Bailleul est une jolie petite ville typique des Flandres. Presque entièrement détruite durant la Première Guerre Mondiale, elle a été reconstruite dans un mélange d’Art Déco et de Néo Flamand. Elle a un charme fou et de nombreuses surprises à découvrir.
S’y rendre
En voiture : Bailleul se situe à 30 minutes de Lille ou de Dunkerque par l’autoroute A25.
Par le train : Bailleul est régulièrement desservie, au départ notamment de Lille et de Dunkerque, en une demi-heure environ (lignes Lille-Calais ou Lille-Dunkerque…). Possibilité d’embarquer des vélos dans les trains.
Le beffroi de Bailleul
L’Office du Tourisme de la ville de Bailleul propose une visite du beffroi, classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO depuis 2005, comme 23 autres de la région. L’ensemble de l’hôtel de ville et du beffroi a également fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques le 28 mai 2001.
Pour la modique somme de 5 euros, une sympathique guide vous expliquera l’histoire du beffroi et vous accompagnera jusqu’à son sommet, où vous pourrez admirer le paysage depuis le chemin de ronde et faire vous-même sonner les cloches.
Le beffroi de Bailleul mesure 62 mètres de haut et son campanile abrite un carillon de 35 cloches dont la plus grosse approche la tonne ! Les cloches sonnent tous les quarts d’heure durant quelques secondes et jouent une ritournelle chaque heure.
Il faut grimper 192 marches pour parvenir en haut du beffroi et, même si cette ascension s’effectue « par palier », je la déconseille aux personnes âgées ou peu sportives : les escaliers sont assez raides.
Grâce à la guide, nous avons appris que les beffrois représentaient au Moyen âge l’indépendance nouvelle des villes face au régime féodal. Le beffroi était alors en bois et servait de tour de guet. Le premier beffroi de pierres fut édifié au 12ᵉ siècle, mais fut détruit à de nombreuses reprises, à cause des guerres, mais surtout des incendies, et fut reconstruit chaque fois.
Bailleul a gardé son superbe beffroi jusqu’à la Première Guerre mondiale, durant laquelle la ville a été presque complètement détruite. Il ne restait de l’ancien beffroi qu’un pan de mur en pierre blanche (du gré d’Artois), sur lequel le nouveau a été construit en briques jaunes à partir du milieu des années 1920. L’indispensable Louis-Marie Cordonnier le termina, ainsi que l’hôtel de ville accolé, en 1932.
« L’hôtel de ville et le beffroi ont été remplacés par des monuments différents mais qui s’inspirent des styles anciens (néo-roman pour le beffroi, néo-renaissance flamande pour l’hôtel de ville), tout en étant construits avec des matériaux du XXe siècle. »
Wikipedia
La visite commence par la salle gothique (à la base du beffroi), qui accueille une petite exposition sur l’histoire de la ville. Seule survivante des bombardements de 1918, elle conserve de belles voûtes gothiques dont les clés représentent, entre autres, le lion des Flandres.
Au premier étage, on a installé un métier à tisser qui rappelle le passé « lainier » de Bailleul, ainsi que des photographies de la ville prises avant la Grande Guerre (Bailleul avait alors un tout autre visage).
Après avoir grimpé un autre escalier, vous arrivez dans la salle des horloges (avec ses volets rouges et verts si typiquement flamands), avant de monter une nouvelle volée de marches jusqu’à la charpente du campanile, où l’on peut admirer une reproduction de la girouette (la sirène Mélusine, qui veille sur la ville). Au même niveau, derrière une discrète petite porte, se cache le mécanisme du carillon. Vous pouvez tester vos talents de musiciens sur la console du carillonneur ou admirer la mécanique, ancienne, mais bien huilée, qui fait tinter les cloches à intervalles réguliers pour jouer des airs flamands.
Enfin, depuis le chemin de ronde, vous pouvez admirer Bailleul, bien entendu, et notamment l’église Saint Vaast, mais aussi un panorama sur les Monts de Flandre, et, par beau temps, les tours d’Euralille, les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle et parfois même le monument commémoratif de Vimy.
L’Office du tourisme est situé juste en face de l’hôtel de ville et l’accueil y est toujours charmant. N’hésitez pas à y réserver une visite du beffroi !
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Place Charles de Gaulle, Bailleul
Tarif : 5€
Horaires : Voir avec l’Office de Tourisme
Contact : 03 28 49 23 79
Site internet : www.coeurdeflandre.fr/agenda
L’église Saint Vaast
L’ancienne église à trois nefs (hallekerk), détruite en 1918, a laissé la place à un nouvel édifice construit en 1932 par THE architecte de la “reconstruction”, Louis-Marie Cordonnier. Elle est de style “néo-romano-byzantin”, un style un peu fourre-tout qui était à la mode à l’époque.
À l’intérieur, les briques rouges, la céramique et les mosaïques s’entremêlent pour dessiner des formes élégantes sur les murs. Mais la singularité de cette église, c’est la mosaïque, présente partout, créant de motifs colorés, géométriques ou végétaux.
Les 23 vitraux, très colorés, “racontent” quant à eux l’histoire de Bailleul à travers l’Histoire, ainsi que celle des saints de Flandre.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Place du cardinal Achille Lienart 59270 BAILLEUL
Horaires : Visite libre toute l’année de 9h30 à 16h30 en automne et hiver, et de 8h30 à 18h30 le printemps et l’été. Fermé les jours de carnaval.
Possibilité de visite guidée sur demande.
Derrière l’église se situe un petit jardin au sein duquel sont plantés quelques blancs qui figurent les célébrités de la ville. Entre autres, Marguerite Yourcenar et Benoit de Puydt.
Le monument aux morts
Situé à une centaine de mètres de l’église Saint Vaast, le monument aux morts de Bailleul a cela d’original qu’il figure des pans de murs en ruines, symbolisant le socle du beffroi et ce qui restait de l’église Saint-Vaast après la destruction de 1918. Il se situe sur l’ancien site de l’église Saint-Amand, détruite elle aussi durant ce même conflit.
Juste à côté du monument aux morts, vous pouvez admirer la très jolie école dentellière, construite en 1925.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 4 rue du Collège 59270 BAILLEUL
Horaires : Visite libre toute l’année.
Le Conservatoire botanique national de Bailleul
Vous n’y connaissez rien aux plantes ? Moi non plus. Mais grâce au conservatoire botanique de Bailleul, j’ai pu découvrir que l’ail peut être décoratif, que des chenilles tombent en grappes des arbres, que des plantes poussent même sur les pierres et que des fleurs pourtant magnifiques sont en voie de disparition.
« Reconnu par la communauté scientifique comme par les pouvoirs publics, le Conservatoire botanique de Bailleul est l’un des 11 Conservatoires botaniques nationaux de France. Son champ d’investigation couvre les Hauts-de-France et l’ancienne Haute-Normandie. Il a pour mission de connaître, préserver et faire connaître les espèces végétales et leurs associations dans les milieux naturels. »
Un bel endroit, paisible, instructif, charmant, où les guides vous expliquent tout sur les fleurs, les arbres et les aromatiques dans le jardin des plantes sauvages. On peut également visiter un jardin des plantes médicinales, explications à l’appui.
« Le « Jardin des plantes sauvages » est un jardin conservatoire à ciel ouvert d’un hectare. 1 000 espèces végétales y sont regroupées en 64 parcelles thématiques. Tout est fait pour allier connaissance et flânerie. Chaque espèce est étiquetée et divers panneaux et cubes rotatifs sont disposés de-ci de-là pour informer le visiteur.
Le Jardin des plantes médicinales, d’organisation plus géométrique, regroupe 500 espèces d’origine européenne. Les plantes sont réparties selon leur milieu de vie. »
Le grand public peut visiter ces deux jardins de plusieurs manières :
– Les visites libres (avec un plan)
– Les visites semi-guidées, avec une trame de jeu (plusieurs jeux d’enquête selon le niveau de connaissance du visiteur)
– Les visites guidées par un éducateur-nature du CBNBL, pour lesquelles les thématiques peuvent être adaptées selon les souhaits des visiteurs
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : Hameau de Haendries 59270 BAILLEUL
Horaires : les visites libres du jardin pédagogique des plantes sauvages et du jardin des plantes médicinales sont possibles toute l’année du lundi au vendredi (8h30-12h et 13h30-18h, 17h le vendredi) et le week-end sur réservation.
Tarifs : 4,50 € par personne et par jardin (gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés d’un adulte). Forfait de 6,50 € pour la visite des 2 jardins pédagogiques.
Contact : 03 28 49 93 07 et infos@cbnbl.org
Site internet : www.cbnbl.org
Le cimetière de Bailleul
Outre d’élégants monuments funéraires ou des chapelles anciennes, vous y trouverez les tombeaux de célébrités locales, tels les Cleenewerck de Crayencour (la famille de Marguerite Yourcenar), celles du peintre Pharaon de Winter ou encore Natalis Dumez, ancien maire de Bailleul, résistant, et co-fondateur du quotidien “La Voix du Nord”.
Après avoir croisé une ancienne stèle grise entièrement en langue flamande, vous tomberez peut-être sur la sépulture d’Albert Leuwers, un artiste qui a été enterré avec ses deux chats, Bib et Bijou.
Le cimetière de Bailleul abrite également un grand cimetière du Commonwealth et un petit cimetière militaire français. Dans le « Bailleul Communal Cemetery And Extension » se dressent 5014 tombes de soldats britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, sud-africains et indiens. Nombre de pierres tombales sont collées les unes aux autres, indiquant que les soldats ont été enterrés dans des fosses communes, tant les combats furent meurtriers.
Le nombre élevé de tombes s’explique par le fait que Bailleul était un centre hospitalier britannique, ainsi qu’un poste de dégagement des blessés et morts canadiens et le premier poste de secours australiens. De plus, la ville fut sévèrement bombardée en juillet 1917.
L’extension du cimetière fut utilisée jusqu’en avril 1918, puis à nouveau après l’Armistice, lorsque des dépouilles furent rapatriées des champs de bataille voisins : le cimetière allemand de Pont-de-Nieppe et le cimetière chinois de Reninghelst.
On peut également y trouver une rangée de 30 tombes de travailleurs chinois du « Labor Corps » ainsi que 154 tombes de soldats allemands des deux guerres.
Les croix françaises, quant à elles, sont alignées autour d’une haie qui entoure un petit monument dressé par l’association du Souvenir Français. Devant le drapeau tricolore sont plantées des tombes de civils et de militaires décédés durant les deux conflits mondiaux.
« Le Cœur de Flandre a été le théâtre de terribles opérations durant la Première Guerre mondiale. De nombreux villages ont été détruits et ils ont dû se relever de leurs cendres. La reconstruction a souvent été réussie, comme à Bailleul, qui fait par ailleurs partie du réseau « Chemins de Mémoire » du Nord – Pas-de-Calais et dont le circuit « Bailleul, modèle d’une reconstruction flamande » est à votre disposition dans les Bureaux d’Information Touristique. »
L’association “Kerkhof, mémoire de pierre” à Bailleul a pour but de préserver et de valoriser le patrimoine architectural et l’histoire de ce cimetière auprès des visiteurs. Elle propose :
– l’historique et un plan du cimetière
– un circuit à la découverte des tombes des témoins de la guerre 14-18
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 1 à 5, rue Bellekindt.
Horaires : Tous les jours de 9h à 19h.
Contact : 03 28 500 600 (mairie)
Site internet : http://kerk-hof.overblog.com
Le musée Benoit de Puydt
Benoit de Puydt était un greffier passionné d’art qui, au 19ᵉ siècle, rassembla une vaste collection d’art flamand, hollandais, français et asiatique : peintures, sculptures, céramiques, dentelles, arts graphiques et mobiliers.
C’est un musée de petite taille, mais qui présente une passionnante compilation d’œuvres hétéroclites et élégantes.
Totalement détruit durant la Guerre 1914-1918, le musée a perdu nombre de ses peintures qui sont aujourd’hui contées sur des panneaux aux dimensions d’origine, avec, pour chacun, leur description précise telle qu’elle avait été notée lors de l’inventaire d’avant-guerre.
Le musée Benoit du Puydt présente plusieurs tableaux d’artistes nés ou ayant vécu à Bailleul, et notamment du plus célèbre, Pharaon de Winter.
Certains tableaux représentent les moines de l’Abbaye du Mont des Cats (située à quelques kilomètres de Bailleul).
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 24, rue du Musée De Puydt
Tarifs : Gratuit.
Horaires : Ouvert tous les jours de 14h à 17h30, sauf le mardi.
Fermetures : les 4 jours du Carnaval, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet, le 1er novembre, du 24 décembre au 1er janvier.
Contact : 03 28 49 12 70 et musee@ville-bailleul.fr
Une balade dans la ville
Pour y voir la Médiathèque municipale Danièle et François Mitterrand, l’école des filles, les nombreuses maisons typiquement flamandes ou l’établissement public de santé mentale des Flandres (EPSM), implanté à Bailleul depuis le 19ᵉ siècle. La rue du musée (aux numéros 3, 30 et 36) et la rue du collège (aux numéros 2 et 4).
Bailleul est une belle ville !
Au bout de la place Charles de Gaulle, l’ancienne école Jeanne d’Arc, de style Art déco, accueille à présent le Comité Bailleulois Club Jeanne d’Arc, une association culturelle et de loisirs.
Au croisement avec la rue Saint Jacques, dans un petit jardin, on croise d’autres bancs qui mettent en valeur les grands noms de la ville et les traditions flamandes.
L’école située à côté du jardin, de style clairement “renaissance flamande”, et jouxtée par une autre école qui mélange art déco et néo-flamand.
Le top 5 à ne pas manquer
- Le beffroi et l’hôtel de ville de Bailleul
- Le musée Benoit de Puydt
- Le conservatoire botanique national
- L’église Saint Vaast
- Une balade dans la ville
Puisque vous êtes dans le coin :
– Nieppe et ses églises
– Le sentier des Jacinthes à Saint-Jans-Cappel
– Le village patrimoine de Godewaersvelde
– Le village patrimoine de Merris
– Le village patrimoine de Boeschèpe
– Steenwerck et son musée de la vie rurale
J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Bailleul pour une journée ou un week-end.
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