Coups de coeur

Le terril de l’Escarpelle à Roost-Warendin

Le terril des mines de l’Escarpelle n’a pas longtemps dressé sa masse de schiste noir au nord de Douai, sur la rive gauche de la Scarpe. L’activité minière s’est arrêtée dès 1923, laissant la nature reverdir les versants de cette colline fumante. Aujourd’hui, il est couvert de tant d’arbres qu’on ne sait plus discerner le terril, intégré aux Espaces Naturels Sensibles du Département du Nord.

Le terril de l’Escarpelle est un petit trésor de nature et un endroit rêvé pour les promenades. Avec ses 67 mètres de haut, c’est le plus haut terril du département du Nord. 

L’histoire du terril de l’Escarpelle

Les schistes de ces terrils sont issus de la Fosse n°1 de la Compagnie des mines de l’Escarpelle, qui entra en activité en 1850. La productivité de cette fosse n’étant pas excellente, d’autres fosses furent ouvertes aux alentours. La fosse avait été creusée à 400 mètres de la Scarpe et la proximité du cours d’eau s’avéra rapidement problématique. L’extraction cessa donc à la fosse n°1 dès 1923 pour être “transférée” à la fosse n°9. Après la Seconde Guerre mondiale, la fosse assura l’aérage des fosses 5 et 9 jusqu’en 1954, date à laquelle le puits fut définitivement remblayé.

La Fosse n°1 vers 1900

Si le chevalement de la fosse 1 a été abattu en 1958, celui de la fosse 9 est toujours debout. Et les trois terrils, 123 (“Escarpelle ancien plat”), 139 (“Pâturelles”) et 141 (“Escarpelle nouveau Est”), existent toujours. Ces terrils sont désormais des espaces naturels protégés, accessibles au public. Ils sont entièrement boisés et ont été classés en 2012 au patrimoine mondial de l’UNESCO. ✌

Au pied du terril 141, en partie sud, vous pouvez encore observer un “skip” (une berline) semi-enterré : il permettait la montée des schistes au sommet du terril.

Promenade sur le terril de l’Escarpelle

Ce vaste site est donc composé de deux terrils : le 123, édifié en premier, qui forme la base d’un second terril, le 141, qui s’appuie sur le premier. Ces terrils ont été totalement colonisés par la végétation qui a trouvé un endroit parfait pour se développer, entre les zones marécageuses et la proximité de la Scarpe.

L’entrée principale est située rue des Pâturelles à Roost-Warendin. On accède au terril par une route pavée où l’on est tout de suite plongé.e dans la verdure ! Si vous vous attendez à grimper une montagne de schiste noir comme les terrils de Loos-en-Gohelle ou d’Haillicourt, vous allez être surpris.e.

D’ailleurs, les chemins sont réservés aux piétons (donc interdits aux VTT, contrairement au terril voisin des Pâturelles, sur la commune de Râches) pour que vous puissiez profiter de la forêt vierge.

Je ne plaisante qu’à moitié avec la “forêt vierge”, car le Département a choisi de laisser la nature se développer en intervenant le moins possible, si ce n’est pour débroussailler les chemins de promenade balisés qui s’étendent sur plusieurs kilomètres.

Au cœur de cet écrin de verdure préservé et protégé, la faune et flore déploient toute leur beauté : si les bouleaux dominent, les autres arbres et arbustes (chênes, sureaux, merisiers…), les fleurs, les insectes et les petits mammifères sont légion. Vous croiserez également des grenouilles et des libellules qui sautilleront ou s’envoleront à votre passage.

On trouve beaucoup de Buddléias de David (une espèce exotique envahissante originaire de Chine qui ressemble un peu au lilas). Sur les zones ouvertes, vous pourrez observer la Canche caryophyllée et la Canche printanière (qui peuvent faire penser à des épis de blé), le Géranium sanguin, l’Épilobe lancéolé, le Micropyre délicat…

Et le chant d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux vous accompagnera durant votre balade : le Pouillot véloce, le Pouillot fitis, le Troglodyte mignon, le Pinson des arbres… Avec un peu de chance, vous apercevrez des Hérons et de grands Cormorans.

Les amateurs de trail (ces fous que j’ai croisés en train de monter et descendre les pentes raides à une allure folle !) peuvent réaliser un parcours alternant petites bosses, sentiers de sous-bois et espaces dégagés.

Soyez attentif, car les traces de l’ancienne exploitation minière sont encore visibles çà et là (et faites attention à ne pas trébucher dessus !).

Le “sommet” du terril, un plateau à 65m de hauteur, vous offre quatre belvédères qui permettent d’apprécier les divers paysages qui entourent le site. Une vue imprenable sur la vallée de la Scarpe et la chaîne des terrils du Douaisis !

L’Office du Tourisme de Douai organise des visites du terril durant le printemps et l’été, tout comme l’association Chaîne des Terrils.

Pour l’anecdote, le chevalement bleu de la fosse no 9, que l’on peut voir du haut du terril, est le vestige le plus connu de la Compagnie des mines de l’Escarpelle alors qu’il a été mis en place… en 1975 ! À cette époque, la Compagnie n’existait plus, l’état français ayant décidé la nationalisation de presque toutes les compagnies de charbonnage après la Seconde Guerre mondiale.

Photo de Jérémy Jannick issue de wikipedia

À Roost-Warendin, 2 parkings situés rue des Pâturelles sont à votre disposition pour stationner. L’accès au site se fait ensuite à pied en suivant les sentiers balisés.

INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : rue des Pâturelles 59286 Roost-Warendin.
Horaires : 24h/24 et 7j/7
Tarif : gratuit

Puisque vous êtes dans le coin, profitez-en pour visiter :
– la jolie ville de Roost-Warendin, son château et sa réserve naturelle régionale des Annelles, de Lains et du Pont Pinnet
– le passionnant Musée Parc Arkeos de Douai (et sa taverne ;))
– et la ville de Douai en elle-même

Cet article vous a plu ? Gardez-le ou partagez-le.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.