Coups de coeur

À la découverte de Gruson

Gruson est surnommée la “Petite Suisse” car elle a la particularité d’être vallonnée et boisée sur une plaine du plat pays qu’est le Nord. Tranquille et coquet, le village attire par son cadre authentique et son esprit rural, non dénués de charme…

En se promenant dans les ruelles de Gruson, charmant village de la métropole lilloise délimité par la rivière Marque, on découvre un joli coin de campagne qui a su garder son patrimoine ancien.

Si vous avez entendu parler de la bataille de Bouvines (en 1214, le roi Philippe Auguste y a affronté et vaincu une coalition formée par le Saint-Empire romain germanique, le Comté de Flandre et le royaume d’Angleterre), sachez que les combats se sont en partie déroulés sur le territoire de Gruson.
De nos jours, il ne reste évidemment plus rien du champ de bataille.

Gruson offre un beau parcours dans ces ruelles (“voyettes”) où se dévoilent fermes d’antan, calvaire, champs fleuris et chapelles dans une atmosphère tranquille et bucolique.

L’église Notre-Dame de la Visitation

On ne connait pas exactement la date d’édification de l’église de Gruson, mais on sait qu’elle a été plusieurs fois reconstruite entre le 16e et le 19e siècle. Si le clocher de 1780 a été conservé, l’édifice a ainsi été complètement reconstruit avec une architecture néo-romane à l’initiative de Ludger Honorez, alors nouveau curé de la paroisse en 1877.

C’est l’architecte roubaisien Paul Destombes qui en a réalisé les plans (on lui doit également la maison du peintre Remy Cogghe à Roubaix ou l’église Saint-Vincent-de-Paul de Wattrelos).  Inspiré par le style roman, l’intérieur est simple, presque dépouillé.

Le Saint-Patron de l’édifice est Saint Gangon, censé favoriser “la paix des ménages” (trompé par son épouse alors qu’il était parti aux croisades, il l’a punie à son retour et, par vengeance, elle l’a fait assassiner par son amant…).

Plusieurs dalles funéraires sont encastrées dans les murs de l’église, dont celle de Monseigneur Regnault, qui a été curé de Gruson de 1685 à 1718 ; celle de Louis Plancq (ancien maire et riche propriétaire terrien) et son épouse Marie, tous les deux décédés en 1776 ; et celle de Charles Escrohart (“bailli”, c’était un officier qui rendait la justice pour les seigneurs de Landas), son épouse Marie-Angélique et leurs fils Pierre.

Dans le transept gauche, on peut admirer un superbe baptistère qui semble littéralement sculpté dans le bronze (typique du “renouveau du Moyen Âge” du 19e siècle).

Comme souvent dans les églises, les vitraux ont été financés par les paroissiens les plus aisés, dont le nom figure au bas des verrières.
Sur l’un des deux fauteuils sculptés situés derrière l’autel, on peut lire la devise de Monseigneur Louis Baunard. Recteur des facultés catholiques de Lille et directeur du collège Saint-Joseph de Lille, il a passé sa retraite à Gruson, qu’il appréciait tellement qu’il en écrivit des poèmes !

Une fois ressorti de l’église, on se promène dans les ruelles, où l’on remarque de belles longères et des prairies. Vous croiserez peut-être des chevaux ou des moutons.

L’édifice le plus intéressant, car le plus “typique” de Gruson est sa “ferme du Coulombier” (ferme Despatures) et ses “imbrications” (dessins géométriques en briques).
Située au coin de la rue de Verdin et de la rue de Cysoing, la ferme a été restaurée au milieu du 18e siècle, autour d’un colombier. Les colombiers étaient le privilège de seigneurs qui assureraient l’élevage des pigeons, signe de richesse et de pouvoir (car le pigeon faisait office de facteur).
Le colombier de la ferme a été construit dès 1688, à l’initiative de l’aîné des fils du Comte de Corroy, il se dresse au centre de la cour.

Sur le porche de la ferme, on distingue un losange représentant les armoiries du propriétaire. Nous retrouvons ce genre d’ “imbrication” sur les murs de la ferme et sur ceux des pignons des maisons avoisinantes : croix, losange, damier, étoile, cœur… Selon la conservatrice du musée du plein air de Villeneuve-d’Ascq, il s’agirait de symboles de protection de la maison ou de marque de corporations artisanales (brasseurs, maréchaux-ferrants…) créés au Moyen Âge.

Il existe à Gruson un très vieux calvaire en pierre surnommé le “Bon Dieu de pierre”. Mesurant 1m50 de haut, sculpté dans un seul bloc de pierre, il aurait été créé au milieu du 14e et provient de l’abbaye voisine de Cysoing.  Elle aurait appartenu au tombeau d’un seigneur ayant combattu aux côtés du roi Jean le Bon (1350-1364).

Durant la promenade, on découvre aussi quelques anciennes fermes construites en “rouge barre”, un appareillage de pierres blanches et de briques, typique du nord de la France, qu’on utilisa beaucoup du 17e au 19e siècle.

Des chapelles sont dispersées dans le village et des statuettes pieuses ornent la façade de plusieurs maisons. Ainsi, la “Vierge des Victoires”, qui se trouve au n°34 de la rue Neuve, au-dessus de la grand-porte de l’ancienne Métairie de Landas. Édifiée en 1873, “La chapelle N.D. des Victoires fut élevée par Mademoiselle Victoire Dutilleul en témoignage de reconnaissance, au retour de ses neveux soldats durant la guerre franco-allemande.” (de 1870)

Sur le toit de certaines maisons, vous pouvez admirer des épis de faîtage en céramique ou terre cuite.

Le monument aux morts est un obélisque commémoratif 1914-1918 sur lequel on peut voir une couronne mortuaire et une palme de la victoire entremêlées au-dessus d’une Croix de guerre.
Ce monument plutôt simple a été dessiné par l’architecte roubaisien Anatole Leman, qui a co-créé le Monument Lillois aux victimes de l’explosion des 18 ponts en 1916.

La commune est également connue pour le célèbre “Carrefour de l’Arbre”, section pavée de 2 kilomètres, très exigeante, où la course cycliste du Paris-Roubaix passe tous les ans.

Une balade à faire à Gruson

Les balades sont nombreuses dans le coin, mais on peut retenir les Voyettes du Val de Marque, qui s’étalent sur Gruson, Bouvines et Sainghin-en-Mélantois.

Avec le parking situé face à la salle municipale comme point de départ, le trajet balisé en jaune peut durer 1h40 (soit 5 km) ou 2h30 (10,5 km), selon l’itinéraire emprunté.

L’office du tourisme de Seclin propose aussi une balade découverte de Gruson durant l’année. Jetez un œil à l’agenda de leurs sorties prévues.

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