Coups de coeur

La balade des villas de Wimereux

Les villas de Wimereux illustrent parfaitement le style Belle Epoque. Tout dans ces villas et leurs ornements rappellent cette période, lorsque Wimereux était une station balnéaire en plein essor. On construisait alors pour être vu et se faire voir. Le résultat ? De petits bijoux d’architecture balnéaire, colorés, élancés, imposants, à la fois variés et homogènes.

La plupart de ces villas ont été construites à la toute fin du 19e siècle, lorsque l’arrivée du train et l’enthousiasme pour les bains de mer ont transformé un petit hameau ensablé en une petite ville élégante et raffinée.

Toute l’année et de manière autonome, grâce aux plaques bleues de l’association « Valorisons Wimereux », vous pouvez découvrir le charme des villas centenaires de Wimereux en toute liberté.
Leurs flashcodes permettent de découvrir, pour chacune des villas, son histoire, ses créateurs, les éventuels personnages célèbres qui y ont vécu, parfois la vue du jardin, les détails architecturaux à remarquer…

Lorsque je m’y suis rendue, en mai 2023, la balade de Wimereux proposait d’admirer une dizaine de villas. Depuis, la promenade s’est élargie car elle propose de découvrir pas moins de 35 villas !

Et la ville de Wimereux est tellement riche de perles architecturales que l’association a prévu d’en ajouter chaque année. Si vous préférez une version papier, la carte du circuit des plus belles villas de Wimereux est à retirer à l’office de Tourisme.

Commençons par l’Avenue de la mer… qui a « un peu » changé depuis 1900.

La jolie villa Christine a été construite en 1898, mais on ne connait malheureusement pas son architecte. Elle porte le prénom d’une des filles du premier propriétaire, le Colonel Moreigne.

La villa l’Albatros a été construite en 1894 par l’architecte parisien Louis Charles Taisne, qui passait souvent ses vacances à Wimereux.
La villa est très représentative de l’architecture balnéaire de Wimereux. La frise en céramique « Albatros » sur le pignon représente un oiseau survolant les flots devant le soleil. Les propriétaires ont pris soin de reprendre ces couleurs sur les murs et les volets.

Au 121 rue Carnot, l’imposante villa Saint-Jean a été construite en 1896 pour Georges Degroote, maire d’Hazebouck et conseiller général. Occupée par la même famille depuis sa construction, elle jouit d’une situation légèrement surélevée à l’angle de deux rues, ce qui lui offre une vue imprenable sur la mer.

N’hésitez pas à jeter un œil à toutes les maisons et pas seulement aux villas « officielles ». Vous découvrirez des noms d’architecte, de jolies plaques en céramique et des habitations originales.
« La tourelle », construite avant 1900 par l’architecte bailleulois Henri Boudin, possède une tourelle qui lui donne un air moyenâgeux, mais aussi un petit pignon flamand, des briques vernissées et un enduit gris, qui soulignent son style original et éclectique.

Rue Louis Gallet, la villa « l’Etoile » a été construite en 1891. L’architecte et l’origine de la villa restent mystérieux. Sa façade présente trois parties en escaliers. À gauche, deux fenêtres, au centre, un balcon et un oriel à droite au premier étage. C’est original !

La rue Carnot accueille des bâtiments plus « classiques », mais néanmoins intéressants.
Cette banque était auparavant un concessionnaire de voitures… qui voulait protéger les conducteurs grâce à un Saint-Christophe (saint patron protecteur des voyageurs), mais aussi grâce à Note-Dame-de-Lourdes. Est-ce à dire qu’à l’époque, les automobilistes conduisaient particulièrement mal ? 😉

Rue Napoléon, la villa « Le chasse-marée » ne passe pas inaperçue avec sa couleur rouge orangé et ses guirlandes de fleurs au deuxième étage. Construite en 1896 pour Léontine Voituriez, elle a changé plusieurs fois de nom et de couleur. Un amoureux de la mer lui a finalement donné le nom d’un petit bateau de pêche, le « Chasse-Marée ».

Toujours rue Napoléon, la vaste villa « Graziella » a été construite en 1895 par l’architecte Lillois Emile Vandenbeusch pour André Lepez. Elle a très peu changé d’aspect depuis sa construction, mais a été agrandie en 1925, dans un style « chalet » typique de l’époque.

Juste à côté de « Graziella » a été érigée une villa aux volets bleus qui lui ressemble beaucoup et a peut-être été dessinée par le même architecte.

« Napoléonette » ? La villa d’un admirateur de l’Empereur ? Non, la villa tient son nom de la rue Napoléon. Construite en 1867 pour Jean Lartigue, haut fonctionnaire des travaux publics, baptisée à l’époque « le Sorézien », la villa Napoléonette est l’un des plus anciens chalets de Wimereux. Elle possède de très beaux lambrequins sculptés qui soulignent sa toiture et en font tout son charme.

Quai Alfred Giard s’élève l’une mes villas préférées : l’élégante « Miramar ». Elle a été construite dans un style anglo-normand vers 1905 par l’architecte lillois Emile Vandenbeusch pour Roland-Désiré Lepez, vice-président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics. Elle possède une belle vue sur Wimereux et la mer. Contrairement à d’autres, la villa n’a pas été abîmée par les guerres.

Nous arrivons sur le front de mer, où les jolies habitations sont légion. La villa « Clair de lune » a été construite vers 1900.

Située sur la digue nord du Wimereux, la villa « Les Sépioles » a été construite en 1912 par l’architecte belge Edouard Pelseneer pour la famille de son épouse, Bertha Lion. La maison doit son nom au zoologiste Paul Pelseneer, neveu de l’architecte : les sépioles sont de petites sèches.
Cette impressionnante villa est bâtie sur un soubassement de pierres et s’élève sur quatre étages. La façade en forme de trapèze donne une vue à 180 degrés sur la mer.

À Wimereux, la tradition voulait que les cabines de chaque famille portent le nom de leur villa. Ce n’est plus vraiment le cas.

Derrière la digue, à l’angle de la rue du Général-de-Gaulle et de la rue Léon-Fayolle, « la Frégate » est une villa haute en couleurs ! Construite vers 1895, elle a régulièrement été rénovée par ses propriétaires successifs. C’est, sans conteste, la villa la plus photographiée de Wimereux.

L’architecte Emile Vandenbeusch a construit la villa « Miramar », que nous avons vue plus haut, mais aussi quatre autres maisons à Wimereux, dont la villa « Sans Adieu » (au coin des avenues Foch et Jean Herlem) en 1913. Le propriétaire, Paul Vermelle, administrateur des Briqueteries des Flandres, la confia à sa fille Suzanne. La mosaïque représente un paysage marin stylisé.

Rue des Anglais, à gauche, la magnifique villa « Martin Pêcheur » a été construite par l’architecte Calaisien Ernest Decroix en 1894. Elle possède un porche d’entrée majestueux, un magnifique oriel peint en vert et son fronton est baroque, d’inspiration Hispano-Flamand.
À côté, Louis-Constant Meurillon a créé la belle villa « Saint Louis » en 1895 pour Louis Watrigant, industriel Lillois. Ses propriétaires actuels ont pris la décision audacieuse de peindre ses huisseries en noirs, couleur de la plaque portant le nom de la villa.

Rue Notre Dame s’alignent six jolies villas construites vers 1900 pour Louis-Auguste Watrigant, industriel textile à Lille, qui était tombé sous le charme de la baie. L’architecte Louis-Constant Meurillon a créé les 6 villas côte à côte et identiques : avec un bow-window surmonté d’un balcon et un épi de faîtage sur le toit.

Vous croiserez aussi à Wimereux de nombreuses maisons blanches à volets bleus, typiques de maisons de bord de mer.

Construite en 1895, la villa « Pierre-Marie » a été la propriété de Joseph Jardel, ingénieur et directeur de la Société des mines de Carvin à partir de 1911. Construite au départ pour Eugène Longuet-Pouilly, négociant à Boulogne, cette villa à trois façades a souvent changé de propriétaire et de nom.

Ici vue « de dos », la villa Le Bon Accueil a été construite en 1880 pour Robert Maxton, un anglais amoureux de la dentelle calaisienne. Ce n’était qu’un simple chalet et c’est ensuite Eugène Bernard, négociant en grains à Arras, qui le fit agrandir entre 1893 et 1896 pour en faire un petit château. Bombardée, comme bien d’autres villas en juin 1944, la villa « Le Bon Accueil » a été restaurée à l’identique après la guerre.

Nous n’avons vu dans cet article que quelques-unes des belles villas de Wimereux. Si vous vous rendez sur la Côte d’Opale, ne ratez pas ce patrimoine historique remarquable reconnu par le Ministère de la culture. Non seulement la balade est agréable, mais vous aurez l’impression de vous promener à la Belle Epoque, au temps des bains de mer et des chapeaux melon…

Tous les jeudis de l’été, l’association Le Charme de Wimereux organise une visite guidée des villas balnéaires.

Puisque vous êtes dans le coin, vous pouvez aussi passer un week-end à Boulogne-sur-Mer, visiter le Musée 39-45 d’Ambleteuse ou faire une très belle randonnée au Cran du Noirda d’Audresselles

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