Bouvines, située à une quinzaine de kilomètres de Lille, est un village agricole de 750 habitants, célèbre pour la victoire française de 1214 (durant laquelle les troupes royales de Philippe-Auguste ont vaincu une coalition de seigneurs flamands, anglais, allemand et français, menés par l’Empereur Otton IV). Cette bataille décisive est commémorée sur les sublimes vitraux de l’église de la ville.
L’église Saint-Pierre de Bouvines
L’église Saint Pierre de Bouvines est un petit bijou qui m’éblouit chaque fois que je la visite. Ses vitraux sont tout simplement exceptionnels. Elle est inscrite au titre des monuments historiques, dans sa totalité, depuis 2010.
L’extérieur de l’église est joli sans être exceptionnel. Achevée en 1886 (dernier vitrail posé en 1906), elle est du style “néo gothique” en pierres blanches, un style pastichant celui du 13e siècle, en vogue chez les architectes de l’époque. Auguste Normand, le maître d’œuvre, l’a conçue comme une chapelle principalement destinée à mettre en valeur les vitraux. Et il est parvenu à son but !
Les vitraux
Ces 21 vitraux, de huit mètres de haut et trois de large, créées par la maison Champigneulle, de Bar-le-Duc, célèbrent la bataille de Bouvines.
Les vitraux sont très colorés et soignés, ils regorgent de petits détails. On peut passer des heures à les observer pour distinguer ici un soldat qui remet en place sa chausse, là un combattant mort sur le sol, là un cheval qui se braque, ici le drapé d’une tunique…
“Chaque vitrail est composé de trois parties : la partie supérieure contient des médailles où sont peints des anges, la partie inférieure contient les blasons des donateurs qui ont contribué à le financer et la partie centrale illustre un moment de la bataille de Bouvines selon la chronique de Guillaume Le Breton, chapelain du roi Philippe-Auguste.”
wikipedia.fr
En réalité, les blasons sont soit communaux (villes ayant envoyé des milices bourgeoises en 1214 ou villes donatrices en 1890), soit familiaux (participants à la bataille de 1214 ou donateurs en 1890).
Dans l’église, des panneaux rappellent le déroulement de la bataille et les forces en présence.
L’église propose d’ailleurs un guide audio et un guide vidéo à ouvrir sur votre smartphone.
L’autre “bijou” de l’église Saint-Pierre de Bouvines est son orgue datant de 1906, lui aussi de style néo-gothique, avec ses 996 tuyaux et son soubassement en forme de château fort.
Pour une visite guidée, vous pouvez contacter la paroisse ou l’association les Amis de Bouvines.
INFORMATION PRATIQUE
Adresse : Rue Jeanne d’Arc 59830 Bouvines
Horaires : L’église est ouverte tous les jours. En été de 9h à 18h, en hiver de 10h à 17h.
Le champ de bataille de Bouvines
Vous pouvez, si vous le voulez, vous promener autour de Bouvines pour tenter de retrouver le champ de bataille. Selon le site des “amis de Bouvines” :
La bataille s’est déroulée à peu près de part et d’autre d’un axe Nord-Sud / Sud-Ouest, sur un front s’étendant des abords de la Marque (rivière marécageuse) jusqu’à Camphin-en-Pévèle, le centre étant au lieu-dit « la Chapelle aux arbres », à deux kilomètres du village par le chemin Brunehaut (dit « de Tournai »), au milieu de la plaine (le fameux « couloir des invasions » actuellement parsemé de blockhaus !). Si l’on tourne le dos à Lille, les coalisés étaient devant et sur la gauche, descendant du Nord-Est, les Français remontant du Sud-Ouest, par le Pont-à-Bouvines, ayant brusquement fait volte-face.
Le monument aux morts de la ville porte les dates 1214 (bataille de Bouvines) et 1914 (début de la Première Guerre mondiale).
À voir / faire aussi à Bouvines
- Plusieurs « censes » (des domaines abbatiaux ou seigneuriaux avec bâtiments d’exploitation, d’origine médiévale).
- Un monastère (privé) occupé par la Communauté catholique et œcuménique du Chemin Neuf
- Un obélisque commémoratif de la bataille de 1214, à côté du Monument aux morts, érigé en 1863.
- Plusieurs belles fermes à cour carrée du 19ème siècle, spécialisées dans la production du « chicon » (endive), l’élevage de charolais et la culture céréalière.
- Une ancienne gare du tramway omnibus à vapeur de la ligne à voix métrique Hellemmes-St Amand-les-Eaux (1893-1933).
- Plusieurs chapelles dont la chapelle votive St Hubert (1872), de style néogothique.
- Une promenade le long des rives de la Marque, avec chemins piétonniers aménagés par Espace Naturel Lille Métropole, reliant Marquette à Ennevelin sur près de 30 km.
Puisque vous êtes dans le coin, baladez-vous le long des “voyettes” de la Marque, autour de Bouvines, ou allez vous promener dans les marais de la Marque et, juste à côté, les marais de Fretin. Et si vous aimez les beaux vitraux, ne ratez pas ceux de l’église Saint-Louis de Marcq-en-Baroeul.
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Suite à votre article, nous sommes allés voir l’église de bouvines et n’avons pas été déçus ! Les vitraux sont magnifiques ! Nous avons complété la journée avec la visite du musée de plein air de Villeneuve d’ascq, très agréable, très coquet, on y apprend beaucoup de choses .
Merci pour vos articles !
Merci Annie et heureuse d’avoir pu inspirer votre balade.
Félicitation pour votre site, mais la bataille de Bouvines n’a pas mis fin à la guerre de cent ans (1453)
J’ai écris ça ?!? 😩😳 Mais la guerre de 100 ans n’était même pas commencée en 1214 ! Holalaaaaa… Merci de me l’avoir fait remarquer, je vais corriger tout de suite.
Bonjour & Bravo pour ces belles pages sur Bouvines
L’église est bien ouverte tous les jours, mais la visite gratuite et la messe du premier dimanche du mois n’ont plus lieu depuis 2020 – on peut contacter la paroisse sur http://paroisse.emmanuel.free.fr les Amis de Bouvines sur http://www.lesamisdebouvines.com pour tout renseignement…
Bonjour Frédéric.
Merci pour ces précisions, je vais modifier mon article en ce sens. Bonne journée !