La capitale de la Picardie a un patrimoine particulièrement riche à vous faire découvrir. Voyez donc ! C’est la première ville de France en nombre d’inscriptions au patrimoine de l’UNESCO ! Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l’art gothique, et pour ses précieux hortillonnages, mais elle possède également des quartiers pittoresques, une architecture originale… et a été la ville de cœur de Jules Verne.
La ville d’Amiens possède tellement de richesses à découvrir que vous n’aurez pas assez d’un week-end… comme je n’aurais pas assez d’un seul article ! Un second vous présente d’ailleurs d’autres perles amiénoises (l’hôtel Bouctot-Vagniez, le zoo, le jardin des plantes, l’ancienne citadelle et le Musée de Picardie) 😉
La Cathédrale Notre-Dame d’Amiens
L’incontournable de la ville d’Amiens !
Les superlatifs sont nombreux pour décrire la cathédrale Notre-Dame d’Amiens : la plus grande, la plus belle, vertigineuse, hors norme, monumentale, cathédrale de lumière… Ils sont tous mérités, car elle est impressionnante dans bien des domaines.
Ce qui frappe d’abord, c’est sa taille. Pensez-donc ! C’est la plus vaste cathédrale gothique jamais construite avec ses 145 mètres de long, ses 42 mètres de hauteur (encore plus spectaculaire à l’intérieur) et ces 7700 m² de surface. Elle peut contenir deux fois Notre-Dame de Paris !
La cathédrale d’Amiens a perdu la plupart de ses vitraux d’origine, mais elle reste réputée pour ses nombreuses sculptures du 13ᵉ siècle ornant la façade occidentale et le portail de la Vierge dorée sur la façade sud du transept, ainsi que les stalles (sièges en bois) chef-d’œuvre d’ébénisterie.
Si l’on peut passer des heures à admirer les statues et les bas-reliefs à l’extérieur de la cathédrale, on peut passer une journée complète à visiter l’intérieur.
J’ai rarement vu un édifice religieux qui proposait autant d’œuvres et de bel ouvrage à contempler. Il y en a d’ailleurs tellement qu’on ne sait plus où donner de la tête !
La cathédrale ayant traversé les siècles, les styles se sont succédé depuis le 13ᵉ jusqu’au 19ᵉ siècle. On retrouve notamment du baroque, grandiose et exubérant… même si Judith tenant la tête coupée d’Holopherne a un côté flippant !
Ce qui impressionne le plus est évidemment la hauteur de la nef et l’on peut passer de longues minutes le nez en l’air, à observer les croisées, la rosace et les immenses colonnes.
La superbe chapelle axiale, appelée chapelle “Notre-Dame Drapière”, la plus grande et la plus longue, ressemble par son architecture à la Sainte-Chapelle de Paris. Elle a été restaurée au 19ᵉ siècle par Viollet-le-Duc. L’autel en pierre et les peintures murales datent d’ailleurs de 1862, tout comme la statue de la Vierge à l’Enfant en cuivre doré.
Si vous êtes capable de monter les 307 marches, ne ratez pas la montée des tours de la cathédrale. En haut, le spectacle offert, une fois arrivé, ne vous fera pas regretter cet effort.
N’hésitez pas à flâner autour de la cathédrale d’Amiens, sur la place Notre Dame, pour admirer une maison en pierre blanche de style renaissance, ou la “maison du pèlerin” de style médiéval, ou à vous asseoir dans le parc de l’Évêché, situé à l’arrière de la cathédrale.
Le matin, ne ratez pas la visite de la salle du trésor de la cathédrale, qui renferme de magnifiques pièces d’orfèvrerie du 13e au 20e siècle, dont la chasse de Saint-Firmin (13e siècle), la très belle couronne votive du Paraclet (14e siècle) et la magnifique croix reliquaire émaillée (13e siècle) de l’abbaye du Paraclet.
En savoir plus sur la magnifique Cathédrale d’Amiens.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 30 Place Notre-Dame 80000 Amiens
Horaires d’ouverture de la cathédrale : La cathédrale est ouverte du 1er octobre au 31 mars de 8h30 à 17h30 et du 1er avril au 30 septembre de 8h30 à 18h30.
Tarif : La visite libre de la cathédrale est gratuite.
Billet jumelé tour et trésor : 8€.
Salle du trésor seule : 4€.
Gratuit pour les moins de 18 ans, jusque 25 ans si résidents européens, personne handicapée et son accompagnateur, demandeur d’emploi.
L’accès aux tours est interdit aux enfants de moins de six ans.
Contact : 03 22 80 03 41 et 03 22 92 03 32
Le beffroi d’Amiens
Inscrit lui aussi au patrimoine mondial de l’UNESCO, le beffroi d’Amiens est bien moins haut que la cathédrale (il mesure tout de même 52 mètres), mais tout aussi ancien et intéressant.
Dans le centre-ville d’Amiens se dresse ce curieux édifice dont la base, carrée, date du début du 15e siècle et le clocher aux volutes baroques date, lui, du 18e siècle.
Si sa forme intrigue, son intérêt principal réside à l’intérieur…
Vous y trouverez les morceaux de “Marie-Firmine”, la cloche de 11 tonnes fondue en 1748 qui fut brisée lors des bombardements de mai 1940.
Et surtout, vous pourrez y découvrir les innombrables et incroyables graffitis gravés par les soldats et les prisonniers dans leurs cachots. Car le beffroi ne servit pas uniquement de salle d’archives ou de magasin d’armes, mais aussi de prison !
La montée est un peu sportive (il faut gravir les 3 étages d’un escalier à vis aux marches un peu étroites).
Au rez-de-chaussée, vous pouvez visiter plusieurs petites salles dont une voûtée d’ogives comprenant une cheminée, qui a probablement servi de cuisine au “chépier”, le gardien du beffroi.
Au premier étage, la belle salle ornée de nervures portant en leur centre les armes de la Ville d’Amiens, est l’ancien Échevinage ou salle de réunion des échevins.
Vous trouverez les anciennes cellules des détenus au premier et au second étages. Tous les dessins et noms ont été gravés entre le 15e et le 18e siècle. Certaines cellules, celles des détenus “ordinaires” étaient très dépouillées, mais d’autres étaient réservées aux “pistoliers”, qui bénéficiaient d’un traitement de faveur (une cheminée) en versant un “pistole” par semaine.
Beaucoup de prisonniers ont gravé leur nom, mais on trouve aussi des inscriptions historiques de la prise d’Amiens par les Espagnols en 1597, le souvenir du premier geôlier reprenant possession du Beffroi après l’incendie en 1752, un poème d’amour, des motifs religieux de condamnés à mort, des représentations d’outils et de métier, un kangourou et un kiwi gravés par des soldats australiens durant la Grande Guerre…
Le troisième niveau s’ouvre sur la terrasse, base de la structure supérieure du 18e siècle. Vous pourrez sortir sur la terrasse pour admirer la vue sur Amiens, en profitant du son mélodieux du carillon, qui sonne l’heure et les quarts d’heure.
Chaque mois, des visites insolites de ce monument sont organisées par l’Office du tourisme : biblique, thématique, littéraire, artistique…
Le beffroi ne se visite que certains samedi et dimanche à partir du Printemps, mais aussi lors de portes ouvertes et des Journées du Patrimoine. Jetez un œil sur le site de l’Office du Tourisme pour réserver votre visite.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : place au fil
Horaires : certains samedi et dimanche
Tarifs : 4€ (adulte), 2€ (enfant)
Le musée Jules Verne
Que vous aimiez ou non la littérature, faites un voyage dans le temps dans le musée Jules Verne. L’écrivain a vécu 34 ans à Amiens, jusqu’en 1905. Il a été locataire durant 18 ans (de 1882 à 1900) de la Maison à la Tour, aujourd’hui ouverte au public et devenue un musée.
La Maison dans laquelle Jules Verne vécut à Amiens a été transformée en musée où se mêlent l’imaginaire et le quotidien du célèbre écrivain. Cet hôtel particulier a gardé l’atmosphère du 19e siècle, avec son mobilier, ses photographies et sa décoration qui permettent de découvrir l’intimité de l’auteur. Plusieurs centaines d’objets personnels vous font revivre la présence de Jules Verne et les aventures de ses héros.
Inscrite aux monuments historiques, cette maison (qui est en réalité un bel hôtel particulier) a été restaurée en 2005 pour accueillir des visiteurs curieux d’approcher la personnalité, les sources d’inspiration et les souvenirs de Jules Verne. Chaque pièce est une invitation à découvrir la vie de l’humble écrivain, mais aussi l’univers fantastique de ses Voyages extraordinaires !
Plus de 700 objets variés sont exposés au rez-de-chaussée, sur les deux étages et même dans les combles. La maison est surmontée d’un belvédère que l’on voit de loin.
La Maison Jules Verne bénéficie du Label Tourisme & Handicap. Elle propose une jolie boutique de souvenir ainsi que diverses animations tout au long de l’année : des visites guidées ou théâtralisées, des ateliers d’écriture, des jeux en famille, des soirées “murder party”, etc.
En savoir plus sur le Musée Jules Verne
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 2 rue Charles Dubois 80000 Amiens
Horaires :
Tous les jours du 15 avril au 14 octobre. Lundi, mercredi, jeudi, vendredi : 10h–12h30 et 14h-18h30, samedi et dimanche : 11h-18h30 et mardi : 14h-18h30.
Du 15 octobre au 14 avril : fermé le mardi, samedi et dimanche ouverture à 14h, fermeture à 18h.
Tarif : 7€50. Tarif réduit 4€ pour les 6 – 18 ans, 5€ pour les personnes handicapées. Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans, les résidents de l’Union Européenne de 18 à 25 ans, les demandeurs d’emploi, et les vendredis après 16h30.
Location d’un audioguide : 2€.
Le quartier Saint-Leu
Vous ne pouvez pas venir à Amiens sans faire une photo du quai Bélu et de ses maisons qui se reflètent dans la Somme 😉
Je vous recommande (très) chaudement de venir sur la place Parmentier (située juste en face du quai Bélu) le samedi matin : les maraîchers des hortillonnages et les producteurs du coin y vendent leur production. Bonne humeur, fraicheur et saveur : un régal !
Et puisque vous êtes là, visitez le charmant quartier Saint-Leu, le plus ancien d’Amiens. Ses canaux, ses maisons à pans de bois, ses boutiques et ses terrasses vous invitent à la promenade… ou à la pause.
Le quartier doit son nom à l’église qui elle-même rend hommage à l’archevêque Saint Leu. Leu en picard signifie « loup ».
Saint-Leu date du Moyen-Âge. C’est ici que les tisserands, teinturiers, tanneurs et meuniers s’étaient installés pour profiter de l’eau amenée par les bras de la Somme. Aujourd’hui, le quartier a toujours un charme ancien, pittoresque et un peu décalé grâce à ses maisons colorées, ses boutiques de créateurs et ses bouquinistes installés non loin de l’université.
C’est sur la place du Don que se trouvent les maisons les plus anciennes de la ville, dites maisons à pignons.
Non loin de ces maisons, vous trouverez un surprenant “arbre à gargouilles”, un arbre à vœux où l’on peut laisser un morceau de tissu pour se protéger des maladies, espérer une guérison, souhaiter une arrivée d’argent, etc.
À l’autre bout du quartier, les moulins Passe-avant et Passe-arrière sont les deux derniers témoins d’une époque où près de 25 moulins étaient en activité à Saint-Leu. Ils servaient à moudre le blé, écraser les feuilles de waide (utilisées pour le pigment du célèbre bleu d’Amiens), broyer les écorces, fouler les tissus…
En face de la place du Don, rue Vanmarcke, se dresse une colonne en hommage à Jules Verne, couverte de plaques de bronze qui rappellent ses œuvres. Elle est surmontée de deux enfants représentant les frères Jules et Paul Verne.
Les Médiévales au bord de l’eau
Le premier week-end de septembre, le festival « les Médiévales au bord de l’eau » plonge le quartier Saint-Leu dans une ambiance médiévale : les visiteurs découvrent la vie quotidienne, les coutumes et métiers du Moyen-Âge sur des campements d’époque.
Le parc Saint-Pierre
Ce parc public a été imaginé par l’architecte paysagiste Jacqueline Osty en 1993 en lieu et place d’un espace semi-sauvage autour de l’étang de Saint-Pierre.
À deux pas du centre-ville, il s’étend sur 22 hectares entre le quartier Saint-Leu et le quartier Saint-Pierre, offrant une vue sur la cathédrale et la tour Perret.
C’est un bonheur d’en parcourir les allées et les ponts, de s’asseoir sur un banc près des oiseaux aquatiques qui batifolent, ou de regarder les enfants descendre les “escaliers” en terrasse. On peut y pique-niquer en famille, jouer au foot, faire de la balançoire…
Le parc est divisé en plusieurs jardins avec un “labyrinthe” de dalles claires reproduisant celui de la cathédrale, un amphithéâtre de verdure, des espaces quadrillés de haies, une prairie et une plaine de jeux, ainsi qu’un miroir d’eau, des canaux, un bassin de nymphéas et des jeux de cascade.
Le parc possède également quelques arbres remarquables (cyprès chauve, peuplier de Simon, merisier des oiseaux, ginkgo biloba, hêtre de Magellan…)
Une passerelle, sous le pont Beauvillé, permet de rejoindre l’embarcadère des Hortillonnages. Une autre, au sud, enjambe la Somme et relie le parc au quartier Saint-Leu.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : boulevard Baraban, boulevard Beauvillé et rue Eloi-Morel
Horaires : le parc est ouvert tous les jours de l’année
Le charme d’Amiens, ville de Jules Verne
En vous promenant dans la ville, vous trouverez sûrement des panneaux explicatifs avec le logo de la ville. Il s’agit de la promenade “Sur les pas de Jules Verne” qui vous invite à découvrir quelques monuments en rapport avec l’écrivain, amoureux de sa ville.
Louis Dewailly, maire d’Amiens au 19e siècle, est à l’origine de la réalisation de cette horloge. Les Amiénois ont surnommé la statue féminine “Marie sans chemise” 😉
À sa création, l’horloge était destinée principalement aux Amiénois qui se rendaient à la gare. Après la guerre, l’horloge a été découpée par des pilleurs et vendue au prix de la ferraille. La statue, trop lourde, n’a pas été volée. L’horloge et Marie sans chemise ont été réinstallées en centre-ville en 1965.
L’imposant hôtel de ville d’Amiens est un bâtiment de 1756 agrandi au 19e siècle, dans le style néo-classique.
Ce sont surtout l’horloge et les statues qui attirent l’attention. Ces dernières sont toutes très symboliques : deux échevins qui tentèrent de résister aux Espagnols lors de la prise d’Amiens en 1597, deux anciens maires (l’un de 1789, l’autre du 15e siècle). Au fronton, une allégorie de la République. De part et d’autre de l’horloge, les deux “pères” d’Amiens : l’évêque Geoffroy et le roi Louis VI.
L’horloge, quant à elle, est soutenue par les armes de la ville sculptées dans la pierre.
Construit vers 1520 en style gothique, le logis du Roy était un château de briques et de pierres où logeait le Gouverneur général de la Province de Picardie. Des hôtes prestigieux y ont séjourné : la reine d’Écosse Marie de Lorraine, Henri IV, les reines Marie de Médicis, Anne d’Autriche et Henriette de France, Louis XIII et Louis XIV. Abandonné au 18e siècle, le bâtiment a été endommagé durant la Seconde Guerre mondiale, mais entièrement restauré dans les années 1950-1960.
La maison du Sagittaire, située juste à côté du Logis du Roy, est un chef-d’œuvre de style Renaissance. On la doit à un riche marchand, Jehan Bultel, un fidèle du roi Henri IV.
Des allégoriques sont sculptées sur la façade, représentant l’Affliction ou le Chagrin. Au sommet de chacune des deux arcades, on peut voir un Sagittaire, qui a donné son nom à la maison. Entre les deux arcades se dresse une statuette de la Vierge à l’enfant.
L’architecture Art Déco à Amiens
Comme beaucoup de villes des Hauts-de-France, Amiens a subi des bombardements et a été sévèrement endommagée durant la Première Guerre mondiale. Après l’Armistice, la ville s’est relevée de ses cendres, elle s’est même agrandie, et de nombreux bâtiments ont été construits dans le style en vogue de l’époque, l’Art Déco.
Même si de nouveaux bombardements, en mai 1940, ont détruit une partie du centre-ville, la plupart de ces édifices Art déco existent encore de nos jours et Amiens propose de véritables trésors architecturaux des années 1920 à 1940.
Au 39 rue Robert de Luzarches, à côté de la cathédrale, se trouve une façade primée de 1924. Le premier étage possède un joli bow-window (une “fenêtre en arc”), un élément quasi incontournable dans l’Art déco.
Les garages
Après la Première Guerre mondiale, les automobiles ont commencé à faire leur apparition un peu partout lorsque leur prix les a rendus abordables à la bourgeoisie. Et qui dit voitures, dit garages !
Ils se sont installés dans le centre-ville. Le premier et le plus grand fut le garage Gueudet (par la suite Geudet Frères), surnommé “Le Palais de l’automobile”, rue des Otages. Il reprend des éléments de voiture dans sa décoration, une frise de rainures et des jantes de pneu !
Les “Grands Garages de Picardie”(1930) à l’angle de la rue Ernest-Cauvin et de la rue des Trois-Cailloux présentent un décor à pan coupé avec balcon à balustrade en fer forgé et fronton, ainsi que des motifs floraux très stylisés et géométriques.
La rue Ernest-Cauvin et la rue des Trois-Cailloux
Un plan d’alignement, d’embellissement et d’extension de la ville d’Amiens a été confié à l’architecte Louis Duthoit en 1919. De ce plan sont nées deux rues perpendiculaires, parfaits exemples de réalisations Art déco.
La rue Ernest Cauvin présente un florilège d’exemples Art déco, tel que l’ancien cinéma, Le Picardy–Gaumont (1935- 1942), représentatif du style “paquebot” aux lignes épurées rappelant les grands transatlantiques.
Remarquez les frises de marguerites en céramique rouge et blanche. C’est un hommage de Léon Gaumont, fondateur de la société de cinémas en 1903, à sa mère qui s’appelait… Marguerite.
En 1931, à Paris, a eu lieu l’Exposition coloniale internationale présentant l’histoire, les coutumes, l’art et l’artisanat des colonies françaises et étrangères. L’Art déco s’en est beaucoup inspiré dans ces motifs, utilisant les feuilles de palmier ou de bananier, les ananas, les fruits exotiques…
“Matifat” était une entreprise de teintures et rideaux située au 45 rue des Jacobins à Amiens. L’enseigne surplombe encore aujourd’hui le bâtiment Art Déco.
Les galeries Lafayettes
Les Nouvelles Galeries sont le symbole de reconstruction de la ville.
Vers la fin du 19e siècle étaient apparus les premiers grands magasins comme le Bon Marché, la Samaritaine ou les Nouvelles Galeries. Avec les destructions de la guerre et l’arrivée de l’Art déco, ces magasins ont été reconstruits ou modifiés pour mettre en valeur des produits qui s’ouvrent à une population plus large, et plus seulement à de riches clients.
Le béton, efficace et bon marché, était le matériau roi pour la reconstruction après la Première Guerre mondiale. Il a donc été utilisé pour la reconstruction des Galeries, sa façade monumentale, ses chapiteaux, ses pilastres, ses balcons, sa marquise et même la typographie.
Aux Nouvelles Galeries d’Amiens, la décoration intérieure présente des balustrades en fer forgé richement ornées de paniers de fruits et de superbes moulures inspirées des fleurs.
Si vous visitez les Nouvelles Galeries durant le Printemps de l’Art Déco, vous aurez l’occasion, exceptionnelle, d’avoir une vue admirable sur Amiens depuis le toit du magasin.
Le cimetière de la Madeleine
En parcourant ce singulier cimetière, on se croirait en pleine jungle amazonienne, tel Indiana Jones, à la recherche d’un temple caché sous la végétation. 😉 Sous les frondaisons et le lierre, on y croise de nombreuses tombes de familles de notables, témoins de la prospérité de la ville au 19e siècle.
C’est également dans ce cimetière que sont enterrés le célèbre écrivain Jules Verne et les frères Duthoit, sculpteurs qui restaurèrent nombre de monuments en Picardie (dont la cathédrale d’Amiens).
Créé au 18e siècle sur le site d’une ancienne maladrerie, le cimetière de la Madeleine est, à mon avis, l’un des plus beaux cimetières romantiques de France. D’une superficie de 18 hectares, il a été imaginé par l’architecte de la ville d’Amiens en 1817 comme un parc à l’anglaise où alternent plaines, espaces arborés, allées et tombes le long d’allées sinueuses et vallonnées.
Quand je dis “tombes”, j’inclus les monuments, les chapelles et les mausolées, qui sont nombreux et plus magnifiques les uns que les autres.
Le parc alterne parties boisées profondes, clairières, bosquets et allées. C’est là que se trouvent les plus anciens mausolées, très souvent envahis par la végétation et illisibles.
Un alignement d’ifs plantés pour certains en 1811 a été labellisé « Arbres remarquables de France » par l’association A.R.B.R.E.S., en 2018.
Le cimetière de La Madeleine possède de nombreuses tombes remarquables, dont, évidemment, celle de Jules Verne, située à un croisement de “l’allée des aubépines”. La tombe du célèbre écrivain le représente sortant de son tombeau et levant la tête vers la lumière.
Je vous recommande de vous arrêter devant la table d’orientation située sur la droite, peu après l’entrée principale, entre le bureau du gardien et le crématorium, pour la photographier. Son plan vous aidera à trouver les tombes des illustres enterrés dans le cimetière, ainsi que les monuments classés.
Vous croiserez ainsi la tombe d’Alexandre-Ferdinand Lapostolle, chimiste et physicien à l’imposant tombeau néoclassique dont le bas-relief représente ses inventions (parafoudre et paragrêle).
Si la tombe de la famille Corroyer est majestueuse, c’est que Florent Corroyer était entrepreneur en bâtiment, à Amiens.
La famille Duthoit, une véritable dynastie d’artistes, est enterrée dans des tombes séparées et, somme toute, plutôt sobres : les architectes Edmond et Louis, les célèbres sculpteurs Aimé et Louis, Louis-Joseph et Charles-François…
La tombe de Charles Follet, dit “Raisonnable”, de son épouse Marie Mery et de leur fils Charles, intéresse par son épitaphe. Fondateur amiénois de la Libre Pensée, le jardinier Charles Follet fut également membre honoraire du cercle ouvrier d’Amiens. Sur la tombe est gravé : “Les religions sont toutes menteuses. Les sciences sont vraies”.
À gauche, la tombe d’Emile Riquier, architecte en chef de la Somme, qui réalisa le cirque municipal d’Amiens.
L’office du tourisme d’Amiens organise des visites guidées thématiques tout au long de l’année : les sépultures d’inspiration médiévale, la symbolique, les grands hommes, l’art déco…
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : 480 rue Saint Maurice 80000 AMIENS
Horaires : de 8h à 18h30
Tarif : gratuit (les visites guidées sont payantes)
Les Hortillonnages d’Amiens
Non loin du centre-ville, à côté du quartier Saint-Leu, s’étendent sur 300 hectares les formidables “jardins sur l’eau” d’Amiens.
Le site des hortillonnages est alimenté par les eaux de la Somme canalisée qui le parcourt d’ouest en est.
Anciens marais aménagés au Moyen-Âge, cette mosaïque de jardins flottants entourés de 65 km de canaux (“rieux” en picard) a valu à Amiens le surnom de “petite Venise du Nord”. C’est un site unique au monde qui devrait bientôt être classé à l’UNESCO.
Autrefois, les hortillonnages ne servaient que pour la culture de légumes (le maraîchage). Un millier de personnes y cultivaient – entre autres – poireaux, choux et carottes. Aujourd’hui, seule une quinzaine de maraîchers cultivent encore la tourbe (je vous rappelle donc l’excellent marché du quartier Saint-Leu le samedi matin ;)).
Les parcelles sont devenues des jardins d’agrément pour les particuliers, par lesquelles on accède par de curieuses, mais jolies, “portes à escaliers” personnalisées par les propriétaires.
On y rencontre de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes : des saules, des aulnes, de l’aubépine, des sureaux, des frênes, des peupliers, etc. On trouve également des plantes sauvages telles que la consoude, la lèche des rives, le rumex, la salicaire commune, de la balsamine de l’Himalaya, de l’épilobe à petites fleurs…
Vous croiserez de nombreux oiseaux, sédentaires ou migrateurs : des oiseaux “communs” (rouge-gorge, fauvette, roitelet, troglodyte, rossignol, hirondelle, pic-vert, mésange, merle, grive, bouvreuil, chardonneret), mais aussi des oiseaux “aquatiques” (bécasses, canards, hérons, grèbes huppés, martins-pêcheurs, foulques, poules d’eau) et des oiseaux nocturnes (chouettes, hiboux petits ducs, butor).
Les hortillonnages se visitent de plusieurs manières différentes : à pied (gratuit, le plus simple), en barque ou en bateau (payant, on accède au cœur du site), à vélo, en canoë ou en kayak.
Le chemin de halage qui permet de longer les hortillonnages est aménagé en une voie verte qui fait partie de la véloroute de la vallée de la Somme.
Depuis 2017, le Musée des Hortillonnages retrace l’histoire, la vie et le travail des hortillons. Sur place, on peut louer une barque électrique et déambuler au milieu des parcelles maraîchères pendant 40 minutes.
www.museedeshortillonnages.fr
Comment accéder aux hortillonnages ? À pied, accédez au Parc Saint-Pierre et continuez sur le chemin de halage vers l’est.
Mais pour être honnête, ce n’est pas le meilleur moyen de découvrir l’étendue ni la spécificité des lieux.
Le mieux est de profiter d’une visite guidée lors d’une balade en barque. Via la Maison des Hortillonnages, par exemple, profitez d’une visite de 45 mn au cœur des îlots privés d’avril à octobre. L’embarcadère : se situe au 54 Boulevard Beauvillé.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse : on peut accéder aux Hortillonnages par plusieurs endroits : chemin de halage depuis le parc Saint-Pierre, boulevard de Beauvillé, rue Marius Petit, impasse Marcel, rue Roger Allou
Horaires : 24h/24 et 7j/7
Tarif : la visite libre est gratuite, les visites guidées sont payantes
L’événement à ne pas rater
Chaque troisième dimanche de juin, les maraîchers et leurs familles, habillés en costumes traditionnels, descendent la Somme dans leurs barques à cornet chargées de fruits et légumes.
vers 10h30 / 11h au niveau de Saint-Leu
J’espère que cet article vous aura donné des idées sur les choses à faire, quoi voir et quoi visiter à Amiens pour une journée ou un week-end. Vous pouvez lire ici le second article sur la ville d’Amiens.
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