À l’ouest de Bony, le Cimetière américain de la Somme… se situe en réalité dans l’Aisne. Alors pourquoi “de la Somme” ?
Il doit son nom à la région où ont eu lieu la majorité des combats auxquels les soldats américains ont participé du 28 mai au 24 octobre 1918, dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale.
Ils ont débuté autour de Cantigny (dans la Somme), se sont poursuivis plus au nord vers Amiens en juillet-août et ont continué fin septembre sur la ligne Hindenburg, entre la Somme et l’Aisne, dans la région de Bellicourt, de Riqueval et de Prémont.
Cette nécropole contient les corps de 1844 soldats américains, dont 138 inconnus et 5 femmes.
Parmi ceux qui ont été identifiés figure le lieutenant William Fitzsimons, premier officier américain tué lors de la Grande Guerre, à l’âge de 28 ans. Médecin militaire, Fitzsimons est décédé lors d’un raid aérien allemand en septembre 1917, lorsque des bombes sont tombées sur l’hôpital proche du camp militaire de Dannes-Camiers, dans le Pas-de-Calais.
Ce cimetière est l’un des huit cimetières militaires américains de la Première Guerre mondiale administrés par l’American Battle Monuments Commission qui vous invite à assister, tous les jours à 16h40, à la cérémonie de descente et de pliage du drapeau.
Les tombes sont matérialisées par des croix latines en marbre blanc, pour les soldats de confession chrétienne ou ornées de l’étoile de David pour les soldats de confession juive.
Le lieutenant Paul Waples Derrickson est décédé en mai 1918 à l’âge de 26 ans alors qu’il menait ses hommes près de Cantigny. Il a reçu la Distinguished Service Cross à titre posthume.
Le caporal Thomas O’Shea faisait partie d’une compagnie de mitrailleurs de la 27e division d’infanterie américaine. Le 29 septembre 1918, durant la bataille du canal de Saint-Quentin, il a été mortellement blessé alors qu’il s’approchait d’un char où des soldats l’appelaient à l’aide. Il avait 23 ans. Lui et les deux sergents qui l’accompagnaient ont reçu la plus haute distinction de l’armée américaine, la Medal of Honor. Il a également été décoré (entre autres) de la Distinguished Conduct Medal britannique, et de la Médaille militaire et de la Croix de guerre française.
Quelques civils sont enterrés dans le cimetière de Bony. Parmi eux, Peter Piggen, un Californien décédé le 26 septembre 1918.
Le caporal Samuell Douthitt Hill, né dans le Kentucky, s’est retrouvé à Auckland, en Nouvelle-Zélande, car son père travaillait au consulat américain de la ville. Volontaire pour s’engager dans l’armée, il a été intégré à la New Zealand Rifle Brigade. Il est décédé accidentellement le 30 mai 1918, écrasé par un camion, à l’âge de 26 ans.
Le soldat new-yorkais d’origine hongroise Morris Bleich est décédé le 27 septembre 1918, à l’âge de 27 ans, durant les combats sur la ligne Hindenburg.
Le soldat de l’Illinois Wyladslav Nizinski, d’origine polonaise, est décédé le 17 octobre 1918 à Molain, dans l’Aisne, à l’âge de 26 ans.
Les stèles, alignées en rangées, sont séparées en 4 parcelles qui se croisent au mât près du sommet de la colline. L’axe le plus long mène à la chapelle à l’extrémité est du cimetière.
La chapelle
La chapelle de style Art déco a été dessinée par George Howe, architecte de Philadelphie formé en France, et c’est le sculpteur français Marcel Loyeau qui a réalisé la décoration sculptée.
Sur le fronton de la chapelle, on peut lire, d’un côté, le message “To those who died for their country” et, de l’autre, sa traduction, “Morts pour la Patrie”.
Une porte massive en bronze surmontée de l’aigle américain mène à l’intérieur de la chapelle dont les murs extérieurs sont sculptés de matériel militaire (fusils, canons, cartouches…)
Une fois à l’intérieur, la lumière provenant de vitraux bleutés (représentant les insignes des divisions américaines) baigne les lieux. Sur les murs sont gravés les noms de 333 soldats américains portés disparus. Une rosette marque les noms des soldats qui ont, depuis, été retrouvés et identifiés.
Quand le cimetière est ouvert au public, un membre du personnel (bilingue) est toujours disponible pour répondre à vos questions et conduire les proches des soldats décédés jusqu’à leur tombe.
INFORMATIONS PRATIQUES :
Adresse : Somme American Cemetery D57 02420 Bony
Horaires : le cimetière est ouvert au public toute l’année et tous les jours, de 9h à 17h, excepté le 25 décembre et le 1er janvier.
Un second mémorial monumental a été édifié à quelque 1 600 mètres à vol d’oiseau en bordure de la route qui mène de Saint-Quentin à Cambrai, sur le territoire de la commune de Bellicourt.
Le mémorial américain de Bellicourt
Non loin du cimetière, sur l’autoroute A26 en direction de Cambrai et à 1,6 km au nord du village de Bellicourt, se dresse l’impressionnant mémorial de Bellicourt.
Le monument, dû à l’architecte franco-américain Paul Philippe Cret, a été inauguré en 1937.
Érigé au-dessus d’un tunnel de canal creusé à la demande de Napoléon 1er, il commémore les exploits et sacrifices des 90 000 soldats américains qui combattirent en France en 1917 et 1918. Le tunnel fut l’un des principaux dispositifs de défense de la Ligne Hindenburg, qui fut attaquée par les troupes américaines lors de l’offensive de septembre 1918.
Deux divisions américaines rejoignirent la Ligne Hindenburg les 24 et 25 septembre 1918, puis prirent part à l’offensive alliée qui débuta le 29 septembre 1918. Les combats furent si meurtriers que les deux divisions américaines furent relevées dès le lendemain, le 30 septembre 1918.
Au dos du mémorial est gravée une carte illustrant les opérations américaines.
Sur la terrasse se trouve une table d’orientation qui, comme tout le monument, domine la campagne environnante.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : sur la D1044, à 5mn du cimetière
Horaires : le monument est accessible tous les jours, 24h/24.
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