Week-ends

Un week-end à Béthune, la cité de Buridan

Bienvenue à Béthune, une charmante ville aux trésors insoupçonnés ! Ici, chaque rue raconte une histoire et chaque coin réserve une surprise. Que vous soyez passionné d’histoire, amateur d’art ou simplement en quête d’une escapade agréable, profitez de cette destination pour vous laisser séduire…

Béthune est fière de son patrimoine architectural et de son histoire. Surnommée “la cité de Buridan”, elle a été capitale régionale de la culture en 2011. Le Buridan en question (Joannes Buridanus) était un philosophe du Moyen Âge natif de la ville, qui enseignait à l’Université de Paris et avait la réputation d’être un homme brillant et mystérieux…

L’histoire de Béthune

Cette ville bourgeoise a connu plusieurs périodes d’activités : en 1500, Béthune était ainsi sous la domination des Pays-Bas espagnols. Charles Quint a renforcé les fortifications existantes et a fait aménager le canal de la Lawe. Béthune a alors connu une expansion importante avec le développement de l’industrie drapière et le commerce du grain, mais aussi la teinturerie et la tannerie.
En 1645, la ville a été assiégée par les troupes françaises, puis a finalement été rattachée à la France par le traité des Pyrénées en 1659. L’activité drapière a cessé à la fin du 18e siècle et l’économie s’est donc tournée vers l’agriculture et le commerce.

Au début du 19e siècle, le Béthunois a vu se développer la culture de tabac, des oléagineux et de la betterave à sucre. L’exploitation du charbon a commencé en 1851 à Courrières. Entre plaine de Flandre et collines de l’Artois, Béthune est en limite du bassin minier, juste au nord des sites d’exploitation du charbon, mais n’a jamais abrité de mine sur son territoire, contrairement à sa voisine Bruay-la-Buissière.
Elle a cependant bénéficié des infrastructures nécessaires à l’exploitation de la houille : réalisation de lignes ferroviaires, construction du canal d’Aire à la Bassée, destruction des remparts pour étendre la superficie de la ville… Si aucun puits n’a été installé sur son territoire, elle a cependant abrité le siège de la Compagnie des mines de Béthune.

A la fin du 19e siècle, c’est l’entreprise d’horlogerie Outrebon qui s’est implantée à Béthune, puis, en 1906, une usine de pesage, Aequitas. Ville vivante et commerçante, Béthune s’est modernisé en se dotant d’un nouvel hôpital, d’une poste et d’un théâtre et en développant les réseaux d’assainissement, d’électricité et d’eau courante. Ce bel élan a malheureusement été stoppé net par la Grande Guerre : près de la moitié de la ville a été détruite durant la Première Guerre mondiale, dont 90% du centre-ville.

La reconstruction des infrastructures publiques a duré jusqu’en 1927 et on en a profité pour assainir la ville : élargissement des rues, percement d’avenues, destruction des cours insalubres du centre-ville… Et, nous le verrons, l’Art Déco s’est taillé une belle part dans les façades de la ville.
La ville a été occupée durant la Seconde Guerre mondiale, mais pas trop abîmée.

En 1956, les puits de mines ont commencé à fermer autour de Béthune et Bruay, mais d’autres entreprises se sont par la suite installées, tel le fabricant de pneus Firestone en 1964, mais aussi des industries agroalimentaires.

Nous allons nous intéresser à l’histoire et au patrimoine de Béthune. En effet, l’inventaire général du patrimoine culturel ne référence pas moins de 24 lieux et monuments à Béthune, dont les façades et toitures de la Grand-Place et de la rue Grosse-Tête, l’hôtel de ville, l’ancienne tour Saint-Ignace et le beffroi.

Une balade architecturale, entre art déco et éclectisme

Durant la Grande Guerre, la cité du Buridan a été ravagée. Sur la Grand’Place, il ne restait que le beffroi, sérieusement abîmé. Comme de nombreuses villes du front, Béthune a dû être reconstruite après le conflit.
Une loi de 1919, celle du député Honoré Cornudet, a imposé à toutes les communes de plus de 10 000 habitants “un plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension”, profitant des destructions pour recréer des villes plus saines, plus grandes et plus belles. Il fallait faciliter la circulation à l’intérieur de la ville en élargissant ou perçant de nouvelles voies. A Béthune, on a choisi de changer le visage ville… tout en conservant les parcelles médiévales.

Entre 1920 et 1927, la reconstruction du centre-ville a été essentiellement due à huit architectes diplômés, attachés à des Sociétés Coopératives de Reconstruction, qui ont travaillé sous la supervision de l’indéboulonnable Louis-Marie Cordonnier.
Chacun s’est attaché à faire renaitre les commerces, habitations et administrations du centre-ville, se voyant confier des secteurs de la Grand’Place ou des rues environnantes.

Et, comme de nombreuses villes de la région détruites pendant la Grande Guerre, le courant Art déco s’est immiscé dans la reconstruction. Ce style a offert à Béthune quelques joyaux : l’hôtel de ville, l’ancien siège de la chambre de commerce, le palais de justice ou la surprenante Grand’Place. Dans les rues commerçantes, plusieurs façades sont richement ornées de mosaïques, des jeux de briques, de bas-reliefs… Partout, l’association de la brique et du béton suggère l’identité régionale et la modernité.
D’ailleurs, cette identité régionale est soulignée par le style néo flamand, aussi appelé “Renaissance Flamande”, auquel certains propriétaires étaient très attachés.

On ne va cesser, à Béthune, de croiser les deux styles, parfois même mélangés. Ainsi, ces deux étroites maisons situées derrière l’hôtel de ville (dont l’une est datée de 1921) allient la brique et le béton, les frontons art déco mais avec un décor “en pas de moineaux” (à escalier) flamand, une avancée en façade et la géométrie, mais aussi des bas-reliefs sculptés de vigne…

Les employés de la mairie entrent dans l’Hôtel de ville par l’arrière, sur la place du 4 septembre. L’architecture du “dos” du bâtiment est bien différente de la façade : briques, larges ouvertures, bow-window, éléments décoratifs, petites touches dorées…

Les années 1920 ont aussi été l’époque des “grands magasins” et de l’essor de la publicité. Les établissements arboraient fièrement leur nom sur leur façade ou leur pignon. Ici, pourtant, ce n’était pas une succursale du célèbre magasin parisien, mais bien un estaminet (la ferronnerie du balcon est ornée de grappes de raisin). Le pignon en pas de moineau est décoré de motifs géométriques en zigzag, typiques de l’Art déco.

D’autres boutiques font figurer sur la façade le nom du propriétaire, et parfois sa profession, par le biais de très jolies céramiques.
Ici, rue d’Arras, la céramique en nuances de bleu et touches dorées est aussi présente sur les colonnettes et les encadrements des fenêtres du premier étage de cet édifice édifié par Marcel Guillon en 1927.

La maison de gauche, l’ancienne librairie Levaast, possède aussi un très joli balcon en fer forgé décoré de motifs végétaux.

Autour de la Grand’place, on trouve de très beaux bâtiments de style résolument néo flamand et qui représentent la richesse de la ville : la Caisse d’épargne, le Crédit du Nord, la Chambre de commerce.

La Caisse d’Epargne, construite en 1923, présente un joli pignon à volutes avec des fers d’ancrages, de hautes fenêtres étroites, un double balcon, des sculptures végétales réalistes…

L’immense bâtiment du Crédit du Nord, daté de 1922, est plus carré, plus géométrique, mais lui aussi fortement inspiré par la renaissance flamande : pignon à pas de moineau, usage majoritaire de la brique avec de la pierre blanche offrant un bel effet chromatique, fondations en grès, toit à pente raide et à grandes lucarnes…

Dans le même style alliant classicisme et renaissance flamande, la Chambre de commerce et d’industrie a été inaugurée en 1929. Les architectes Tiburce et Paul Degez ont voulu, par le faste de cet édifice, montrer la richesse économique et industrielle de la ville. Ce monument abrite de belles salles richement meublées (l’intérieur est de style Art déco).

Au n° 51 de la rue d’Arras se trouve la chambre de la “Confrérie des Charitables de Saint Eloi”. Cette confrérie existe depuis le douzième siècle à Béthune. D’après la légende, à cette époque, la ville a été durement touchée par une épidémie de peste. Deux forgerons ont alors eu une vision de leur saint patron Saint Eloi. Il leur demandait de former une confrérie pour soigner les malades et inhumer les morts. Depuis ce jour, la confrérie poursuit son action sur Béthune. Son bâtiment est plutôt de style néo-gothique.

Typiquement Art déco, par contre : l’office du tourisme ! De grandes lignes géométriques, un fronton et un angle à pan coupé, des motifs en zigzag, de grandes fenêtres…

Le bâtiment situé en face de l’Office du tourisme présente un style similaire, très géométrique, tout en lignes droites et angle à pan coupé. La façade porte la signature de René Evard.

Dans la même rue que l’Office du tourisme, un grand bâtiment de briques, une école de garçons. On pourrait penser à un édifice du 19e siècle au style flamand, mais les jeux de briques aux couleurs différentes, les grandes fenêtres, la géométrie et le béton sur la façade soulignent l’influence de l’Art déco.

En face de cette école se dresse d’ailleurs une petite maison au style Art déco plus marqué, avec ses fleurs stylisées et son bow-window.

Quelques rues plus loin, cette maison bourgeoise, comme plusieurs autres à Béthune, n’a rien du style Art déco. A la demande de certains clients, les architectes ont bâti des édifices empreints de références classiques, sans doute pour rappeler les bâtiments détruits durant la guerre.

Une chouette en haut-relief, datée de 1921, au milieu d’un bow-window.

Retournons dans la rue d’Arras, rue commerçante de la ville. Elle présente des maisons aux styles divers et variés, certaines mélangeant le classicisme et la renaissance flamande, d’autres imitant les maisons de la fin du moyen âge avec de faux pans de bois, d’autres encore décorées de balcons en fer forgé et de motifs de briques en zigzag.

L’architecte Marcel Gillon s’est amusé dans la rue d’Arras, créant des maisons toutes différentes.

Les motifs floraux, très utilisés dans l’Art Déco, symbolisent le renouveau, le printemps et le retour à la vie après quatre années d’un terrible conflit.

L’ancienne librairie Fournier (34, rue Grosse-Tête) a été dessinée par l’architecte Jacques Alleman et construite entre 1923 et 1925. La façade est volontairement monumentale pour mettre en valeur le principal carrefour commerçant de la ville. En bas, le commerce, aux étages, les habitations. Le bâtiment est en béton armé et brique (le décor de pommes de pin sur les colonnes est en ciment).

Presque en face se dresse un bâtiment à la façade très originale, mêlant la géométrie et le pan coupé du style art déco au pignon à pas de moineau flamand.

Jacques Alleman a dessiné l’impressionnant monument aux morts de Béthune, inauguré le 11 novembre 1928. Il représente une “minerve de la Paix” pleurant les soldats et a été sculpté par le marbrier lillois Edgar Boutry (qui a réalisé de nombreux monuments publics à Lille et dans le nord de la France). Les noms des soldats et civils décédés durant les deux conflits mondiaux sont inscrits sur de grandes plaques de marbre.

Non loin du monument aux morts, cette habitation de style éclectique mélange les styles, classiques, géométriques, un peu flamand, un peu art déco…

Une manière de reconnaître le style ou l’influence Art déco est la présence d’un fronton non pas en façade, mais sur un angle coupé sur la rue, le travail sur la brique et l’existence d’un balcon en fer forgé.

L’Art Déco est ici bien visible par les motifs floraux du fronton, placé en coin, et la largeur des lignes. Les chiffres entremêlés en clé de voute laissent deviner la date de 1931. Remarquez, au rez-de-chaussée, les beaux vitraux en zigzags.

Au 71, rue Édouard Herriot, non loin de l’Office du tourisme, ce bâtiment, qui a abrité le tribunal populaire, date de 1928 et a été créé par l’architecte René Evard. Rénové et transformé en résidence de logements collectifs, il présente de jolis motifs de drapés géométriques autour de la grande porte d’entrée.

Juste en face, un bâtiment rénové présente un style similaire : grandes lignes tout en largeur, porte d’entrée située dans le coin arrondi, fenêtres hublots, mais les fenêtres sont ici horizontale et la brique bien plus présente.

Derrière la Grand’Place, boulevard Victor-Hugo, se situent deux grands édifices face à face.
D’abord le théâtre de Béthune, inauguré en 1912, endommagé durant la Grande Guerre et reconstruit en 1928 (son intérieur a été refait dans les années 1960).

En face, Le Petit Béthunois, qui était jadis le siège d’un journal. Visuellement, l’Art déco n’est pas flagrant, c’est un mélange de genres, mais on retrouve tout de même les fenêtres hublots, les points d’exclamation géométriques et la grande fenêtre ronde sur une avancée.

Dans la rue perpendiculaire se dresse l’ancienne caserne de sapeurs pompiers, avec une jolie mosaïque sur son fronton.

A quelques centaines de mètres du centre-ville, dans le quartier de la gare, ce sont de très jolies maisons d’habitations qui ont été construites dans le style Art déco (boulevards Poincaré et Voltaire, ainsi que la rue Prévost). Le quartier avait été bombardé en 1918.

Une architecture Art Déco avec pans coupés, bow-windows, motifs floraux ou géométriques en relief sur les façades, simplification des formes, angle de façade arrondi ou larges horizontales du style “paquebot”, ferronneries en forme de végétaux ou de spirale, mélange de brique et de béton…

Place Lamartine, le Palais de Justice, à la large façade Art déco, date de 1930-1931. Créé par l’architecte Paul Decaux, il ressemble à un temple antique avec ses colonnes en façade. C’est le seul tribunal de style Art déco en France. (vous pouvez voir des photos de l’intérieur sur le blog d’Arnaud Willay).

Les deux médaillons sur le fronton, représentant la justice, ont été sculptés par Carlo Sarrabezolles directement dans le béton frais, d’après une technique qu’il a lui-même développée (il a sculpté les géants du beffroi de l’hôtel de ville de Lille de la même manière).

Vous croiserez peut-être à Béthune ces bornes de pierre. Elles marquent l’endroit où se situaient les anciennes “portes” des remparts de la ville, qui ont été démantelées entre 1870 et 1879.

Ces bornes présentent les “armoiries” de la ville de Béthune : un casque emplumé posé sur un écu blanc et rouge et deux “sauvages” avec leur gourdin.

Il existe plusieurs circuits pédestres à Béthune que vous pouvez parcourir grâce à des livrets disponibles à l’Office du tourisme. Par exemple, “Béthune Art Déco, la renaissance d’une ville” ou “Béthune à l’heure anglaise“. Pour ce second circuit, vous croiserez des panneaux explicatifs tout au long du parcours.

L’église Saint Vaast de Béthune

Erigée sur ordre de Charles Quint en 1547, l’église Saint-Vaast a été complètement détruite en 1918. Le bâtiment est réédifié de 1924 à 1927 dans un style néogothique régionaliste par Louis-Marie Cordonnier, célèbre architecte lillois. C’est impossible à voir, mais c’est une charpente métallique moderne qui structure les voûtes.

Beaucoup plus grande que l’ancienne, l’intérieur (de style romano-byzantin cher à Cordonnier) surprend par sa clarté et la richesse de sa décoration. Cordonnier s’est entouré d’artistes prestigieux tels que Maxime Réal del Sarte pour la statuaire, le maître-verrier Charles Champigneulle et le peintre Henri Pinta pour la réalisation des vitraux.

Maxime Réal del Sarte, le sculpteur manchot et royaliste qui a connu la gloire entre les deux guerres, a créé pour l’église de Béthune une sculpture guerrière de Jeanne d’Arc et une autre de Saint Georges terrassant le dragon. Réal del Sarte a aussi réalisé plusieurs monuments aux morts originaux (Saint Jean de Luz, Guéthary, Sare, Contréxeville, Hirson, Laventies, Les Eparges…) et la sculpture du monument Aux Morts des armées de Champagne.

En 1930, Jacques-Charles Champigneulle (maître-verrier entre 1928 et 1952, il a décoré le salon du paquebot Normandie) et le peintre Henri Pinta (spécialiste de la peinture religieuse) ont réalisé les magnifiques vitraux de l’église avec de superbes couleurs. On y perçoit un mélange entre Art Nouveau et Art Déco. Ils représentent la vie de Jésus, celle de Saint Vaast, celle de la Vierge, mais aussi des figures de l’église chrétienne.

Le vitrail de la chapelle des Morts, dans l’entrée de l’église, représente “La Résurrection de Lazare”. Au-dessous, une Piéta inspirée de celle Michel-Ange.

Dans la chapelle latérale Sainte-Thérèse, le vitrail “Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus au pied de la croix”.

La verrière “du Saint Esprit” représente les sept “dons du saint esprit” surplombant l’évangélisation des “nations colonisées” (un thème en vogue à l’époque…).

Dans la chapelle de la Vierge, les vitraux illustrent des scènes de la vie de la Vierge. Le retable en bois a été sculpté par l’atelier Lefèbvre-Lenclos de Beuvry en 1927-1928.

Le vitrail latéral du chœur représente “L’Eucharistie”. En haut, Jésus partage son dernier repas avec ses apôtres. En bas, plusieurs saints (dont le curé d’Ars, canonisé en 1929) et le pape de l’époque, Pie XI.

Vitrail de la nativité.

La Confrérie des Charitables de Saint-Éloi, même si elle est aujourd’hui laïque, était placée sous la protection de saint Éloi qui, depuis son origine, aurait protégé les Charitables et leur famille des maladies.

Sous le vitrail représentant Saint-Eloi apparaissant aux deux maréchaux-ferrants, on reconnait une représentation des Charitables, avec leur fameux bicorne.

Le vitrail de Saint Rémi baptisant Clovis surplombe une statue de Notre-Dame de la Salette (deux enfants auraient eu une vision de la Vierge dans la Creuse en 1846).

L’un des vitraux est un vitrail du souvenir, il rappelle aux fidèles les soldats morts durant la Grande Guerre. Le vitrail de Saint Rémi catéchisant Clovis en est un exemple : on aperçoit sur la gauche les casques des poilus.

De très jolies mosaïques recouvrent les murs derrière l’autel Saint Joseph et l’autel du Sacré coeur, avec des couleurs inversées, vert et rouge.

Les mêmes “rayons lumineux” se retrouvent sur le tympan du portail principal.

Une stèle aux morts britanniques de la Grande Guerre est scellée sur le mur du bas-côté droit. Au centre, les écussons rappellent les pays du Commonwealth qui ont participé à la guerre.

La chaire à prêcher, dont les lignes droites et les fleurs stylisées font penser à l’art déco, présente de très belles mosaïques. Sur la cuve : Saint Pierre, Jésus et les apôtres, le Jugement.

Le maître-autel du choeur est orné de deux bas-reliefs dorés illustrant les scènes de la vie de saint Vaast, de part et d’autre du tabernacle. Le choeur est entouré d’un “jubé latéral”, une sorte de clôture.

Depuis septembre 2001, l’église est pourvue d’un nouvel orgue. De facture suisse romande, ce bel instrument en chêne regroupe 15 tonnes de pièces et 3306 tuyaux, nous invitant ainsi à de beaux concerts.

L’extérieur de l’église est plus classique que l’intérieur. J’ai surtout remarqué le tympan du portail principal représentant une scène assez rare, Jésus et les petits enfants, surmontant une frise qui rappelle plutôt l’art médiéval.

A gauche de l’église, sur la façade de l’ancienne poste devenue office notarial, au 1 rue des Martyrs, sont accrochées deux plaques.
La première rend hommage aux familles Delestrez et Legras, cinq “Justes” de Béthune. Les Delestrez ont caché des enfants, Fanny et Simon Davidowicz, à partir 1940 et Alice Legras a caché la petite Ketty Kruzbart à partir de 1942. Ils leur ont sauvé la vie au péril de la leur.

La seconde plaque rend hommage aux résistants et déportés de la Seconde Guerre mondiale. Certains noms figurent aussi sur le monument aux morts.

La Grand’ Place de Béthune

Au lendemain de la guerre, la ville de Béthune a souhaité redonner un essor économique au centre-ville. La Grand’Place et ses rues environnantes ont été reconstruites dès les années 1920. Jacques Alleman, Paul Léger et Léon Guthmann s’en sont partagé la Reconstruction, chacun donnant sa touche personnelle, si bien que la Grand’Place présente un style franchement éclectique. L’Art Déco comme le style régionaliste sont très représentés.

De nos jours, la Grand-Place est le cœur battant de Béthune. N’hésitez pas à vous assoir à la terrasse d’un café pour profiter du charme de cet endroit.

L’hôtel de ville

L’hôtel de ville de Béthune, qui a été édifié entre 1926 et 1929, est l’oeuvre de l’architecte Jacques Alleman, également auteur de l’alignement de maisons voisines. Il est original tant par ses dimensions (étroit et très haut) que par son style monumental.

Né à Bordeaux, Jacques Alleman a étudié aux Beaux-Arts de Paris. Pendant la Grande Guerre, il a combattu avec le 418e Régiment d’Infanterie dans l’Artois, à Verdun, la Somme et l’Aisne. Démobilisé le 4 mars 1919, il a ouvert un cabinet d’architectes à Béthune avec ses confrères Léon Guthmann et Marcel Gillon. Auteur de la reconstruction de Béthune, il a aussi été l’architecte des monuments commémoratifs de la Grande Guerre à Lille tels que le monument aux morts de la place Rihour, sur lequel il a travaillé avec le sculpteur lillois Edgard Boutry.

La façade, composée d’un avant-corps qui s’avance sur la Grand’place et d’un énorme pignon, est entièrement ornée de titres, d’emblèmes et de décorations de la ville sculptés par Edgar Boutry. De part et d’autre de l’inscription “Hôtel de ville Béthune” se dressent les Sauvages, armés de massues et considérés comme les premiers habitants de Béthune. Entourant les armes de la ville, Alleman a décidé d’apposer les décorations de la Légion d’Honneur et de la croix de guerre, remise par le Président Raymond Poincaré en décembre 1919 en hommage aux sacrifices consentis par la ville.

Le porche semi-circulaire, ouvrant sur un balcon pour l’étage supérieur, accueille une double porte en fer forgé présentant le “B” de Béthune et des fleurs stylisées caractéristiques de l’Art déco. Les flèches qui rayonnent sur le haut de la porte et les paons du garde-corps, à l’étage, sont aussi des références au blason de la ville.

L’intérieur ne se visite pas facilement (Printemps de l’Art déco et Journées du Patrimoine, vous pouvez aussi jeter un oeil lors d’un mariage…). Le hall monumental est décoré dans le plus pur style Art Déco offrant notamment des verrières et des mosaïques colorées.

Les verrières à motifs géométriques sont dûes à Auguste Labouret, inventeur de la technique de la dalle de verre moulée martelée (et qui a réalisé de nombreux vitraux dans des églises bretonnes).

Photo de Michel Guilbert pour l’Office du tourisme
photo de l’office du tourisme
photo de l’office du tourisme

Les maisons de la Grand’Place

Édifié en 1924 sur les plans de l’architecte Léon Guthmann, cet immeuble abrite l’hôtel 2 étoiles “Le Vieux Beffroi”, ainsi qu’un restaurant sur deux niveaux. Il ne semble pas particulièrement de style Art déco, mais présente pourtant un mélange de brique et de béton, et des bow-windows en forme de tourelles géométriques.

Construit en 1922 sur les plans de l’architecte Paul Dégez et d’inspiration flamande, ce bâtiment accueillait à l’origine la graineterie Delepierre. Là non plus, le style Art Déco n’est pas flagrant, mais présent par petites touches : l’ouverture sur le rez-de-chaussée avec des piliers en béton, la symétrie et la géométrie, et la mosaïque en façade.

Jacques Alleman a été chargé de la reconstruction du secteur sud-est de la Grand’Place. Dans un style régionaliste original, en respectant les parcelles anciennes, il a élaboré en 1921 une rangée de douze maisons aussi étroites que diverses. Chaque maison accueille un magasin au rez-de-chaussée et des logements aux étages.

Au centre : L’ancien “Comptoir National de Paris” abritait auparavant une banque. La clé de voute figure un visage intrigant, le balcon est en forme de cloche renversée et un petit campanile est situé tout en haut du pignon.
A gauche : Sur le fronton, un bas-relief étonnant, inspiré de l’Art Déco, représente deux paons autour d’un grenadier en fleurs, sur la maison dite “Restaurant Garbe”.

Les deux maisons qui présente un pignon “à volutes” sont collées l’une à l’autre, l’un en pierre et bouton moulé, l’autre en briques.
Le fronton de la “Maison Pace Felix” est orné d’un soleil avec, au centre, un ange rieur. Le propriétaire du café, un certain M. Felix, a sans doute voulu montrer sa joie à la fin de la guerre et jouer sur les mots avec cette inscription latine signifiant Paix (Pace) et Joie (Felix).

La “Maison du Blanc”, qui abritait un commerce de linges, est remarquable par son vaste balcon en fer forgé décoré de grappes de raisin et de feuilles de vigne. Sur le pignon, deux coquilles encadrent un œil de bœuf.
La “Maison du grain”, avec son toit rouge hyper pentu, présente la façade la plus étroite de la Grand’place. Sa largeur est celle d’un vélo. Le colombage et la charpente visible renvoient à l’architecture anglo-normande, le bow-window à pans coupés et les jeux de briques à l’art déco.
La façade de la “Maison du Canon” est traitée avec du parement de ciment. Le pignon fait ici figure d’enseigne : on peut y voir un canon, des boulets de canon et deux armes croisées. Il s’agissait autrefois d’une armurerie.

Le beffroi de Béthune

Symbole de l’histoire médiévale et contemporaine de Béthune, le Beffroi surplombe la ville. Edifié en bois en 1346, détruit par un incendie en 1388, il a été reconstruit en grès. A partir de 1664, le beffroi a été entouré d’échoppes, qui ont été détruites lors de la Première Guerre mondiale. Le beffroi a été abîmé (il a perdu son campanile), mais pas détruit. Il est l’un des rares vestiges d’avant-guerre encore existant.

Dès 1921, le beffroi a été restauré par Paul Degez sous la supervision des Monuments Historiques afin de le reproduire à l’identique : 47 mètres dont 17 de campanile, lui-même surmonté d’un dragon nommé “Beffy“.
Les pierres dégradées ont été remplacées par des pierres en grès issues de l’ancienne église Saint-Vaast détruite.

Il est possible de visiter cette grande tour carrée (en réservant sa place auprès de l’Office du tourisme). Le beffroi est composé de 4 niveaux avec un total de 133 marches en colimaçon.

La Salle des échevins possède une clé de voûte décorée d’une couronne et servait de lieu de réunion au Moyen Âge.

On peut y observer plusieurs photographies du beffroi et de la Grand’Place prises avant la Grande Guerre.

Une maquette du beffroi permet de se figurer l’emplacement et la taille des différentes salles.

Des panneaux explicatifs posés à chaque étage décrivent l’histoire du beffroi, sa création et sa restauration, la fonction de chacune des salles, etc.

Au premier étage, la Salle du guetteur a servi de logis au guetteur qui scrutait l’horizon, à la recherche des départs de feu et d’éventuelles invasions (fonction exercée jusqu’en 1918).

Au troisième étage, la Salle du carillon accueille les 35 cloches du carillon du beffroi. Tout au long de la journée, vous entendrez : à l’heure “la Tyrolienne” de Guillaume Tell, au quart “Le Furet du bois Joli”, à la demie “Le Ptit Quinquin” et au troisième quart “Le Pays d’Artois”.

Les cloches de l’époque de Charles Quint ont été remplacées par un carillon de 36 cloches en 1773… qui a disparu lors des bombardements de 1918. Le nouveau carillon a été inauguré en 1951. Il est composé de 35 cloches et clochettes.

Au dernier étage, la salle de l’horloge laisse voir ses mécanismes, mais aussi les poutres de béton armé qui ont permis de renforcer le beffroi endommagé durant la guerre.

Enfin, vous pouvez sortir sur le chemin de ronde et avoir une très belle vue panoramique sur la ville et les environs.

Des panneaux permettent de comparer les bâtiments avant et après la guerre.

La tour Saint-Ignace

Située dans l’enceinte du lycée Blaringhem, la tour Saint-Ignace est le dernier vestige des anciennes fortifications de la ville de Béthune. Après une longue période de travaux, le monument a retrouvé, en 2020, une nouvelle jeunesse, tout en gardant ses caractéristiques défensives : murs épais, archères et plateforme d’observation.

La tour Saint-Ignace est une tour d’artillerie qui a été construite vers 1416. Des fortifications en partie détruites à la suite des invasions espagnoles puis autrichiennes, il ne reste que cette tour et les vestiges du bastion de Saint-Pry.

À l’intérieur de la tour se trouve une belle salle de garde voûtée en brique et grès, datant du 16e siècle.

Des panneaux explicatifs replacent la tour dans son contexte historique, expliquent sa fonction, décrivent sa construction… Et une maquette des fortifications permet de se figurer où elle se situait.

Cette tour a connu de nombreuses fonctions : glacière, magasin à poudre, chapelle et château d’eau. On l’a surnommée tour Saint-Ignace car elle était située non loin de l’ancien Collège des Jésuites, ordre créé par Ignace de Loyola.

Au sommet de la tour, sur la plateforme d’observation, on profite de différents points de vue et l’on peut en savoir plus sur le Lycée Louis Blaringhem.

Le monument peut aussi se visiter lors des Journées Européennes du Patrimoine en septembre. 

La gare d’eau de Béthune

Après toutes ces visites, faisons une pause détente dans l’ancienne Gare d’Eau de Béthune, le plus grand espace vert de la ville. Un havre de verdure au cœur de la ville, parfait pour une balade ou un pique-nique.

Le canal d’Aire a été creusé en 1824 pour relier Béthune à Aire-sur-la-Lys, le long d’une série de voies d’eau allant jusqu’à la mer du Nord. La Gare d’eau était populaire : chaque jour, des péniches traversaient le canal.

Cependant, en 1950, le trafic commença à diminuer à cause des camions qui remplacèrent les péniches. En 1970, le canal a été comblé pour former l’actuelle Gare d’eau, puis le site a été ouvert au grand public.

De nos jours, le parc de l’ancienne gare d’eau est considéré comme le poumon vert de la ville. Avec son plan d’eau d’environ 4,5 hectares, il offre aux promeneurs un bel espace pour les balades, la pêche et la course à pied. La nature y a repris ses droits et les oiseaux, comme les poissons, y sont nombreux !

En savoir plus sur la gare d’eau et sa balade.

INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : l’ancienne gare d’eau est accessible par l’avenue de la Ferme au Roy (parking) ou le Chemin des bateliers (piétons) à Béthune
Horaires : le site de l’ancienne gare d’eau est accessible tous les jours
Tarif : l’accès au site est gratuit

Le jardin public et son kiosque

Construit à la fin du 19e siècle, le Jardin public a été édifié sur les anciens marais qui longeaient les remparts. Avec son plan d’eau et son kiosque classé, il est le lieu idéal pour flâner, se promener et se détendre.

De nombreuses essences d’arbres sont présentes sur le site et offrent une ombre agréable durant l’été.

Le parc accueille des aires de jeux pour enfants, mais aussi des équipements sportifs pour les adultes.

En son centre, se trouve un très beau kiosque à musique datant de 1876 qui est une réplique de celui de Nancy. Il accueille encore aujourd’hui des harmonies et des concerts (les dimanches de juillet et d’août, vers 16h).

Les promeneurs peuvent profiter du plan d’eau avec ses canards et ses cygnes.

La Chapelle Sant Pry, espace culturel

Construite en 1828, détruite durant la guerre, reconstruite entre 1918 et 1930, la chapelle Saint-Pry est le dernier bâtiment subsistant de l’ancien hôpital du même nom. Rénovée en 1992, elle est aujourd’hui devenue un “espace culturel” qui accueille 3 à 4 expositions par an, souvent issues des collections du Musée d’ethnologie régionale.

Le musée d’Ethnologie régionale de Béthune est labellisé “musée de France” en raison de la qualité de ses collections. C’est l’un des rares musées régionaux à s’intéresser aux évolutions sociales du Nord-Pas-de-Calais.

Le musée conserve environ 30 000 objets des arts et traditions populaires de la région Nord-Pas-de-Calais : des objets du 18e siècle à nos jours ; des objets provenant de fouilles concernant les périodes gréco-romaine, mérovingienne et médiévale ; un fonds artistique d’œuvres d’artistes nés dans la région.

Les salles exposent des collections diverses et variées, qui vont des jeux anciens aux moules à bonbons, en passant par les statues, les objets de cultes, les tableaux et les machines à coudre.

N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’Office du tourisme pour savoir si une exposition est en cours à la chapelle Saint-Pry.

Le cimetière nord

Je termine la découverte de la ville, comme d’habitude, par le cimetière 😉 Celui de Béthune est d’autant plus intéressant que la municipalité a pris la peine d’installer des “totems” pour présenter ses différentes parties de manière chronologique et thématique.

Le cimetière nord de Béthune accueille plusieurs tombes de célébrités locales, douze hommes et femmes qui ont fait l’histoire de la ville, que l’on peut trouver grâce à un plan installé à l’entrée principale, présentant un parcours historique. De manière très pratique, ces tombes sont ensuite indiquées par des flèches et chacune possède un petit pupitre explicatif.

Ainsi, les résistants Louise et Fortuné Delestrez, dont nous avons parlé plus haut sur cette page, sont enterrés dans ce cimetière. Le pupitre présente en bref la vie des défunts et un QR code, à flasher avec votre smartphone, renvoie vers d’autres informations.

A l’entrée du cimetière se dresse un monument du Souvenir Français qui rappelle le “massacre de 350 déportés du travail de 7 nations le 30 mars 1945 au Romberg Park de Dortmund”. Au printemps 1945, alors que l’armée américaine s’apprêtait à occuper Dortmund, la Gestapo locale a exécuté dans ce grand parc public des centaines de prisonniers, opposants au régime nazi et travailleurs forcés venus de France, Belgique, Russie, Allemagne, Yougoslavie, Pays-Bas ou Pologne.
Je ne sais pas pourquoi ce monument se situe à Béthune. Peut-être certains des prisonniers assassinés étaient-ils originaires du béthunois ?

Le cimetière accueille, évidemment, les tombes de plusieurs anciens maires de Béthune. Militant socialiste du Pas-de-Calais à partir de 1895 à Béthune, Alexandre Morel a été maire avant la Première Guerre mondiale.

Une très jolie croix en fonte moulée, avec feuilles de vigne, roseaux et épis de blé, se dresse juste à côté.

Le cimetière nord de Béthune accueille de nombreuses tombes du 19e siècle, une époque durant laquelle la symbolique funéraire était très importante.

Cette tombe ancienne et originale présente à sa base deux lettres grecques, Alpha et Omega, qui symbolise la naissance et la mort, l’éternité, le cycle du temps. 

La pleureuse est le symbole du chagrin inconsolable. 

Le sablier ailé, symbole du temps qui passe inexorablement, peut avoir des ailes d’ange (l’âme du défunt) ou de chauve-souris (la mort). Ici, c’est un mélange des deux.

Peut-être la tombe d’une famille de bateliers ? Le quartier de Catorive et le canal ne sont pas loin. Mais l’ancre est aussi un symbole chrétien qui représente l’une des trois vertus théologales, l’espérance. La rocaille, dans la symbolique funéraire, représente le Golgotha, le mont sur lequel Jésus a été crucifié.

L’alliance est le terme utilisé par les marbriers pour désigner deux mains entrecroisées qui symbolisent la permanence du couple malgré la mort. De chaque côté de cette poignée de main, les deux flambeaux renversés représentent la mort et l’âme qui s’échappe lors du décès. 

Cette très jolie croix est celle d’un prêtre, car on y reconnait le calice utilisé lors de la célébration de la messe. La vigne sculptée sur la croix représente l’immortalité et la résurrection, le sang du Christ.

Cet émouvant monument a été dressé par ses parents à leur fils aviateur, César Viez, sergent pilote, mortellement blessé avec son mitrailleur lors d’un combat aérien en mai 1918. La famille Viez possédait une distillerie et une entreprise de margarine à Béthune.

La tombe de Tiburce et Paul Degez possède son pupitre, expliquant le travail des deux architectes, père et fils, à Béthune.

Le cimetière nord de Béthune accueille quelques jolies tombes inspirées par le style Art Déco. Des lignes géométriques, des spirales, des fleurs stylisées, une calligraphie typique des années 1920-1930…

La tombe de Paul Pomart et sa famille présente les célèbres et très stylisées “roses Iribe”, du nom de leur créateur Paul Iribe.

Le style géométrique du lettrage de la famille Poillon est typique de l’Art Déco.

De nombreuses tombes du cimetière mentionnent l’existence de la confrérie des Charitables.

Aristide Delannoy était peintre, dessinateur de presse, caricaturiste et militant. Proche des anarchistes, il a publié des dessins dans de nombreux journaux libertaires et antimilitaristes.

Au 19e siècle, des Soeurs se sont installées à Béthune. Une parcelle leur a été réservée dans le cimetière.

Parmi les soeurs enterrées là, Soeur Marie-Laurence, une Irlandaise venue s’installer en France et qui fut résistante durant la Seconde Guerre mondiale. Une autre résistante est enterrée juste à côté : Sylvette Leleu, qui a oeuvré avec Soeur Marie-Laurence et a elle aussi été déportée.

Cette large tombe est celle d’une famille noble de Beuvry (la ville voisine), les Baynast de Septfontaine, et notamment du marquis Albert Alexandre Honoré, dont le père Alexandre Maximilien a été maire de Béthune.

Charles Dellisse – Engrand, ancien maire de Béthune, était un notable propriétaire d’une usine de fabrication de sucre, d’une compagne minière et d’autres sociétés qui ont fait sa fortune. Et lui ont permis de financer un véritable mausolée.

Le Lieutenant-colonel Pierre Izard a combattu sous les ordres de Napoléon, participant notamment aux batailles d’Austerlitz et de Waterloo.
A quelques mètres, la tombe d’Eloi Boidin, le tout premier maire de Béthune, nommé en 1790.

Deux maires moins anciens sont enterrés non loin l’un de l’autre. Adolphe de Belonnet, ancien général sous Napoléon, et Paul Breynaert, médecin et résistant.

La tombe d’Adrien Quilico représente une aile d’avion et une colonne brisée. Sergent mitrailleur d’un groupe aérien d’observation, il s’était porté volontaire pour une mission dangereuse. L’avion Potez dans lequel il avait pris place a été abattu et s’est écrasé en mer près du Phare d’Ault (Somme) le 5 juin 1940, tuant aussi l’observateur Raymond Jost et le pilote Pierre Neuville. Adrien Quilico était directeur des établissements “La rectification automobile d’Artois”.

Autres combattants de la Seconde Guerre mondiale enterrés à Béthune : Maurice Charpentier et Michel Mouflin. Le premier était une figure de la Résistance locale, il a été tué par les nazis durant l’été 1944. Le second s’est engagé dans les Forces Françaises Libres dès mai 1940, a participé au Débarquement de juin 1944 et à la Bataille des Ardennes.

Charles Fichelle, cheminot au dépôt de Béthune en 1940, est devenu le responsable des FTP en 1942. Il a été à l’origine du groupe de résistants cheminots de Béthune. Surveillé par la Gestapo, il a été arrêté le 23 août 1944, est parvenu à s’enfuir et a été abattu.
André Charbonnier, quant à lui, est un jeune civil décédé le 27 avril 1944, lors du bombardement de la gare de Béthune par l’aviation britannique.

Alexandre Deruy, membre des FFI, a été tué par les Allemands avec deux autres résistants, le 31 août 1944 lors de la libération de Conty, dans la Somme. Il avait 35 ans.
Gaston et André Lemichez ont, eux, été victimes des bombardements allemands de mai 1940. Ils avaient 15 et 10 ans.

Emile Gourdin, 51 ans, ancien combattant de la Grande Guerre, a été abattu par un détachement de la division SS Totenkopf le 24 mai 1940. Il est l’un des 26 civils belges et français victimes du massacre perpétré par les SS à Beuvry les 24 et 25 mai.

Tout au fond du cimetière, un monument commémore les victimes du bombardement allié du 27 avril 1944, dont des cheminots du dépôt béthunois de chemin de fer. Une quarantaine de bombardiers anglais ont attaqué le dépôt SNCF pour empêcher les transports de troupes et de matériel, détruisant les voies principales et le poste d’aiguillage. Malheureusement, l’atelier des agents (31 victimes) et des maisons alentour (50 victimes) ont aussi été touchés.

En face de ce monument sont enterrés les civils et soldats français décédés à Béthune, lors des deux guerres mondiales.

Les civils tués lors du bombardement du 27 avril 1944 sont commémorés par leurs proches et leurs amis.

Octave Gaston Rodier, membre de la SNCF de Béthune, est décédé durant les bombardements allemands de mai 1940, il avait 49 ans.
Les parents de Theraderuse Joffre DELHOMEZ étaient sans doute des admirateurs du Maréchal Joffre car ils ont donné son nom à leur fils né en 1916. Né à Béthune, Theraderuse est décédé durant la Campagne de France, le 2 juin 1940 à Leffrinckouck. Il avait 23 ans.

Les bombardements ont aussi tué des civils durant la Grande guerre, souvent des familles entières.

Augustin Ravaux est décédé au camp de prisonniers Stalag XA près de Bad Bramstedt, lorsque la ville voisine de Kiel a été bombardée par les Alliés le 16 novembre 1944. Il avait 39 ans.
Adrien Carpentier, originaire de Béthune, était membre du 54e régiment d’infanterie de forteresse. Il est mort à Paris en 1941.

Louis Venache est décédé à Odomez, près de Valenciennes, le 25 mai 1940, lors de la Campagne de France. Il avait 24 ans.
Théophile Dewitte, né à Béthune, est mort à Zuydcoote, près de Dunkerque, le 4 juin 1940, lors de l’Opération Dynamo. Il avait 25 ans.

Tout au fond du cimetière, la famille Roussette a créé un petit monument pour commémorer les décès de leur père en juin 1940 et de leur grand-père en juin 1916.
Henri Roussette est décédé à Verdun des suites de ses blessures à l’âge de 27 ans. Maurice Roussette est mort à Chambley lors d’un bombardement à l’âge de 26 ans.

Pendant la Grande guerre, Béthune a vécu “à l’heure anglaise” : la Grand’place était couverte de soldats originaires de tout l’Empire britannique (Écossais, Canadiens, Indiens, Australiens…)

Le Béthune town military cemetery contient en réalité deux cimetières, un petit, juste avant le cimetière des Soeurs et un très grand au fond du cimetière civil. J’ai rarement vu de cimetière militaire où tant d’officiers de haut rang étaient enterrés : on trouve des capitaines, des majors, des colonels et même deux brigadiers généraux.

Les officiers sont principalement enterrés dans le petit cimetière et la droite du grand cimetière.

Le Lieutenant Frank Alexander De Pass, cavalier dans l’artillerie de l’Armée des Indes, décoré de la Victoria Cross, la plus haute distinction britannique, est décédé à 27 ans en novembre 1914. Il a reçu sa décoration à titre posthume : “Pour sa bravoure remarquable près de Festubert le 24 novembre, en pénétrant dans une tranchée allemande et en détruisant une traverse sous les bombes de l’ennemi, et pour avoir ensuite sauvé, sous un feu nourri, un homme blessé qui gisait à découvert.” Il a été tué le lendemain en tentant de reprendre la même tranchée.

Le Capitaine Cecil David Woodburn Bamberger, du génie de l’Armée des Indes, s’était engagé dans l’armée en 1903 et avait grimpé les échelons jusqu’à devenir capitaine en mars 1914. Il a été tué en décembre, à l’âge de 30 ans, alors qu’il aidait ses hommes à fortifier une tranchée qui avait été prise aux Allemands. Il laissait derrière lui son épouse et ses deux filles.
Cecil était le frère du sous-lieutenant William Bamberger, tué au combat le 16 août 1917.

Le Major Reginald William Sidney Elliott, du 7eme régiment Gurkha de l’Armée des Indes, est décédé en novembre 1914 à Festubert, à l’âge de 40 ans. Il était en permission en Grande-Bretagne lorsqu’il a été envoyé en France en octobre 1914. Il est resté avec ses hommes dans les tranchées de Festubert jusqu’à la nuit du 22 novembre 1914. Le lendemain, le major Elliott a été tué au cours d’une attaque.

Le Capitaine Kanwar Indarjit Singh, récipiendaire de la Military Cross pour son courage, était originaire du Punjab. Originaire d’une famille aisée (et petit-fils d’un Maharaja), il avait pu étudier à Cambridge. Médecin très apprécié des soldats, il a été tué à Festubert le 24 novembre 1914 alors qu’il soignait des blessés dans une maison qui a été complètement détruite par les obus.

Le Major Jonathan Maxwell Bruce est lui aussi décédé à la bataille de Festubert, le 24 novembre 1914, à 41 ans, laissant une veuve et deux enfants. Son père était haut-fonctionnaire en Inde et il était né au Punjab. Il a fait toute sa carrière dans l’Armée des Indes, au sein des Pioneers (les sapeurs qui, entre autres, creusaient les tranchées).

Le Capitaine Alexander Clairmonte Anderson, fils d’un Lieutenant-Colonel, est décédé à l’âge de 28 ans à la bataille de Festubert. Engagé dans l’armée britannique en 1905, il a rejoint l’Armée des Indes en 1907. ll a été nommé capitaine en 1914. Il a été tué accidentellement dans une tranchée durant les combats, par l’explosion prématurée d’une grenade qu’il s’apprêtait à lancer.

Le Lieutenant-Colonel Walter Edwin Venour, de l’Armée des Indes, est décédé à l’âge de 50 ans. Il avait participé à plusieurs expéditions en Inde entre 1885 et 1898. Il était le fils du lieutenant-général Edwin Venour, de l’Armée des Indes.

Bombardements de Béthune en April 1918.

Le grand Béthune town cemetery accueille les tombes de 3233 soldats de l’ex-Commonwealth (2942 britanniques et 55 canadiens) tués durant la Grande guerre, ainsi que 122 tombes françaises et 87 allemandes. On trouve également 20 tombes de la Seconde Guerre mondiale.

Durant la plus grande partie de la Grande Guerre, Béthune a été un centre ferroviaire et médical important des troupes britanniques, de même qu’un quartier général. C’est la raison qui explique le grand nombre de tombes et l’abondance de sépultures d’officiers.

Le capitaine Arthur Harman est décédé à 49 ans. Il avait obtenu la médaille pour service long et plusieurs décorations pour son courage (engagé dans l’armée dès 17 ans, il avait servi en Egypte et en Afrique du Sud, durant la guerre de Boer, et avait été blessé en 1914). Marié et père de 6 enfants, il était originaire de Londres. Il est décédé en juin 1915, alors qu’il protégeait des civils durant un bombardement.

Captain Arthur Harman

Le Brigadier général George Colborne Nugent, décoré de l’Ordre royal de Victoria (un ordre de chevalerie), a servi dans l’état-major pendant la guerre des Boers et a été Commandant de l’école d’instruction des officiers à Londres. Commandant de la London Brigade durant la Grande guerre, père de deux garçons, Nugent a été tué par un sniper le 31 mai 1915 alors qu’il visitait une tranchée.

Brigadier général Nugent

Le soldat Gore Ale, du 4e régiment de Fusiliers Gurkha, un féroce régiment de l’Armée des Indes, est décédé quelques jours avant Noël 1914. Il était sans doute originaire du Népal.

Le chauffeur indien Butai est honoré dans ce cimetière. Membre de l’Indian Royal Artillery, un corps administratif de l’Armée des Indes, il est décédé le 6 août 1919.
Sepoy Karam Dad, décédé peu avant Noël 1914, était originaire du Pakistan. Il faisait partie du 129th Duke of Connaught’s Own Baluchis, qui a été le premier régiment de l’Armée des Indes à attaquer les Allemands. Sepoy est, semble-t-il, mort de ses blessures durant “la bataille de Givenchy”.

Le Lieutenant Keith Eric Wood est décédé à l’âge de 26 ans. Marié, dentiste dans le civil, il a été mortellement blessé en mai 1915, durant la “Bataille de Givenchy”. Ses parents ont voulu mentionner sur sa tombe son frère, le Lieutenant Paul Barnard Wood, mort durant la bataille d’Arras en avril 1917 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Le Lieutenant Colonel Lord Alexander George Boteville Thynne était un politicien en plus d’être un officier. Marquis de Bath, il a combattu dans la guerre des Boer avant d’être élu député. Au cours de la Première Guerre mondiale, Thynne a été blessé à deux reprises lors de la bataille de la Somme en 1916 et s’est vu décerner l’Ordre du service distingué et la Croix de guerre. Il a été tué avec ses deux officiers par des tirs d’obus, le 14 septembre 1918, à l’âge de 45 ans, alors qu’il commandait un bataillon du Royal Wiltshire Yeomanry.

Le Lieutenant Colonel Alexander Brook était écossais. Diplômé d’un master en littérature, il avait été greffier puis employé de banque, mais avait rejoint l’armée en tant que volontaire à 21 ans. Au début de la guerre, il a été mobilisé en tant que major, puis a été promu lieutenant-colonel dès novembre 1914. Il est décédé en mai 1915 à l’âge de 50 ans, mortellement blessé par des bombardements avec d’autres hommes de sa division des Royal Scots.

Le Lieutenant William Sheay a été tué le 16 mai 1915, à l’âge de 35 ans. Engagé comme simple soldat dans le Yorkshire Regiment à 18 ans, il a été promu sergent en 1912 et a embarqué pour la Belgique en octobre 1914. Après que tous les officiers de son bataillon ont été tués ou blessés durant la bataille d’Ypres, il a commandé sa compagnie, puis a été promu lieutenant en 1915.

Le Capitaine David Russel, diplômé d’Oxford, a été tué à Festubert à l’âge de 24 ans. Il était membre des “Post Office Rifles”, un régiment créé à la fin du 19e siècle à partir de volontaires fonctionnaires d’état sous le nom de 49th Middlesex Rifle Volunteers Corps. Une majorité d’entre eux étant des membres de la Poste Royale, il a alors été surnommé le régiment des postiers.
Le Capitaine Sydney Cesari, un chirurgien écossais, s’est engagé dans le Royal Army Medical Corps dès août 1914. Il a été tué par un sniper alors qu’il soignait des blessés à Vermelles le 3 octobre 1915, à l’âge de 25 ans. Ses collègues officiers et soldats ont voulu lui ériger ce monument.

Le révérend John Gwynn, un Irlandais, avait étudié la philosophie en Belgique et en Autriche avant d’être ordonné prêtre en 1903. Il enseignait dans une école catholique. Il est devenu aumônier des Irish Guards en 1914 et est resté avec eux jusqu’à sa mort en octobre 1915, après qu’un obus a explosé sur l’abri où il déjeunait avec les soldats.
Le Brigadier General Godfrey Estcourt Matthews, des British Royal Marines, avait combattu en Turquie, puis dans l’armée égyptienne en 1897. Gouverneur du Haut-Nil de 1903 à 1909, il avait été Commandant du district de Khartoum de 1910 à 1913, puis avait été blessé à la bataille de Gallipoli en juin 1915. Touché par un obus alors qu’il commandait la 198e brigade, il est décédé le lendemain à l’hôpital de Béthune, à l’âge de 50 ans.

Le cimetière accueille aussi les tombes de plusieurs militaires de la Seconde Guerre mondiale. Elles se situent à côté du monument funéraire.

Parmi eux, un soldat du célèbre Régiment québécois “de la Chaudière” (qui a participé au Débarquement en Normandie, puis à la bataille de Caen et à celle de l’Escaut). Décédé après un accident de la route en novembre 1944, Willie Dionne s’était engagé à 20 ans dans le régiment, alors qu’il était cuisinier.

Le caporal Lionel Cole, du Corps de Reconnaissance du 15e régiment écossais (qui a participé au Débarquement et à la Bataille de Normandie, puis à la bataille de l’Escaut) est décédé le 9 septembre 1944, alors que son régiment avançait vers la Belgique.

Saul Listinsky est mort à l’hôpital de Béthune en janvier 1941 à l’âge de 22 ans. Ses parents avaient reçu un message de lui pour la dernière fois en mai 1940, alors qu’il gardait un pont près de Dunkerque.
Le Lieutenant John Hamilton est mort de ses blessures durant la Bataille de France, en mai 1940, à l’âge de 21 ans.

Le sergent Otto Homoth, du 57e Régiment d’Infanterie, originaire du nord-est de l’Allemagne, est décédé en avril 1918, sans doute durant la “bataille de la Lys”.
Karl Madrus est décédé en février 1919, peut-être de maladie, car la grippe espagnole faisait des ravages à cette époque.

Les soldats français enterrés dans le Béthune town military cemetery sont tous tombés durant la Grande guerre.

Albert Fortier, originaire du Loire-et-Cher, est décédé en octobre 1914 à Béthune, à l’âge de 26 ans. Il avait été blessé et, une fois à l’hôpital de Béthune, il a attrapé la fièvre typhoïde (la “maladie des mains sales”). Les premiers mois de la guerre avaient obligé les autorités à concentrer de nombreuses troupes dans des locaux trop étroits et des épidémies de fièvre typhoïde s’étaient déclarées. Des centaines de soldats en sont morts.

Fernand Germain Caron avait 28 ans lorsqu’il est mort à l’hôpital d’Autun, en Saône et Loire, d’une maladie contractée en service. Né près de Saint-Omer, il était lieutenant d’artillerie mais avait été détaché comme observateur dans un groupe aérostier.

Charles Joseph Unternehr est né à Mulhouse en 1892, lorsque cette région appartenait à l’Empire allemand et non à la France. Cependant, Charles Joseph Unternehr habitait ou s’est présenté à Toul, ville restée française, juste à la frontière, puis a intégré le 11e Régiment de Cuirrassiers, un régiment de cavalerie. Il est décédé de ses blessures en octobre 1914, il avait 22 ans.

Arthur Coubronne, originaire de Béthune et artilleur au 83e Régiment d’Artillerie Lourde, est décédé à l’âge de 21 ans. Il avait reçu les éclats d’un obus qui avait éclaté près du canon sur lequel il servait.

Les noms des soldats sont parfois mal orthographiés sur leur tombe. Joseph FlamEnt, mort le 19 décembre 1917, sans renseignement… est en réalité Joseph Charles Telesphore FlamAnt, né à Béthune. Soldat au 321e régiment d’infanterie, il était en permission, au repos, à Oye-Plage, lorsque lui et onze de ses camarades du 321e RI ont été tués par des bombes larguées d’un avion. Il avait 24 ans.

Né près d’Alger, Saïd Saadi avait fait son service militaire dans les Tirailleurs Algériens en 1905. Il avait rejoint le 5eme régiment en 1914. Il est mort de ses blessures à l’hôpital de Béthune à l’âge de 33 ans.
Son camarade du 5e RTA Rabah Ben Mohammed Khemici est décédé le lendemain, à l’âge de 30 ans.

Rabbar Mar, du 3e régiment de tirailleurs marocains, est décédé à l’hôpital militaire de Béthune d’un pneumothorax dû à une pleuro-pneumonie. Selon sa fiche militaire, il n’avait que 17 ans ! Les conditions de vie étaient terribles pour les soldats (pluie, boue, froid, poux…) et d’autant plus pour ceux qui étaient plus habitués à la chaleur.
Ben Mohamed Bouazza, du 1er régiment de tirailleurs marocains, est décédé de ses blessures quelques jours auparavant, à l’âge de 20 ans.

Le colonel de cavalerie Pierre de Latour, chevalier de la Légion d’honneur, commandant le 13e régiment de dragons, a été tué à lors de combats à La Couture, près de Béthune, à l’âge de 56 ans.
Jules Delannoy, de la 3e section de commis et ouvriers militaires d’administration, est décédé à l’hôpital de Béthune d’une pneumonie “massive”, à l’âge de 39 ans.

Hector Dumortier était gendarme. Son rôle était d’assurer l’ordre aux armées, en arrêtant
les éventuels fuyards et déserteurs, mais aussi de lutter contre l’alcoolisme des soldats, le pillage,
et l’espionnage. Membre de la 1re légion de gendarmerie, il est mort de ses blessures par éclats d’obus en juin 1916 à l’âge de 26 ans.
Marcel Colas, qui était interprète français-anglais au 19e escadron du train des équipages militaires, est mort à l’âge de 34 ans, de suite de ses blessures reçues lorsque son cantonnement a été bombardé par des avions.

Vous pouvez profiter d’une visite guidée historique du cimetière Nord de Béthune à l’occasion des Journées du Patrimoine.

J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Béthune pour une journée ou un week-end.

Puisque vous êtes dans le coin, passez la journée à Bruay-la-Buissière pour découvrir, entre autres, la Cité des électriciens ou la piscine Art déco. Vous pouvez aussi vous visiter la maison du mineur à Annezin ou vous promener sur les Terrils Jumeaux du Pays à Part à Haillicourt. Et si vous voulez faire un bon dans le temps, visitez le beau Château d’Olhain !

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2 commentaires

  1. Sabine Fairhall-Gaillard a dit :

    Merci pour cet apercu si interessant. J’ai trouve dans les photos de tombes un membre eloigne de ma famille, Charles Dellisse-Engrand, ainsi que d’amis tres proches de ma famille, les Degez.

    1. Bonjour Sabine. Ce sont des “grands noms” de Béthune. Je peux vous envoyer des photos au format HD, si vous le voulez.

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