Coups de coeur

Les Terrils “du pays à part” d’Haillicourt

À Haillicourt se dressent deux beaux terrils entourés de verdure, collines de schiste noir encore chaud où la nature reprend ses droits. Témoins vivants de la mémoire de cette région, ces terrils attirent les promeneurs et les sportifs à qui ils offrent une vue imprenable sur le bassin minier. D’où vient ce surnom de “terril du pays à part” ? Du patchwork de milieux qui en fait la particularité : sources et plans d’eau, pelouses et versants rocailleux, zones humides et boisements… La faune et la flore y sont riches !

On parle des terrils jumeaux d’Haillicourt, mais en réalité ils reposent sur trois communes au sud de Béthune : Haillicourt, Maisnil-lez-Ruitz et Ruitz. Ce sont de “jeunes” terrils, car le premier n’a été créé qu’en 1953 et le second en 1964, des matières stériles issues de l’extraction du charbon des fosses n°6, bis et ter. Même si la fosse d’Haillicourt était l’une des plus importantes du Bassin minier, l’extraction a cessé dès 1979 et les derniers carreaux de mine ont été remblayés en 1982.

Comme ceux de Loos-en-Gohelle, les Terrils “du pays à part” sont des terrils jumeaux, mais ils sont légèrement moins hauts : 180 m à l’encolure.

Si vous venez en voiture, je vous conseille de vous garer au petit parking situé au 10 rue de la Lampisterie, à Haillicourt (ou, un peu plus loin, le parking de la rue du Quai de Vente). De là, vous pouvez accéder aux terrils via trois sentiers de découverte de différentes longueurs. En ce qui me concerne, j’ai un peu mélangé les trois…

Avant l’entrée sur le site en lui-même, Eden 62 et le Département ont installé des panneaux qui vous expliquent l’histoire de la fosse, vous présentent les grandes dates de la mine d’Haillicourt et mettent en valeur les hommes et les femmes qui ont travaillé ici durant des dizaines d’années.

Promenade autour des terrils d’Haillicourt

J’ai choisi de prendre le “sentier des glachoires”, le plus court des trois… et puis je me suis laissé emporter. La nature est très présente, elle vous entoure et vous accueille dès le départ, et vous donne envie de continuer la promenade bien plus longtemps que prévu.

Depuis qu’Eden 62 a pris en charge les lieux en 2012, l’association a mené d’importants travaux d’aménagement afin que le public puisse accéder au site en toute sécurité.
Composé des deux terrils coniques, de quatre bassins à schlamms et du carreau de fosse, le site s’étend sur une centaine d’hectares.

Des cubes de béton vous indiquent le terril “T2”, celui en haut duquel on peut monter pour profiter d’une vue panoramique sur la région.

L’ascension des 390 marches commence… On est quand même venu pour ça ! Je ne vais pas vous dire qu’elle est facile, mais elle n’est pas non plus impossible. Il suffit de prendre son temps.

N’hésitez pas à profiter des paliers pour admirer la vue alentour, et notamment celle sur le terril jumeau.

En haut du terril, un panneau figure où se situaient auparavant le carreau de mine, la salle des machines, les chevalements, les lavoirs, détruits en 1988 et 1989.

Encore quelques marches jusqu’au belvédère… Allez, la vue vaut le détour !

Les cités minières, sagement alignées au pied du terril, comme il est de coutume, existent toujours. Les compagnies minières ont construit des habitations autour des puits, au plus près du travail.
La cité de corons 16-3, son école, l’église Saint-Joseph et la cité de corons des Fleurs ont été inscrites en 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

À 360°, on distingue les collines de l’Artois, les monts des Flandres ou la plaine de Lens et ses terrils.

Lorsque l’on redescend le terril T2, le “sentier des chamois” vous invite à contourner son jumeau pour terminer la grande boucle, alors que le “sentier de la corniche” vous fait passer entre les deux.

On dénombre sur le site plus de 200 espèces végétales. On y croise de nombreuses fleurs dont certaines ne poussent que sur les terres particulières des terrils. Selon Eden 62, “Au printemps, les pentes du terril se recouvrent des fleurs de coronilles et de glaucière jaune, pour le plus grand plaisir des randonneurs.”

Vous croiserez peut-être la route d’un lièvre ou d’un lézard qui fuira à votre approche, vous entendrez les coassements des grenouilles et crapauds, et, bien évidemment, vous pourrez observer d’innombrables oiseaux et insectes.

On croise de temps à autre de panneaux installés par Eden 62 qui nous permettent de mieux comprendre ce à quoi ressemblaient les terrils d’Haillicourt du temps de l’exploitation du charbon, et ce que les différents emplacements sont devenus depuis que la nature s’y est de nouveau installée.

On croise également d’anciens morceaux de rails qui ont été découpés au laser pour évoquer les équipements de l’exploitation minière, tel le “convoyeur à rampe” qui déplaçait le minerai.

Cet endroit est une formidable réserve naturelle et un magnifique endroit de promenade.

Les 3 sentiers de randonnée pédestre sont situés au pied des terrils :
– le sentier des glachoires (1,5 km – 22 mn)
– le sentier de la corniche (2,6 km – 38 mn)
– le sentier les chamois (11,5 km – 2h50)

Si vous préférez être accompagné(e), l’Office de Tourisme de Béthune-Bruay organise des visites guidées sur les terrils toute l’année, tous comme l’association Eden 62.

Si vous aimez vous promener sur les terrils, vous avez le choix dans la région ;) Essayez le très naturel terril de l’Escarpelle à Roost-Varendin, le terril du 9-9bis et son extraordinaire lieu de mémoire, le terril Sabatier non loin de Valenciennes, le terril de Rieulay au sein du parc des Argales, etc.
Et puisque vous n’êtes pas loin de Bruay-la-Buissière, profitez-en pour visiter la Cité des électriciens (classée à l’UNESCO) pour découvrir le passé minier.

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