Week-ends

Un week-end de mémoire au Pays du coquelicot, autour d’Albert

La Somme a été durement touchée par les combats de la Première Guerre Mondiale. En 1916, près de 20 nationalités différentes et 3 millions de soldats s’y affrontèrent sur un front de seulement 45 kilomètres. Cette bataille fut bien plus courte, mais beaucoup plus meurtrière que celle de Verdun.
Pour ce week-end, je vous fais parcourir une partie du Circuit du Souvenir, autour de la ville d’Albert, à travers les vestiges des champs de bataille, cimetières, musées et mémoriaux qui honorent le souvenir de tous les combattants.

Au début de la Première Guerre mondiale, la ligne de front se stabilisa à seulement 2km d’Albert, qui devint une ville de garnison britannique. En 1918, lors de l’ultime offensive allemande, la seule façon de reprendre la ville pour l’armée britannique fut, malheureusement, de la détruire en totalité.

Le “Pays du Coquelicot”

Le coquelicot. Cette fleur d’été fragile est devenue l’emblème du souvenir pour tous les Anglo-saxons depuis que le colonel John McCrae a publié son poème In Flanders Field.
“Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l’autre,
Marquent notre place…”
In Flanders Fields est rapidement devenu le symbole des soldats morts lors du premier conflit mondial. Aujourd’hui, le port d’un coquelicot durant la période célébrant l’armistice demeure populaire dans une grande partie du Commonwealth.
La communauté de communes située autour d’Albert a décidé de se nommer “Pays du Coquelicot” en souvenir de la bataille de la Somme.

Les monuments de Pozières

Le village de Pozières, tenu par les Allemands, était le verrou qu’il fallait faire sauter pour investir la colline de Thiepval (voir plus bas).

Le “mémorial des tanks” est un sobre obélisque en pierre orné de quatre modèles réduits de tanks en bronze, qui commémore la première utilisation des blindés par les Britanniques le 15 septembre 1916.
Cette technologie était récente et nécessitait encore des réglages : des 32 chars “Mark 1” engagés dans la bataille, seulement 9 atteignirent leur objectif. Les autres furent détruits ou restèrent coincés dans les tranchées.
Toutefois, les Allemands furent très impressionnés par les blindés et les Britanniques continuèrent donc de les perfectionner, les utilisant également à la bataille de Cambrai en 1917 et à celle de Villers-Bretonneux en 1918.

mémorial des tank de Pozières, près d'Albert
Tank britannique Mark 1 pendant la bataille de Flers-Courcelette, le 15 septembre 1916.

Le village de Pozières évoque également le premier grand engagement des troupes australiennes en France, au point que le nom de Pozières possède une forte renommée dans la mémoire australienne. Il figure sur plusieurs monuments et mémoriaux en France et en Australie.

Juste en face du “mémorial aux tanks” est situé le site dit du “Moulin à vent”, qui fut capturé par les troupes australiennes le 4 août 1916.
Le site doit son nom à l’existence d’un vieux moulin que l’armée allemande transforma en poste d’observation pour l’artillerie en 1915. Atteint par des obus britanniques en septembre 1915, le moulin s’écroula totalement en 1916.
Le village de Pozières était un point fortifié par deux blockhaus allemands, le « Gibraltar » au sud et « le Moulin à vent » au nord. On confia à l’armée australienne la mission de prendre Pozières et le blockhaus situé sur la position du « Moulin à vent » ne fut conquis qu’après des semaines de terribles combats, et au prix de nombreux morts.

“Les ruines du moulin de Pozières qui reposent ici furent le centre des combats dans cette partie de la Bataille de la Somme en juillet et août 1916. Il fut capturé le 4 août par les troupes australiennes qui tombèrent plus durement sur ce saillant que sur n’importe quel autre champ de bataille de la guerre.”

Juste derrière les vestiges du moulin à vent, le rare “mémorial aux animaux victimes de la guerre” rend hommage aux 9 millions d’animaux morts au service des soldats pendant la Première Guerre mondiale, notamment les chiens, les pigeons, les chevaux et les ânes.

Inauguré en juillet 2017 par l’Australian War Animal Memorial Organisation, c’est l’unique mémorial aux animaux de la Première Guerre mondiale en Europe.

le mémorial aux animaux mors durant la guerre, non loin d'Albert

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse :
976 route de Bapaume 80300 POZIERES

Le cimetière britannique et le mémorial de Pozières

Le cimetière britannique de Pozières, qui est ceinturé par le mémorial de Pozières, est situé sur le territoire de la commune d’Ovillers-la-Boisselle, en bordure de la départementale 929, qui s’étend d’Albert à Pozières.

Cet ouvrage impressionnant, dédié aux morts des quatrième et cinquième armées, a été inauguré en 1930. Le cimetière contient les corps de 2756 soldats du Royaume-Uni, d’Australie et du Canada. Le mémorial porte les noms de 14.649 soldats britanniques et sud-africains disparus entre le 21 mars et le 7 août 1918 dont les corps n’ont jamais été retrouvés.

le mémorial et le cimetière de Pozières, près d'Albert

Au pied de l’une des plaques gravées du mémorial, une photo posée sur la pierre témoigne du souvenir encore vivace. John Kean, jeune irlandais du South Lancashire Regiment, est l’un des 17.000 soldats morts lors de la bataille de la Somme.

La “route” de Pozières en août 1916, sur laquelle avancent des soldats australiens

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse :
D929 / Route d’Albert 80300 Ovillers-la-Boiselle

Le cimetière franco-britannique d’Ovillers

Le 1er juillet 1916, Ovillers-La-Boisselle fut un des lieux où débuta la Bataille de la Somme.

“Le 1er juillet 1916, à 7 h 30, la 8ᵉ division britannique fut chargée de la conquête du petit village d’Ovillers. 8500 hommes prirent part à cet assaut. Pour la plupart, et comme pour la très grosse majorité des troupes britanniques ayant pris part à la bataille de la Somme, il s’agissait de jeunes soldats qui allaient recevoir leur baptême du feu. Face à eux, 1800 hommes du 180ᵉ régiment souabe. En quelques minutes, ce fut un massacre. À 100 mètres des tranchées, les Britanniques furent pris dans une fusillade effroyable. À 9 h, les quelques hommes qui avaient pu s’approcher suffisamment durent battre en retraite. 218 officiers, sur 300, et 5.274 hommes étaient hors de combat (dont 1927 tués), côté britannique, pour 281 hommes (dont 8 officiers) côté allemand.”
picardie1418.com

Le cimetière d’Ovillers accueille 3 559 corps (3 268 Britanniques, 95 Canadiens, 57 Australiens, 6 Néo-Zélandais et 120 Français), dont 2 477 inconnus. La plupart des soldats inhumés sont morts en 1916 et 1918.
Les soldats français enterrés là sont tombés dans le secteur proche d’Ovillers avant qu’il ne passe sous contrôle britannique.

le cimetière d'Ovillers, non loin d'Albert
“À la mémoire de ces 35 soldats de l’Empire britannique tué à l’ennemi en 1916 et enterrés à l’époque dans le cimetière de Mash Valley à Ovillers-La-Boisselle dont les tombes furent détruites dans les batailles qui suivirent. Leur gloire ne doit pas être effacée.”
Gabriel PaillAt, un Vendéen mort à Fricourt, dans la Somme, à l’âge de 30 ans.
Un soldat britannique à Ovillers-la-Boisselle, en juillet 1916.

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse :
1, rue des Coquelicots 80300 Ovillers-la-Boiselle

Ovillers-La-Boiselles accueille de nombreux monuments commémoratifs, dont des mémoriaux aux divisions qui combattirent et/ou libérèrent le village (écossais, irlandais, bretons) et le Lochnagar crater, également appelé “La grande mine”. Cet énorme trou de mine de 91 mètres de diamètre pour 21 mètres de profondeur résulte de la mise à feu par les Britanniques de 25 tonnes d’explosifs, enterrés à 16 m de profondeur, pour rompre la première ligne allemande. L’explosion a été provoquée le 1er juillet 1916, le jour du déclenchement de la bataille de la Somme. Depuis 1978, le cratère est la propriété privée d’un Anglais, Richard Dunning, qui, avec son association, préserve la mémoire des lieux.

La basilique Notre-Dame de Brebières, à Albert

C’est l’un de mes coups de cœur de ce circuit du souvenir. La basilique d’Albert est absolument sublime !
Le sol et la façade sont ornés de mosaïques et l’ornementation intérieure est magnifique. Tout y est harmonie, lignes pures, lumière et élégance.
Son dôme doré culminant à 75 mères du sol est visible à des kilomètres à la ronde.

L’église originale d’Albert datait de 1705 mais, devenue trop petite pour accueillir les fidèles, elle fut détruite afin que l’on en édifie une nouvelle.
La basilique Notre-Dame de Brebières fut ainsi construite de 1882 à 1913 dans un style “néo-byzantin”, c’est-à-dire inspiré par les pays méditerranéens. L’architecte, Edmond Duthoit, élève d’Eugène Viollet-le-Duc, admirait les minarets et palais de Séville, Palerme, Syrie, Florence, Corse, Kairouan et Tunis.
En réalité, elle fut inaugurée en 1895, mais des “travaux de finition” continuèrent jusqu’à la veille de la Première Guerre Mondiale.

la basilique d'Albert

Manque de chance pour la basilique, elle était située en plein sur la ligne de front et fut détruite au cours de la Grande Guerre. En 1915, un obus toucha le clocher et la statue dorée de la vierge s’inclina, mais ne tomba pas, restant dans un équilibre précaire jusqu’en avril 1918, lors de la dernière offensive allemande, durant laquelle la basilique fut anéantie sous les obus.

la basilique notre dame d'Albert

Après la guerre, la ville décida de reconstruire la basilique à l’identique, ce qui fut fait entre 1927 et 1931. La décoration intérieure reprit partiellement la décoration d’origine, mais on peut clairement sentir la touche “Art Déco” plus moderne de plusieurs chapelles, vitraux et peintures murales.

Une belle surprise colorée vous attend lorsque vous franchissez les portes de la basilique Notre-Dame de Brebières.
Les mots qui me viennent sont éclat, délicatesse, équilibre… et tout simplement beauté.

intérieur de la basilique d'Albert

Une surprenante chapelle dédiée à Jeanne d’Arc, avec sa mosaïque de flammes, se dresse devant un mur d’ex-voto remerciant la sainte. Chose rare pour l’époque, la sculpture a été créée par une femme, Anne-Marie Roux-Colas, qui était spécialisée dans l’art religieux.

monument à Jeanne d'Arc dans la basilique d'Albert
chapelle de Saint Joseph dans la basilique Notre Dame de Brebière
Les magnifiques plafonds de la basilique Notre Dame de Brebières à Albert

Chaque portail de la façade est surmonté d’une mosaïque de style byzantin, œuvre d’Albert Pollart.

Mozaïques de la façade de la basilique Notre Dame de Brebières

Lors des beaux jours, vous pouvez monter au clocher les mercredis et samedis pour découvrir la ville d’Albert, son histoire, son architecture et son industrie.

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse :
Place d’Armes 80300 ALBERT

Horaires : 8h – 17h

Juste sur le côté de la basilique se trouve l’entrée du Musée “Somme 1916”.

Le musée “Somme 1916”

Ce surprenant musée retrace la vie des militaires pendant la Première Guerre mondiale dans la Somme, s’attachant surtout à la dimension humaine de la guerre. Plongez au cœur des champs de bataille et découvrez le quotidien des soldats… à six pieds sous terre.

L’histoire du musée

Durant le Moyen-Âge et la Renaissance, les habitants d’Albert, comme de nombreux Picards ou Artésiens, creusèrent dans le sous-sol crayeux des souterrains (appelées « muches ») pour échapper aux invasions et aux guerres. 
À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, il fut décidé la construction de plusieurs abris et le réaménagement des souterrains pour abriter la population civile d’éventuels bombardements.
C’est dans le plus important de ces souterrains que le Musée “Somme 1916” se situe. À 10 mètres sous terre, sur 250 mètres de long, allant de la Basilique au Jardin public. Impressionnant !

objets trouvés dans des tranchés exposés au Musée Somme 1916
le tunnel du Musée Somme 1916 d'Albert

Le long tunnel permet une véritable mise en situation de la vie des soldats dans les tranchées.

scène reconstituée au Musée Somme 1916

Le musée présente de nombreuses vitrines exposant des objets souvent rares, du matériel et des armes d’époque, ainsi que des souvenirs personnels des soldats. On découvre ainsi l’apparition de nouvelles techniques plus meurtrières, telles que les gaz ou les chars, mais aussi les objets du quotidien qui nous rappellent la réalité “ordinaire” des soldats. Le froid, les poux, les rats, le manque de sommeil…

Une quinzaine de scènes reconstituées en tranchées permettent, elles aussi, de comprendre la vie des soldats français, britanniques et allemands durant la bataille de la Somme.

Mannequins de soldats britanniques au Musée Somme 1916
Obus gravés au Musée Somme 1916 d'Albert

Parvenu à la fin du souterrain, vous pourrez découvrir la présentation de soldats de toutes les nations, héros, poètes, écrivains, peintres ou simples témoins.
En ouvrant la dernière porte, vous parcourez les derniers mètres avant la sortie dans une ambiance angoissante, comme si vous avanciez dans une tranchée de nuit sous des tirs d’artillerie et de mitrailleuse. À déconseiller aux âmes sensibles.

C’est un musée absolument passionnant, à ne rater sous aucun prétexte si vous visitez la région. Et n’hésitez pas à y revenir, car le musée se renouvelle périodiquement grâce aux fréquents dons et achats.

Vous pouvez également télécharger gratuitement l’application “Musée Somme 1916 – Albert” (AndroidApple store) pour visiter le musée comme avec un audioguide, mais aussi découvrir des documents inédits et des vidéos.

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse : Rue Anicet Godin 80300 ALBERT (juste à côté de la basilique)
Horaires : ouvert tous les jours de 9h à 18h. Fermeture annuelle de mi-décembre à fin janvier.
Tarif : Adulte 7€, 6-18 ans 4€, gratuit pour les enfants de moins de 6 ans.
Contact : 03 22 75 16 17 et musee@somme1916.org

Le musée n’est pas accessible aux fauteuils roulants (62 marches à 10m sous terre).

La nécropole nationale d’Albert

La nécropole nationale d’Albert marque la présence des Français dans ce secteur de la Somme de l’automne 1914 à l’été 1915, date de leur relève par les Britanniques.

D’une superficie de près de 2 hectares, la nécropole a été créée en 1923. Elle regroupe 6 290 corps de français décédés dans la Somme, dont 3 011 dans des ossuaires. Les noms de certains soldats inhumés dans les ossuaires sont gravés sur une stèle au nord de la nécropole.

deux tombes de soldats à la nécropole militaire d'Albert
Jacques NOZIERES, né en Haute-Vienne, mort le 5 novembre 1916 à Combles, dans la Somme. Il avait 43 ans.
Edouard COUCOURDE, né en Eure-et-Loir, mort le 28 septembre 1914 à Maricourt, dans la Somme. Il avait 32 ans.
Pierre DUPONT, originaire de l’Ariège, mort le 12 juillet 1916 à Belloy-en-Santerre, dans la Somme. Il avait 22 ans.
Joachim COUGOULAT, originaire du Morbihan, mort le 19 juillet 1916 à Assevillers, dans la Somme. Il avait presque 42 ans.

Le cimetière militaire d’Albert se situe à la sortie de la ville, au bord de la D938 menant à Fricourt et Péronne.

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse :
59, rue du 11 Novembre 80300 Albert

Le mémorial franco-britannique et le musée de Thiepval

Durant la terrible bataille de la Somme, la Grande-Bretagne connut la plus grande tragédie de son histoire sur la colline de Thiepval, pilier de la défense allemande, forteresse naturelle protégée à sa base par des marécages. Elle y perdit 58 000 soldats, dont 20 000 tués.

Le 1er juillet 1916, appuyées par une attaque française au sud, treize divisions des forces du Commonwealth lancèrent l’offensive. Malgré un bombardement préliminaire de sept jours, les défenses allemandes avaient été à peine touchées et l’attaque franco-britannique se heurta à une farouche résistance. Les pertes furent catastrophiques et les avancées minimes. Ainsi, la 36e division irlandaise, prise à la fois sous les obus de l’artillerie britannique et les mitrailleuses allemandes, perdit 5 500 hommes en quelques heures.

Dans les semaines qui suivirent, d’énormes ressources en personnel et en matériel furent déployées, mais l’armée allemande résista avec ténacité. Il fallut attendre fin septembre pour que Thiepval soit finalement capturé, au prix de très nombreux morts.

centre d'interprétation de Thiepval

Le Mémorial de Thiepval, également appelé “Mémorial aux disparus de la Somme”, porte les noms de plus de 72 000 soldats des forces britanniques et sud-africaines morts dans le secteur de la Somme avant le 20 mars 1918 et n’ayant pas de tombe connue. Plus de 90% des hommes commémorés sont morts entre juillet et novembre 1916.

l'immense monument du mémorial de Thiepval, non loin d'Albert

Le mémorial, conçu par le célèbre architecte londonien Sir Edwin Lutyens, a été construit entre 1928 et 1932. Il a la forme d’un arc de triomphe et mesure 45 mètres de haut. Le mémorial de Thiepval est tout simplement le plus imposant des mémoriaux britanniques du monde. 

l'une des arches du mémorial de Thiepval

Au début des années 1930, il fut décidé qu’un petit cimetière mixte serait construit au pied du mémorial pour représenter les pertes conjointes de la France et du Commonwealth lors de l’offensive de 1916.
La grande majorité des 600 soldats enterrés là sont non identifiés. Leurs corps ont été retrouvés entre décembre 1931 et mars 1932, certains jusque Loos ou Le Quesnel, mais la plupart provenaient des champs de bataille de la Somme de juillet-novembre 1916.

Depuis le 1er juillet 2004, un centre d’accueil et d’interprétation a ouvert ses portes à proximité du mémorial de la Grande Guerre. En 2016, le « Musée 14-18, Batailles de la Somme » a été aménagé juste à côté. Ils offrent un espace d’exposition d’environ 400 m2 qui permet aux visiteurs de mieux comprendre l’histoire et les enjeux des différentes batailles de la Somme.

Le musée 1914 - 1918 de Thiepval

À l’intérieur du musée, vous pouvez admirer une reproduction de 60 mètres de long de l’incroyable frise de Joe Sacco, “La Grande Guerre, le premier jour de la bataille de la Somme reconstitué heure par heure”. Ne vous laissez pas tromper par le style “bande dessinée” de cette œuvre, car l’artiste, référence de la bande dessinée documentaire, a voulu imager avec réalisme et sensibilité tout ce qui a pu se passer sur le champ de bataille du 1er juillet 1916. 

l'incroyable frise de Joe Sacco dans le musée de la bataille de la Somme à Thiepval

L’exposition permanente, si elle s’attache avant tout à expliquer la géographie de la bataille et les différentes forces en présence, ne laisse pas pour autant l’humain de côté. Elle montre aux visiteurs des armes de guerre, des munitions retrouvées dans la boue un siècle après le conflit, des extraits d’émouvantes lettres de soldats, des photos, des extraits de films documentaires et une pièce rare, une réplique de l’avion de Georges Guynemer (“as” français mort à 22 ans).

la bataille de la Somme dans le musée de Thiepval
portrait de soldats au musée de Thiepval, non loin d'Albert

Lors de ce circuit du souvenir, vous ne pourrez pas passer à côté de Thiepval, un lieu chargé de souvenirs et d’émotion.

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse :
8 rue de l’Ancre 80300 Thiepval

Horaires :
du 1er novembre à fin février : tous les jours de 9h30 à 17h. Du 1er mars au 31 octobre : tous les jours de 10h à 18h

Tarifs :
pour le musée : adulte 6€, enfants / étudiants 3€. Accès gratuit au Centre d’Interprétation.

Renseignements :
https://www.historial.fr/informations-pratiques/

Le cimetière de Caterpillar Valley

Caterpillar Valley était le nom donné par l’armée britannique à la longue vallée qui s’étend jusqu’à Guillemont. Le village de Longueval se trouve sur la crête nord de cette vallée.
Durant la guerre, ce cimetière contenait quelques dizaines de tombes, mais il s’est considérablement agrandi après l’Armistice lorsque les corps de plus de 5 500 soldats ont été exhumés d’autres petits cimetières alentour et champs de bataille de la Somme pour y être enterrés. Il contient désormais 5 573 sépultures de soldats du Commonwealth dont 3798 ne sont pas identifiées.

Le 6 novembre 2004, la dépouille d’un soldat néo-zélandais non identifié a été exhumée de ce cimetière puis, après un très long voyage, a été enterrée dans la tombe du Soldat inconnu au National War Memorial de Wellington, en Nouvelle-Zélande.

soldat inconnu néo-zélandais au caterpillar cemetery, proche de Longueval et Albert
L’ancienne tombe du Soldat inconnu néo-zélandaise.

INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse :
D20, 80360 Longueval

Le mémorial sud-africain de Longueval

La prise du Bois Delville, surnommé “le Bois du Diable” (“Devil Wood”) fut confiée aux Sud-Africains qui y connurent leur baptême du feu du 15 au 20 juillet 1916. Pris sous de très violents tirs d’artillerie et coupés de l’arrière, ils y vécurent un véritable cauchemar. À l’heure de la relève, des 3 200 hommes qui constituaient la brigade, seuls 143 sortirent indemnes de leurs tranchées.
Le site de Longueval compte un cimetière, un mémorial et un passionnant musée (inauguré en 1986, il commémore la contribution sud-africaine durant les grands conflits mondiaux) au sein du paisible bois de Delville.

le beau mémorial de Longueval dédié aux soldats sud-africains
le bois Delville en 1916
Ce qui restait du bois Delville en septembre 1916

En savoir plus sur le très beau mémorial Sud-Africain de Longueval

Le Top 5 à ne pas manquer

  1. La basilique Notre-Dame de Brebière à Albert
  2. Le musée “Somme 1916”
  3. Le mémorial Sud-Africain de Longueval
  4. Le musée et le mémorial de Thiepval
  5. Le mémorial de Pozières

Ce circuit du souvenir laisse de côté certains mémoriaux et musées de la région, tel l’Historial de la Grande Guerre de Péronne ou le mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel. Mais il faudrait alors plus qu’un week-end pour tout visiter ;-)

Si la Grande Guerre vous passionne, des dizaines de sites peuvent être visités dans les Hauts de France, dont :
– Le mémorial de Villers-Bretonneux et le centre Sir John Monash
– La ville de Fromelles et ses nombreux mémoriaux
– Le mémorial de Notre-Dame-de-Lorette et son musée
– Le chemin de la mémoire de Merris, dans les Flandres
Vous pouvez aussi visiter la cité souterraine de Naours, où nombreux soldats ont laissé leurs noms durant la guerre.

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2 commentaires

  1. Bonjour,

    Je vous contacte car grâce à votre site, j’ai pu voir pour la première fois de ma vie, la tombe de mon arrière grand-père, Gabriel Paillat, que vous avez photographiée.

    J’aimerais savoir comment vous avez trouvé les infos pour faire votre commentaire (Gabriel Paillat, un Vendéen mort pour la France à Fricourt). J’aimerais également savoir si vous avez le contact d’un responsable du cimetière d’Ovillers.

    Merci d’avance pour votre retour.

    Jérôme Pailat

    1. Bonjour Jérôme.

      Heureuse d’avoir pu partager cela avec vous. Je peux vous envoyer la photo en format HD si cela vous intéresse.

      Pour ce qui est des informations, elles figurent sur le formidable site “Mémoire des Hommes” qui liste, entre autre, les Morts pour la France des deux guerres mondiales.

      Je n’ai pas le contact du responsable du cimetière d’Ovilliers mais vous pouvez tenter de contacter le Pôle des Sépultures de Guerre de l’Office National des Anciens combattants et Victimes de Guerre : sepultures.pennhlm@orange.fr et 03.87.34.77.57

      Avec toutes mes amitiés.
      Emily

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