Plongez au cœur de la mine dans le plus important musée de la mine en France !
La fosse Delloye de la Compagnie des mines d’Aniche située à Lewarde est devenue, treize ans après sa fermeture, le Centre historique minier de Lewarde. Il retrace trois siècles d’histoire minière au travers de grandes expositions thématiques et vous permet de visiter de saisissantes galeries reconstituées.
Lors de la visite du centre historique minier de Lewarde, vous déambulez à travers 8 000 m² de bâtiments industriels, pour découvrir l’impressionnante verrière des machines, les galeries souterraines et les expositions thématiques. Chaque pièce présente un vêtement, un appareil, une affiche, un objet, un bruitage, une mise en scène qui donne vie aux lieux emblématiques de l’ancienne fosse.
La visite commence par un peu de géologie : d’où vient le charbon ? Comment s’est-il formé il y a des millions d’années à l’ère du (bien nommé) carbonifère ? Pourquoi trouve-t-on des fossiles de végétaux ou d’animaux dans le charbon ?
On continue avec la reconstitution des bureaux qui existaient dans les années 1930, à la grande époque de la fosse. D’abord, le vaste bureau de l’ingénieur, avec sa grande bibliothèque. L’ingénieur embauchait les mineurs, organisait le travail, déterminait où l’on devait creuser… et négociait avec les syndicats.
Le bureau du géomètre présente quant à lui une multitude d’instruments étranges qui servaient à mesurer, dessiner, calculer… pour déterminer où creuser, ainsi que de grandes cartes représentant la géographie des veines de charbons de la région.
N’oublions pas le comptable qui versait chaque semaine la paie des mineurs (sans les éventuelles retenues sur salaire), notant d’une petite écriture précise les noms et les chiffres sur de lourds livres de comptes.
La suite de la visite commence dans une très grande salle qui présente, de manière chronologique, les évolutions techniques, les outils utilisés, les grands patrons, durant “Les trois âges de la mine”.
“Le bassin minier s’étend de Valenciennes à Bruay, englobant les régions de Douai (Nord), Lens et Béthune (Pas-de-Calais) sur une longueur d’environ 120 km mais sur une faible largeur qui n’excède jamais 12 km, soit environ 1/12ᵉ de la superficie totale du Nord-Pas-de-Calais. Au total, ce sont deux milliards de tonnes de charbon qui sont extraites de ce bassin minier, la plus forte activité se situant autour des années 1930 à 1960 où 200 000 personnes en moyenne sont employées à l’extraction d’environ 30 millions de tonnes par an.“
https://www.chm-lewarde.com/
La salle suivante est dédiée à la vie des mineurs dans la cité minière : leur habitat, leurs loisirs, leur santé, leurs habitudes, les syndicats, les coutumes, la main-d’œuvre immigrée, la vie des femmes… Tous les sujets sont abordés.
Le centre historique minier ne pouvait oublier la célèbre “salle de pendus”, qui était simplement la salle de bains où les mineurs suspendaient leurs vêtements de ville avant d’enfiler leur bleu de travail, et au retour, prenaient leur douche.
L’imposante lampisterie où s’alignent les innombrables lampes de mineurs rappelle les conditions pénibles du travail des hommes qui arrachaient le charbon à la roche dans l’obscurité et la poussière.
Cette poussière provoquait d’ailleurs des maladies tristement célèbres dans la région, et principalement la silicose, abordée dans l’ancienne infirmerie.
Petit historique du site de Lewarde
Le creusement de la fosse Delloye commença en 1911, mais la Première Guerre mondiale entraîna l’interruption des travaux, qui reprirent en 1921. Le puits ne fut mis en service qu’en 1927. La Compagnie des mines d’Aniche, qui appartenait à des industriels privés et des actionnaires, fut nationalisée en 1946 (comme toutes celles du Nord/Pas-de-Calais) avec la création des “Charbonnages de France”. L’État français devint le “patron” des mines, décidant des objectifs de production du charbon, énergie cruciale pour la reconstruction du pays après le conflit.
Dans les années 1960, des études furent menées sur le gisement, mais il s’avéra que celui-ci n’était déjà plus rentable. Ce qui devait arriver arriva : la fosse finit par fermer en 1971.
En 1973, alors que la fosse était promise à la démolition comme les autres, les Houillères décidèrent de créer un musée de la mine à la fosse Delloye. Après des années de rénovation et d’installation, le centre historique minier de Lewarde ouvrit ses portes en 1984.
La verrière des machines et la salle des compresseurs
De volumineuses machines sont disséminées sous la verrière, chacune arborant fièrement la plaque de son fabricant : Angleterre, New York, Lille, Belgique, Anzin… Elles venaient de partout.
Dans la salle des compresseurs, on se croirait dans le laboratoire d’un savant fou tant les machines sont aussi curieuses qu’imposantes. À partir des années 1950, les compresseurs permettaient de faire fonctionner les marteaux-piqueurs des mineurs.
En sortant de la salle des compresseurs, on peut visiter les galeries souterraines (voir plus bas) ou continuer vers les écuries.
La visite guidée des galeries de mines de Lewarde
De longues galeries s’étendent à perte de vue, sous terre, dans la semi-obscurité… Ce ne sont pas les véritables tunnels dans lesquels travaillaient les mineurs, mais des galeries recréées de manière très réaliste afin de nous aider à mieux comprendre la vie et le travail des mineurs.
Le Centre historique minier propose une visite guidée des galeries qui présentent, durant une heure, l’évolution des techniques et des conditions de travail, des premières fosses de 1720 jusqu’aux chantiers modernes des années 1980.
On découvre ainsi que les mineurs ont longtemps travaillé sans protection, sans casque, sans masque, avec de simples piolets, souvent à plat ventre.
Les rencontres témoignages
Le principe : prendre part au vécu de ces témoins de l’exploitation du charbon. L’appréhension du premier jour à la mine, la formation, le salaire, les dangers au fond, le rendez-vous à l’estaminet, le retour à la maison, la reconversion… Chaque aspect de leur vie est abordé au cours de ce moment chargé d’histoire.
La personne la plus à même de témoigner de la vie dans et autour de la mine est bien évidemment le mineur. Comment devenir mineur ? Les dangers de la mine, la vie après le travail… autant de témoignages que chaque jour, le Centre Historique Minier de Lewarde organise via des rencontres poignantes et enrichissantes (mais aussi avec une pointe d’humour) aussi bien pour le visiteur que pour le mineur qui vous explique son métier avec passion.
Le 21 septembre 2009, les installations de surface ont été classées aux monuments historiques. Comme une grande partie du bassin minier, la fosse Delloye a été inscrite en juin 2012 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Visiter le centre minier de Lewarde en famille
Le centre historique minier propose des activités pour les jeunes publics et les familles.
– Explora’mine, une visite d’une heure (à partir de 5 ans) où, équipés d’un casque et outillés, adultes et enfants revivent l’histoire de la famille Brisaque au sein des galeries.
– Des livrets-jeux disponibles gratuitement à l’accueil qui vous invitent à mener l’enquête dans les salles d’expositions et à relever des défis (6-10 ans et 11-14 ans).
– Des événements de septembre à juin : escape games, visites avec des casse-têtes et jeux d’observation, reconstruction des bâtiments de la mine en miniature durant les Journées du Patrimoine, démonstrations scientifiques lors du Carreau des sciences, raid sportif et culturel, etc.
– Les ateliers du galibot, durant les vacances scolaires, pour faire découvrir aux 6-11 ans de façon ludique l’univers de la mine grâce à un atelier artistique ou scientifique.
Vous pouvez passer la journée entière au centre historique minier. Le restaurant “Le Briquet” est situé à l’intérieur du site, entre le parc à bois et les lignes de chemin de fer. Il propose des plats régionaux typiques à des prix très raisonnables. Il est également possible de pique-niquer sur des tables en bois.
Derrière le restaurant, vous pouvez vous promener entre d’anciennes locomotives et wagons sur des rails de frets qui, auparavant, emmenaient le charbon pour le distribuer.
Des parkings pour les voitures, les camping-cars et les autocars sont disponibles gratuitement sur le site.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : rue d’Erchin 59287 Lewarde (à 8 km de Douai).
Horaires : (fermeture annuelle en janvier).
Du 15 novembre au 29 février : Lundi au samedi de 13h à 17h. Dimanche, jours fériés, et vacances scolaires de 10h à 17h. Fermeture du musée à 19h.
Du 1er mars au 14 novembre : Tous les jours de 9h à 17h30. Fermeture du musée à 19h30
Tarifs : Adulte 14,30 € / Réduit 8,50€ (accès au site + expositions + visite guidée + rencontre-témoignage)
Renseignements : www.chm-lewarde.com
Puisque vous êtes dans le coin :
La fosse Delloye constitue avec la fosse Arenberg, la fosse no 11 – 19 et la fosse no 9 – 9 bis d’Oignies, un des sites majeurs de la mémoire du bassin minier. A Oignies, vous pouvez aussi visiter le Centre de la mine et du chemin de fer, avec sa “mine école” reproduisant des galeries minières.
Vous pouvez visiter la belle et riche ville de Douai, située à 8km.
Promenez-vous sur le terril de l’Escarpelle à côté de la jolie ville de Roost-Varendin, au nord de Douai.
Si vous voulez en savoir plus, parcourez la médiathèque de l’INA présentant l’histoire de la mine et des mineurs du Nord et du Pas de Calais en vidéo.
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C’était une remarquable visite, un voyage dans le temps grâce aux explications du guide et les différentes simulations , où on voit l’évolution technique mais aussi la vie réelle des mineurs et leur courage.
Une expérience enrichissante culturellement , contente d’avoir découvert cette partie de l’Histoire identitaire du bassin minier .