ce travail est fait manuellement par de véritables artistes.
Ensuite, ce sont les artisans eux-mêmes qui vous parlent et vous démontrent leur savoir-faire. Une oeuvre, créée en taille douce, est imprimée sur une presse du 18e siècle.
Vous irez ensuite voir le fondeur, qui, comme son nom l’indique, fond les caractères dans du plomb. Il vous présentera d’abord sa technique manuelle, pour les caractères spéciaux ou volumineux, puis vous expliquera les différentes techniques et les machines permettant de créer des caractères un par un ou en texte complet. Impressionnant !
Arrive ensuite le moment de la composition typographique, ce moment où l’on met en page le texte, où l’on “compose” les phrases, lettre par lettre et à l’envers, pour que l’impression se fasse à l’endroit.
Les professionnels sont tous passionnés par leur métier et vous expliquent en détails les particularités de chaque technique, de chaque outil.
Vous aurez aussi l’occasion d’admirer certains des livres d’art créés par l’atelier dans les presses typographiques, des ouvrages à tirages limités, des compositions uniques.
N’hésitez pas à réserver une visite.
Légendes & curiosités douaisiennes
Venez découvrir Douai et ses richesses cachées à travers les miracles et légendes de la ville.
Vous aurez ainsi l’occasion de descendre dans la belle salle voutée qui se cache aux pieds du beffroi…
La collégiale Saint Amée, érigée vers 950 à la demande du comte de Flandre, a été vendue et démolie en 1798. Seuls subsistent des vestiges archéologiques sous la place Saint-Amé.
En 1254, le visage du Christ portant une couronne d’épines aurait été vu dans une hostie consacrée dans la collégiale Saint-Amé…
En 1669, Louis XIV a établi à Douai une fonderie de canons sur le site de l’ancienne motte féodale. La production s’est poursuivie pendant presque deux siècles, jusqu’en 1867. De l’ancienne fonderie de canons reste en souvenir le mur circulaire de l’enceinte, le porche d’entrée datant de 1806 et l’ancienne résidence du Gouverneur de la fonderie.
Un canon, “la Furibonde”, datant de 1744, a été replacé dans le jardin de la Fonderie.
Vous découvrirez aussi l’étonnante “borne à clous” de Douai, les quais de la Scarpe, les derniers vestiges des remparts et des bâtiments disparus…
Cimetière, les grandes familles douaisiennes
Je vous ai déjà parlé, dans le premier article sur Douai, des richesses artistiques insoupçonnables du cimetière de la ville. Lors de cette visite, les sépultures des grandes familles et de personnalités douaisiennes vous dévoilent la vie de la cité…
Dans le cimetière de Douai sont notamment enterrées plusieurs familles nobles dont les blasons ornent les tombes. Ainsi, les Becquet de Mégille, installée à Douai en 1532, ont donné seize échevins (maires), un procureur général, sept greffiers, un trésorier, etc., à la cité jusqu’à la Révolution. Pierre-Maurand-Valéry-Joseph Becquet de Mégille a notamment été maire et sous-préfet de Douai entre 1812 et 1830.
La famille Remÿ de Campeau, installée depuis le 17e siècle à Douai (le seigneur de Campeau était procureur du Roi) a donné à la ville plusieurs échevins. Pierre-Maurand-Valéry-Joseph Becquet de Mégille a épousé Anne-Marguerite Rémÿ de Campeau en 1807 à Douai.
Lors de la visite, la guide vous présentera les “grands noms” de la ville, les maires et les célébrités de Douai : grands industriels, artistes, maires, députés, résistants, architectes…
Le parlement de Flandre
On passe devant ce bâtiment, place Charles-de-Pollinchove, et l’on s’arrête pour regarder les familles qui s’installent dans les barques pour se balader sur la Scarpe… Mais savez-vous que ce grand édifice de briques rouges a abrité le parlement de Douai ? C’est à dire son palais de Justice ?
Il ne reste qu’une partie de l’édifice (et un Palais de Justice moderne, siège de la cour d’appel, a été construit juste à côté entre 1976 et 1978), mais l’histoire du Parlement au sein de la ville est retracé grâce à des panneaux explicatifs et des maquettes.
Le Parlement de Flandre, créé en 1668, était un grand ensemble de style flamand où l’on a jugé des affaires criminelles et des délits, oui, mais où l’on a aussi établi des contrats (mariages, rentes, ventes immobilières), on a prélevé des impôts, dressé des plans… jusqu’en 1790.
François Vidocq, avant de devenir chef de la police française, a été un délinquant et un bagnard. En décembre 1796, il a été condamné par le tribunal criminel de Douai à huit ans de travaux forcés pour “faux en écritures publiques et authentiques”. Il a de nouveau été jugé en 1805, mais il est parvenu à s’évader en plongeant dans la Scarpe !
La visite vous permet ensuite de pénétrer dans l’ancien Palais de Justice !
A l’intérieur, vous pouvez visiter différentes “chambres” de justice et la grande bibliothèque.
Les décors de la Grand’Chambre du Parlement de Flandre, datant de 1762, en imposent autant que la riche histoire du bâtiment. Les murs sont ornés des peintures de Nicolas Brenet représentant les attributs de la Justice et le portrait du roi.
Bateaux Promenades du Vieux-Douai
Puisque vous êtes au Parlement de Flandre, profitez d’une agréable balade en barques électriques, loin de l’effervescence de la ville. Au fil de l’eau, le long des jardins et des maisons aux façades restaurées, laissez-vous conter l’histoire du Vieux-Douai et découvrez la ville d’un œil nouveau.
Vous pourrez admirer les façades traditionnelles des maisons bordant la rivière et tout connaître de cette ville qui s’est développée autour de l’eau, de la motte féodale à nos jours !
Le guide vous présentera aussi les oeuvres d’art contemporain disséminées le long de la Scarpe.
On observe chaque bâtisse, chaque pont, chaque écluse, témoins de l’évolution et de l’histoire de Douai, et la balade se termine par une bain de nature…
Les balades en barque sur la Scarpe sont réservables de juin à septembre.
Pouvoir et architecture
Qu’ont en commun entre la Porte de Valenciennes, l‘Hôtel de Ville, le magasin du Furet du Nord ou la collégiale Saint-Pierre ? Ce sont des représentations du pouvoir !
Le conservatoire régional a été construit en 1959 rue de la Fonderie, près de la place Saint-Amé, berceau historique de la ville.
L’énergie est aussi une forme de pouvoir. Les moulins de la ville créaient de la farine, mais rapportaient surtout une manne financière grâce aux taxes collectées. Et les écluses permettaient de faire passer les péniches qui transportaient les céréales, le charbon, les tissus…
Les architectures diffèrent, mais toutes expriment la volonté de marquer l’immeuble de son empreinte.
Construit entre 1756 et 1760, l’hôpital général de Douai servait sous l’Ancien Régime à enfermer des pauvres dans le but de “mettre au travail” les mendiants et de “sauver leurs âmes”. Le fronton d’entrée représentant la Charité a été réalisé en 1835 par Théophile Bra, sculpteur douaisien.
Les vieilles rues
Douai est une ville qui n’a cessé de se transformer au fil des siècles. Du Moyen Âge à nos jours, elle a été une commune marchande, une cité universitaire, une place militaire, une centre judiciaire et une capitale du Bassin minier. Mais le Vieux-Douai a conservé bien des vestiges, pour le plus grand plaisir des amateurs d’Histoire…
Le Vieux-Douai regorge d’histoires incroyables… Hasardez-vous dans la ruelle des Minimes, elle vous plonge tout droit en pleine époque médiévale.
Une ancienne brasserie, construite en 1649, est devenue moins d’un demi-siècle après sa construction, un hôtel particulier. Au début du 20ème siècle, “l’Hôtel de la Tramerie” a abrité l’école d’art de la ville.
Certaines ruelles sont accessibles uniquement durant cette visite guidée, elles ont de nombreux secrets à révéler…
Rendez-vous ensuite Place du Marché aux Poissons : au Moyen Âge, un bâtiment de bois occupait son centre et le poisson y était vendu à la criée. La configuration des lieux n’a pas bougé depuis !
Certaines ruelles vous plongent dans le Moyen Âge, elles n’ont pas beaucoup bougé depuis. La ruelle des Archers et des Arbalétriers, la ruelle du Fort de Kehl, celle du Verjus ou de l’Évêque.
Mais cette visite vous invite aussi à découvrir des détails que l’on ne remarque pas d’habitude, notamment sur la collégiale Saint-Pierre…
Toutes les visites guidées possibles à Douai
Les visites Art déco
L’Art déco s’est taillé une place de choix à Douai et ses alentours. Comme dans de nombreuses villes du Nord-Pas-de-Calais, les architectes locaux ont inventé un style empreint de régionalisme que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans le Douaisis, les réalisations de Goniaux, Terrien, Leconte, Daubenton, Rondeau et Peckre sont nombreuses.
Une échappée Art Déco à vélo autour de Douai
Faites un bond dans les années 1920/1930 pour découvrir les richesses du patrimoine Art déco de Sin Le Noble et Waziers. Maisons individuelles, équipements collectifs, ensembles monumentaux, l’Art déco se décline sous toutes ses formes dans ces deux villes largement redessinées après la Première Guerre Mondiale.
Pour en savoir plus sur cette balade : Une échappée Art Déco à vélo autour de Douai
Les boulevards
Dans la première moitié du 20e siècle, les belles maisons douaisiennes ont poussé sur les boulevards nouvellement aménagés, là où se trouvaient auparavant les remparts. Angles décorés, fleurs, empreinte régionaliste, géométrie : l’Art déco s’est installé à Douai.
Nombre de maisons présentent des “plaques d’architecte”, qui était à la fois du marketing (“La maison vous plait ? Je peux vous faire la même, appelez-moi !”) et une fière signature d’artiste. On retrouve souvent les mêmes noms, car certains architectes étaient renommés et ont dessiné des dizaines de bâtiments douaisiens.
Les maisons aux façades décorées sont nombreuses sur les boulevards, certaines étant parfois fort semblables… Ca devait coûter moins cher ! 😉
Lors de la visite, la guide vous fait déambuler dans les rues, vous invite à observer et à lever les yeux. Vous apprendrez à reconnaître au premier coup d’œil l’architecture et les motifs Art déco.
Les architectes Terrien, Renodeyn ou encore Chatignoux s’en sont donné à coeur joie, construisant de magnifiques édifices. Entre les boulevards Poincaré et Pasteur, vous découvrez ces grandes demeures aux volumes généreux et au décor original.
La place Carnot
Entre deux-guerres, la ville de Douai s’est embellie de beaux immeubles Art déco. Les décors géométriques et stylisés ainsi que les bow-windows de “l’immeuble Raverdy”, imposant bâtiment donnant sur la place Carnot, témoignent de cette période.
L’immeuble “Raverdy”, situé entre la place Carnot, l’avenue Clemenceau et la rue Durutte, a été construit à l’initiative de Monsieur Augustin François de Saint-Aubert. Fermier, brasseur et propriétaire, ce monsieur a décidé après la Première Guerre mondiale d’investir des capitaux qu’il avait reçus en compensation de dommages de guerre. Il a donc acheté une parcelle en 1927, les plans d’un ensemble immobilier ont été dressés par les architectes Nicaise et Meurin de Lille, et la construction a débuté en 1929.
La façade de style Art déco de l’immeuble porte la marque de son époque, notamment par les motifs de décoration fleuris et géométriques. De forme triangulaire, à usage de commerce et d’habitation, l’édifice est élevé sur caves et comprend en rez-de-chaussée douze locaux commerciaux ainsi que, sur quatre étages, trente cinq appartements.
L’immeuble a relativement peu souffert des bombardements malgré la proximité du réseau ferroviaire et de la gare.
Lors de la visite, deux propriétaires nous laissent gentiment jeter un oeil dans leur appartement, dont les décors sont souvent restés les mêmes depuis les années 1930.
Le quartier de l’Abbaye des près et ses villas art déco
La rue de l’abbaye des Près (du nom d’une abbaye cistercienne disparue) abrite de très belles maisons construites par les célèbres architectes de Douai.
François, Martine ou encore Charles ? Des prénoms qui ont donné une personnalité à des villas remarquables de l’entre-deux guerres de cette rue douaisienne pas comme les autres.
Le parc de loisirs Jacques Vernier de Douai
A proximité de Gayant Expo, et à deux pas du centre ville de Douai, se trouve le parc de loisirs Jacques Vernier. Ce très bel espace vert offre 21 hectares de promenade et de loisirs autour d’un immense plan d’eau. Vous pouvez y passer un moment ou une journée, je m’y suis promenée durant deux heures sans voir le temps passer.
Issu d’une friche industrielle héritée des houillères, le lieu a été transformé dans les années 2000 en une zone naturelle, un parc paysager autour d’un lac et un parc ludique.
Alternant espaces aménagés et zones sauvages, le parc Jacques Vernier vous propose trois parcours de promenade (de 1 à 2,5km) durant lesquelles vous pourrez entendre et apercevoir un nombre impressionnant d’oiseaux différents.
Le plan d’eau, la zone naturelle et le marais attirent de nombreuses espèces. Ouvrez bien les yeux, certaines d’entre elles sont extrêmement rares.
Autour du plan d’eau, vous pouvez observer des cornouillers, des résineux, des pelouses rases…
La roselière, zone marécageuse, accueille une réserve naturelle qui préserve l’habitat de nombreuses espèces.
Dans la partie boisée se succèdent saules, bouleaux et d’autres variétés plus rares telles que les séquoias. Les tunnels végétaux et clairières créent une ambiance particulière…
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Parc du rivage Gayant / Route de Tournai 59500 Douai
Horaires : Tous les jours, toute la journée.
Tarifs : les activités de loisirs sont payantes, mais l’accès au parc est gratuit.
Les “échappées en vélo électriques” de Douai
Les “échappées en vélo électriques” permettent de découvrir Douai et ses environs d’une tout autre manière. L’assistance électrique vous offre la possibilité de profiter sans effort de la balade commentée (avec une oreillette).
Ces promenades vous invitent à apprécier les paysages, mais vous aurez aussi l’occasion de vous arrêter dans des lieux exclusifs ou de faire une pause gourmande chez des producteurs.
Balade à vélo au fil de l’eau
Scarpe, Petite Sensée, Escrebieux, canal… Suivez le guide en empruntant le Chemin des Eaux.
C’est l’occasion de comprendre comment le Douaisis s’est construit autour de ses cours d’eaux, de découvrir les écluses et les paysages de l’ouest de Douai. Une balade très agréable !
De la ferme à la mine
Les anciennes cités minières attirent aujourd’hui de nombreux visiteurs venus découvrir ce patrimoine culturel inestimable classé à l’UNESCO.
Quartiers restaurés, réhabilités, terrils repensés en espaces verts… C’est tout un mode de vie et un pan de l’Histoire qui se révèle.
Cette jolie balade se termine avec une sympathique pause boisson à La Musette, un Café de quartier + magasin fermier + salle d’expo + jardin situé à Guesnin.
Les Bords de Scarpe
Depuis sa source, la Scarpe continue son chemin au sein de Douai et poursuit son chemin en direction de Saint-Amand-les-Eaux.
Sur l’autre bras de la Scarpe, qui contourne Courchelettes, Lambres-lez-Douai et Douai, circulent les péniches. Avec le guide, vous remontrez les chemins de halage, vous y rencontrerez pêcheurs, coureurs, cyclistes, canards, foulques et poules d’eau.
Cette visible est aussi accessible de manière autonome, mais vous ne profiterez pas des explications et des anecdotes du guide 😉
La prochaine fois, je vous parlerai du planétarium Orionis, de la Porte de Valenciennes, du parc Fenain, du théâtre à l’italienne, de la maison des Templiers, de l’hippodrome, des archives municipales… Vous pouvez déjà lire le premier article sur Douai.
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