Coup de cœur artistique en vue ! Comme elle est belle, cette église Sainte Thérèse de Wattrelos ! Tout simplement un petit chef-d’œuvre. J’en suis restée bouche bée la première fois que j’y suis entrée. Je ne m’attendais pas à ces lignes pures, à ses splendides vitraux, à ces céramiques multicolores, à cette harmonie et cette élégance. Et ce magnifique porche d’un bleu vif.
L’histoire de l’église “Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus”
Construite entre 1927 et 1929, juste après la canonisation de sainte Thérèse de Lisieux, l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus de Wattrelos est typique de l’Art Déco (la fin des années 1920 était l’époque reine de ce style), même si elle a été construite dans le style néo-roman.
Sa construction a été financée par le curé de la paroisse, l’abbé Delebart, issu d’une riche famille d’industriels du textile, d’autres familles d’industriels et par les dons des paroissiens. En effet, la construction d’une église avait été “réclamée” par les ouvriers nouvellement installés, qui travaillaient à l’époque dans les usines textiles de Wattrelos et souhaitaient un lieu de prière.
L’architecte de l’église Sainte-Thérèse était Charles Bourgeois, un Tourquennois admirateur de Paul Hankar et Victor Horta (architectes et designers belges qui furent les principaux représentants de l’Art Nouveau dans leur pays). Associé avec son père, Bourgeois fut l’un des principaux promoteurs de l’Art Nouveau dans la région du Nord au début du 20ᵉ siècle. Il fut directeur des Beaux-Arts de Tourcoing, et réalisa de nombreux édifices Art Nouveau, puis Art Déco, dans la métropole lilloise (des églises et des maisons de maître).
L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2005.
L’extérieur de l’église Sainte Thérèse de Wattrelos
Plutôt que la pierre de taille, l’architecte Bourgeois a choisi la pierre reconstituée, en aggloméré de ciment qui fut souvent utilisé à partir des années 1920. Malheureusement, cette pierre s’est révélée fragile, friable, et l’église est en réfection depuis des années.
Ce qui frappe en arrivant devant l’église, c’est son porche très particulier : ces céramiques bleues et roses sont très inhabituelles sur la façade d’une église.
La mosaïque est un élément majeur de l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus et ce, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Le porche est surmonté d’une statue de Sainte Thérèse et le portail, de taille modeste, est orné de symboles religieux en bronze, encadrés de roses.
L’intérieur de l’église Sainte Thérèse
Son décor et son architecture ont été conçus autour du thème de la rose, symbole de Sainte Thérèse, que l’on retrouve partout dans l’édifice : mobilier, vitraux, céramiques, mosaïques, voutes, porche, carrelage, colonnes, frises, confessionnaux… Avant de décéder, Sainte Thérèse aurait dit « Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses ».
Singulière, mais harmonieuse, l’église est d’une élégance rare.
Toute la décoration et l’essentiel du mobilier sont d’origine.
L’église Sainte-Thérèse est décorée de plusieurs frises en céramique composées de roses de différentes couleurs, créées par Charles Fourmaintraux-Delassus, de Desvres.
Les peintures du chemin de croix ont été réalisées par un célèbre peintre de l’époque, Lucien Jonas. Né à Anzin, dans une famille d’industriels du Nord, ce peintre est surtout connu pour ses paysages miniers et ses peintures de guerre. D’ailleurs, sur l’une des douze stations, l’artiste a glissé un clin d’œil au bassin minier : Simon Pierre porte un casque de mineur.
Les vitraux de l’église ont été réalisés entre 1930 et 1936, puis de 1947 à 1964, mais présentent néanmoins une grande homogénéité, car les peintres verriers David Charles et Lesage, puis Duthoit et Rouland ont respecté les caractéristiques stylistes et iconographies « Art Déco » de la période de construction de l’église.
Les vitraux présentent la vie de Thérèse de l’Enfant-Jésus, ainsi que des saints l’ayant influencée dans sa vocation.
L’autre richesse de cette bâtisse, ce sont les fonts baptismaux recouverts de mosaïques bleues.
Le chœur consacré à Sainte-Thérèse est lui aussi couvert de mosaïques bleues et, toujours, de la fameuse rose.
Plusieurs éléments, répartis à l’extérieur et à l’intérieur de l’église, n’ont pas été sculptés, mais réalisés dans du ciment d’après des moules préparés par le sculpteur local Jules Clamagirand (qui a également sculpté deux hauts-reliefs sur la Maison du Broutteux de Tourcoing et le fronton de la chapelle du Vœu de Tourcoing).
Sur la façade et sur les piliers de la nef, vous pouvez ainsi admirer des séraphins.
L’église Sainte-Thérèse de Wattrelos vaut réellement le détour ! Ne manquez pas de la visiter si vous passez dans la métropole lilloise. L’Office de Tourisme de Wattrelos organise régulièrement des visites guidées.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Rue Sainte Thérèse (quartier du Laboureur) à Wattrelos.
Horaires : l’église est ouverte les dimanches de 9h30 à 11h30, durant le marché.
Tarif : l’entrée est gratuite.
Si vous aimez l’Art déco, il y d’innombrables perles à découvrir dans les Hauts-de-France, et notamment de superbes églises de style Art déco dans le sud de Laon.
Et puisque vous êtes à Wattrelos, ne ratez pas le passionnant Musée des Arts et Traditions populaires de Wattrelos ou réservez une visite du bourloire pour y faire une partie entre amis.
Cet article vous a plu ? Gardez-le ou partagez-le.