Situé au nord de Tournai, en bord de l’Escaut, le parc de la reine cache un lieu secret, un morceau de remparts vieux de 500 ans. En vous y promenant, vous croiserez des arbres remarquables, des palmipèdes et des promeneurs aussi charmés qu’apaisés.
Ne confondez pas ce parc avec le “parc reine Astrid”, plus petit et situé à côté du Musée d’histoire naturelle. D’ailleurs, sans doute pour faire la différence, les locaux parlent plutôt du “jardin de la reine”.
L’histoire du parc de la reine
Au Palais des Beaux-Arts de Lille, vous pouvez admirer un plan-relief de la ville de Tournai qui montre l’état des remparts de la cité en 1701, après son rattachement à la France par Louis XIV.
Les fortifications de Tournai ont été détruites à partir de 1865 pour agrandir et réurbaniser la ville. Il ne reste que quelques tours et “le pont des trous” (érigé à la fin du 13e siècle). Les ouvriers ont remblayé les fossés et les douves, sur lesquels la ville a aménagé des espaces verts : le parc Marvis, le parc de l’hôtel de ville, le parc de la Reine…
Le “square” de la Reine a été créé en 1872 sur l’emplacement qu’occupaient des remparts, des fossés et bastions qui défendaient l’ancienne porte des “Sept Fontaines”.
C’est l’architecte Eugène Roussel qui a dessiné le jardin de la reine en 1870, puis l’a conçu à partir de 1872, décidant de l’implantation des arbres, des statues, des ponts et des balustrades en ciment… Il fit également installer des statues inspirées de la mythologie, telle Diane chasseresse, depuis disparues.
Le jardin, ses arbres et son “bolwerk”
Plusieurs arbres remarquables sont disséminés dans le jardin, et notamment des cyprès chauves de la famille des séquoias. Très grands, ces arbres originaires des États-Unis perdent leurs feuilles en hiver et sont reconnaissables à leur écorce molle très protectrice.
Le jardin accueille par ailleurs de splendides hêtres pourpres, des tilleuls pleureurs et un superbe noyer noir d’Amérique haut de 36 mètres (le plus grand de Belgique).
Le parc a subi de plein fouet le violent orage de mai 2009 qui fut fatal à de vénérables arbres. L’espace libéré a été planté de mahonias, hortensias et hibiscus, à la demande des Tournaisiens.
Des pigeonniers (montés sur pilotis pour éviter les rats…) ont été démontés en 2015 puis, une fois restaurés par l’école Val-Itma, ont retrouvé leur place au milieu du plan d’eau du Jardin de la Reine en 2021.
En plus des pigeons, vous croiserez de nombreux canards autour de l’étang, au milieu duquel un aérateur mousse pour oxygéner l’eau des poissons. L’eau de l’étang provient de l’Escaut, qui coule juste à côté du parc.
Lorsque Louis XIV conquit Tournai, il choisit de détruire ou de réutiliser toutes les fortifications et demanda à Vauban de les reconfigurer. Ce dernier choisit de canaliser l’Escaut et de réduire son débit, puis mit en place des contreforts.
Il ne reste quasiment rien des anciennes fortifications, si ce n’est de discrètes pierres du “côté Escaut” du jardin.
On aperçoit un pan de pierres blanches en partie recouvert de lierre, ce qui reste d’un “bolwerk”, un boulevard d’artillerie. On y installait des canons pour tirer sur l’ennemi, particulièrement les bateaux qui passaient sur l’Escaut.
Ces anciens remparts, qui s’élevaient à sept mètres de hauteur, datent de l’occupation anglaise entre 1513 à 1519 (sous Henri VIII). On distingue des pierres blanches taillées en diamant, typiques des fortifications anglaises.
Une jolie balade vous attend dans le petit, mais charmant parc de la Reine de Tournai. À la fois paisible et foisonnant, il vous permettra de vous détendre, vous promenez, méditer, admirer la nature ou vous amuser des canards…
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Parc du Jardin de la Reine, rue François-Joseph Peterinck 7500 Tournai
Horaires : tous les jours, 24h/24
Puisque vous êtes à Tournai, ne ratez pas la magnifique cathédrale classée à l’UNESCO ou la grand-place, mais aussi les sites moins connus, tels que les anciens fours à chaux.
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