Des “Boulevards bavards” ? Valenciennes fait parler les rues ? En réalité, la ville propose de découvrir le patrimoine de la cité en parcourant ses boulevards qui ont tant de petits secrets à vous raconter. Au 19ᵉ siècle, Valenciennes a été surnommée “l’Athènes du nord” car de nombreux artistes y sont nés ou y ont vécu. Depuis quelques années, la ville a décidé de mettre en valeur leur création et son riche patrimoine… et de le faire découvrir.
La visite historico-insolite proposée par l’Office du tourisme de Valenciennes vous invite à vous balader sur les boulevards en découvrant des histoires inédites et insolites, en observant de petits détails sur les façades, le long d’une promenade riche en anecdotes sur les artistes ou les habitants…
J’ai passé toute ma jeunesse à Valenciennes et je ne connaissais pourtant pas la plupart des informations que le guide nous a données !
Commençons près de la Place Verte.
À la fin du 19ᵉ siècle, la ville bénéficiait d’un des réseaux de distribution d’eau les plus évolués de France, mais l’accroissement de la population créait un problème d’accès à l’eau potable. Ce château d’eau a donc été construit en 1908 à l’emplacement de la station de pompage dite “de la Place Verte” qui datait de 1863. En 1962, il a été coiffé d’un réservoir de 1000 m³.
En remontant la rue de Mons, de belles maisons de maître se succèdent. Elles datent toutes du 19ᵉ siècle.
Cette maison, de style néo-flamand (avec des touches néo-gothiques), parait plus ancienne qu’elle ne l’est ! Ce style de construction, typique du 19e siècle, se distingue par une alternance de brique et de pierre avec des formes caractéristiques : pignons à gradin (à pas de moineaux), tourelles et logettes.
Remarquez-vous les visages en relief sur la façade de cette grande maison bourgeoise ?
Valenciennes est fière de la quarantaine de “prix de Rome“, issus de ses Écoles académiques et de son Conservatoire national de musique, qui lui ont valu le surnom d'”Athènes du Nord” en 1860.
Tellement fière qu’après le démantèlement de ses remparts médiévaux à la fin du 19e siècle, Valenciennes a donné à ses boulevards le nom des plus grands artistes qui y sont nés.
Parmi eux, Jean Froissart (l’un des plus importants chroniqueurs de l’époque médiévale), le peintre Antoine Watteau, (1684-1721), dont le musée de la ville conserve quatre toiles, le peintre Jean-Baptiste Pater (ami de Watteau), le peintre et sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux (qui a – entre autres – sculpté la Danse de l’opéra Garnier), le paysagiste et aquarelliste Henri Harpignies (qu’Anatole France qualifiait de “Michel-Ange des arbres et des campagnes paisibles”), etc.
Au coin du boulevard Pater et du square du Rieur, vous pouvez admirer le “château de Madame Marguerite de Vienne”, construit entre 1893 et 1896 par l’architecte local Emile Dutouquet qui a créé plusieurs édifices civils et religieux dans le style néo-renaissance flamande.
De belles maisons se succèdent le long du boulevard Pater, certaines assez classiques et d’autres plus originales. Les architectes se sont parfois amusés avec les formes et les briques.
Le croisement de la rue des Capucins et du boulevard Watteau accueille l’entrée principale du lycée Antoine Watteau, érigé en 1905, qui porte le nom du “peintre du charme et de la grâce” depuis 1924. Les grès utilisés pour les soubassements proviennent des anciennes fortifications de la ville.
Une plaque rappelle que le bâtiment a accueilli la Kommandantur durant la Seconde Guerre mondiale.
Comme le boulevard Pater, le boulevard Watteau a été réaménagé entre 2017 et 2018. Les arbres qui s’y dressaient depuis des dizaines d’années ont été coupés et remplacés par une voie centrale fleurie, un “mail” réservé à la promenade.
En face du Musée des Beaux-Arts se dressent les copies de plusieurs sculptures d’artistes (Prix de Rome, bien sûr) dont les œuvres sont exposées dans le bâtiment.
“L’ouvrier” a été sculpté par Lucien Brasseur, natif de la ville voisine de Saultain, qui réalisa entre autres le monument aux morts de Tourcoing et le monument d’Havrincourt (Pas-de-Calais), où il se représenta lui-même en poilu.
Saint-Christophe, du sculpteur et architecte Pierre Schleiff (17ᵉ siècle), se trouvait jusqu’en 1979 dans l’église du collège des jésuites, l’actuel auditorium Saint-Nicolas.
En se promenant sur le “mail” du boulevard Watteau, on observe les fleurs et les arbres, en oubliant parfois l’alignement des maisons. Mais, certaines attirent l’attention par leurs couleurs, leurs formes et leurs jeux de briques vernissées.
Avant cette visite, je n’avais jamais remarqué ce bâtiment typiquement art déco, dans le style “paquebot” des années 1930.
Quasiment en face, sur l’autre trottoir du boulevard Watteau, se dresse un autre édifice Art Déco d’un autre style, de briques et de plâtre, avec des bas-reliefs fleuris et de magnifiques ferronneries.
La balade se termine dans le joli Parc de la Rhonelle, qui tient son nom de la rivière qui le traverse.
INFORMATIONS PRATIQUES
Pour réserver une visite “Boulevards bavards”, contactez l’Office du Tourisme de Valenciennes.
Tarif : 8€ adulte / 6€ tarif réduit
Puisque vous êtes à Valenciennes, découvrez son surprenant cimetière Saint-Roch. Vous pouvez aussi passer un week-end dans la surprenante ville de Denain ou la jolie ville de Condé-sur-l’Escaut.
Et si vous préférez la nature, le Valenciennois propose en nombre d’anciens sites miniers devenus paradis naturels.
Cet article vous a plu ? Gardez-le ou partagez-le.